Au bout de 10 heures de jeu, Origins introduit encore des nouveaux systèmes. C'est long, d'autant plus que le jeu est déjà répétitif et lassant.
Lassant à cause d'incessants allers-retours qui n'ont aucun sens. Bayek, notre héros, s'accroche à tout sur n'importe quoi, même s'il n'y a aucune prise visible. Au lieu d'être à hauteur d'homme en parcourant principalement les rues comme j'ai souvenir des AC de la gen précédente, on a l'impression de diriger un chimpanzé. Je parcoure en ligne droite. Un bâtiment ? Je l'escalade au lieu de le contourner. Donc aller-retour lassant, et absurde.
Lassant car à cause de cette façon de se déplacer, on n'apprécie pas les décors, pourtant soignés. Parce que oui, la manière de parcourir les décors participent ou non à l'aventure. Ici l'absence de limitations naturelles gâchent le voyage, comme dans Odyssey.
Lassant car les cinématiques sont souvent nulles. On s'en fout des amis de Bayek et de leurs quêtes moisies. C'est dommage car le héros est bien fait, et sa femme aussi a un bon chara-design, avec une dynamique de couple bestiale. Leur envie de vengeance est palpable. J'aime bien le couple, le fait qu'on ne joue pas un héros qui collectionne les histoires de fesses nazes.
Mais... Tomber sur une cinématique est synonyme de temps de chargement avant et après, et ça casse le flow. Puis parfois pour aboutir à une mission où on nous oblige à suivre un PNJ en courant tout en faisant la conversation. Très peu convaincant.
Origins est un jeu blabla-driven. Je skippe et je skippe et je skippe énormément de conversations et de cinématiques, car j'en ai rien à faire de raccompagner un ami ivre, ou d'escorter Paris Hilton à la sauce dromadaire durant son shopping. Je le fais seulement pour l'XP, car on en a besoin pour progresser. L'écriture est majoritairement très faible, et les enjeux souvent incompatibles avec les motivations de notre héros.
Au bout de 15 heures de jeu, on dirige un bateau de guerre... Encore de nouveaux systèmes... Je croyais que l'épisode allait nous épargner ça. Non. Recyclage total !
Et pourtant... Origins me donne envie de reprendre Odyssey où je l'ai abandonné. D'essayer Valhalla pourtant critiqué.
Alors il faut être honnête. Oui Origins c'est globalement nul. Mais pas que. Il y a de la passion chez Ubisoft. Origins. Odyssey. Valhalla. Il y a, dans chacun d'eux, la place pour 3 épisodes d'une durée raisonnable d'environ 30 à 35 heures chacun. Comme à l'époque d'Ezio. 9 Assassin's Creed au total. Mais trois épisodes interminables jusqu'à l'indigestion sur des immenses cartes décourageantes, comment remplir ces jeux si ce n'est par du remplissage, du copié/collé ? Sans rien soigner dans les détails.
D'où l'impression d'en avoir fait le tour au bout de 3 ou 4 heures. Tu finis l'intro, il est écrit "Ubisoft présente..." mais en fait tu as vu ce qu'il y avait à voir.
Il y a de la passion chez Ubisoft. Mais il faut suivre le pouls de l'industrie, et de la majorité des joueurs pas très gourmets. Il veut du contenu, le joueur. Passer 100 heures à faire la même chose il appelle ça du contenu. Il veut de la grande carte, de la performance du néant. Soyons honnête ; Ghost of Tsushima, c'est encore plus répétitif, et encore plus chiant.
Reste que le système de combat de ce AC est bien meilleur qu'avant, et Origins brille quand il se présente sous les traits d'un Splinter Cell Conviction antique. De l'infiltration musclée. C'est fluide, ça fonctionne. Rien d'exceptionnel, mais c'est très plaisant à jouer. La présence de chasseur de primes à nos trousses, plutôt coriaces, ajoute des inconvénients imprévus et sympas.
Parfait pour un Prince of Persia linéaire d'une douzaine d'heures, les forces d'Origins sont vite diluées dans un open-world trop grand, accumulant des systèmes sympas, mais pas forcément pertinents pour le titre. On pouvait aisément se passer des batailles maritimes, de la chasse à l'hippopo, des enquêtes nazes.
Si j'étais ado, avec un jeu à Noël et la famine le reste de l'année, Origins serait le jeu parfait pour me tenir des mois. On peut dire bien du mal d'Ubisoft, mais n'oublions pas qu'on est peut-être aussi devenu des vieux grincheux qui ne décrochent pas d'une activité de leur enfance.