Je commencerai par dire qu'Atlas Fallen ne me semble pas être un mauvais jeu. C'est juste l'action-RPG de trop, calqué sur une formule épuisée par dix ans d'Assassin's Creed, Far Cry, Hogwarts Legacy, Shadows of Mordor, Horizon, Day's Gone, Dying light, Watchdogs, et j'en passe des douzaines. Mais puisqu'il arrive en fin de cycle, il va prendre pour les autres.


Sans dévier de la recette, Atlas Fallen commence avec un petit teaser de ce qui vous attend, en vous mettant aux commandes d'un personnage surpuissant dont on va vite vous retirer tous les pouvoirs pour vous faire jouer la montée en puissance. Je me souviens encore comme j'avais trouvé ça original dans prototype, en 2009, et comme la moitié des AAA ont reproduit ce type d'intro jusqu'à m'en écoeurer.


Et ce n'est que le début des ennuis, car tous les ingrédients sont là : un monde ouvert, des milliers de coffres à ouvrir remplis de merde inutile alimentant un système de craft générique, des plantes à collecter pour faire grossir des chiffres contre une quantité croissante de brouzoufs, diverses sortes de points de talents, des armes à faire évoluer, des talents à faire level-up pour crafter des compétences plus puissantes que vous pourrez enchâsser dans des losanges que vous faites progresser en dépensant des poussières arcaniques des sables du temps. Et si vous trouvez ça épuisant à lire, c'est exactement ce que j'ai ressenti à mesure que les tutoriaux s'enchaînaient inexorablement, sans me laisser plus d'une minute à la fois pour admirer le décor ou taper sur des méchants.


Tous ces systèmes collés sur de la progression collée sur des systèmes nourris par des points de mana thaumaturgiques de stèles du destin - tout ce bordel qui ne vous apporte réellement ni plaisir, ni défi, ni profondeur de jeu - est destiné à susciter un sentiment de progression factice et une vague sensation d'accomplissement quand un 2 se transforme en 3. Sauf que pour un jeu sorti en 2023, la ruse est désormais trop éculé pour cacher la vacuité de ce qu'il y a derrière : des combats classiques avec light, heavy, dodge et parry, des personnages qui tiennent en un adjectif, et des dialogues purement utilitaires dont 90% sont consacrés à enrober de jargon ésotérique les systèmes qu'on continue de vous introduire à une cadence assommante. Pendant ce temps, le jeu aligne tous les clichés narratifs du genre, y compris le gentil compagnon magique qui vous saoulait déjà dans Darksiders, Forespoken ou Mordor.


En parlant de Darksiders, la première heure du jeu m'y a fait beaucoup penser, car j'ai eu la même sensation de jouer à un sous-produit de God of War, ou plus généralement à un jeu d'action de l'ère PS2. Et pour être honnête, ça commençait déjà à m'exciter, car après 10 ans d'action-RPG boursoufflés, j'ai souvent envie d'un jeu d'action dont le gameplay serait assez efficace ou inventif pour lui permettre de s'affranchir de l'habituelle diarrhée de systèmes cache-misère. Atlas Fallen n'est pas ce jeu, et si y allez avec les bonnes attentes, il a quelques arguments, comme son petit prix, un niveau de finition très correct, et de jolis panoramas sablonneux. Si vous y cherchez quoi que ce soit de neuf et d'excitant, passez votre chemin.

Ezhaac
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le 15 juil. 2025

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