L'Histoire : L’un des points forts du jeu. Ubisoft propose ici une reconstitution du Japon féodal qui force le respect. Le cadre historique est non seulement fidèle, mais aussi richement exploité : architecture, culture, codes sociaux, conflits politiques — tout est pensé pour offrir un véritable voyage dans le temps. L’intégration de Yasuke, figure historique réelle, donne du poids au récit global. L’histoire n’est pas révolutionnaire, mais elle repose sur des fondations solides et cohérentes. Le duo Naoe/Yasuke fonctionne bien sur le plan narratif, du moins en théorie.
Le gameplay : Le retour à l’infiltration est une bonne surprise, surtout avec Naoe, qui incarne l’esprit assassin : discrétion, précision, planification. Le gameplay stealth est soigné, même s’il reste un peu rigide. Mais le jeu introduit un déséquilibre notable avec Yasuke. S’il est historiquement fascinant, son style de combat est à l’opposé de l’ADN de la série : frontal, lourd, presque bourrin. Cela crée une cassure dans l’expérience, qui nuit à la cohérence du gameplay global. L’alternance entre les deux personnages, au lieu d’être complémentaire, devient un compromis bancal.
Les suppléments : Techniquement, le jeu est très solide. Visuellement, il atteint un niveau de finition rare, avec une direction artistique élégante et cohérente. La beauté des environnements, la finesse des textures, la fluidité des animations et l’alternance des saisons participent à une atmosphère saisissante. La bande-son s’appuie sur des instruments traditionnels japonais et renforce l’immersion sans jamais saturer l’écoute. On sent un réel respect de la culture représentée, tant dans le visuel que dans le sonore. Sur le plan de la stabilité, aucun bug majeur ne vient gâcher l’expérience. Les performances sont stables, les temps de chargement corrects, et l’interface bien pensée. Mais au-delà de l’aspect visuel et sonore, les “suppléments” sont absents. Pas d’innovations notables, pas de mécaniques secondaires marquantes, pas de contenus post-jeu mémorables. On sent que tout l’effort a été mis dans l’habillage, mais pas dans la densité ou la surprise.
Le scénario : C’est là que le jeu chute. Comme souvent chez Ubisoft, l’histoire racontée peine à décoller. L’intrigue principale manque de tension, de mystère, de développement émotionnel. On suit les événements, mais sans réelle implication. Le rythme est mal dosé. Les séquences narratives sont longues, parfois verbeuses, et les choix proposés au joueur sont purement cosmétiques — ils ne modifient ni l’histoire ni les relations. Les quêtes annexes accentuent cette faiblesse : elles sont nombreuses, certes, mais fades. Il s’en dégage une sensation de “remplissage” systématique, sans âme. On joue en mode automatique.
Dommage.