Je n'arrive plus à jouer à un jeux vidéo sans le comparer à Baldur's Gate 2.

Quand on touche du doigt à un jeux aussi parfait que BG2:SoA, il est très difficile de retrouver une expérience vidéoludique aussi puissante.
**Pourtant, ce n'est qu'un RPG.**
Un RPG procure certaines sensations de jeux (comme l'identification à un personnage principal, un sens de causalité aux actes auxquels on nous a laissé un choix, des relations avec les autres personnages), mais pas d'autres (comme de la nervosité dans un gameplay qui demande de la percution comme un jeu de baston ou un jeu de course ou du skill purement technique comme Starcraft). Comparer un RPG avec un STR ou un jeu de course n'a a priori pas de sens.

Mais pourtant, c'est devenu systématique.
A chaque fois que je joue à un très grand jeu (comme Prey, Mariokart, FTL ou n'importe quelle géniale pépite de ses 20 dernières années)... je le compare à Baldur's Gate 2 : Shadow Of Amn comme un besoin systématique de le confronter à LA QUESTION : Me suis-je plus amusé dans ce jeu que dans BG2 : SOA ?
Et la réponse est toujours non.
Baldur's Gate 2 : SoA est un jeu affreux... car il fait ressortir des défauts sur des jeux vidéos qui ne devraient à priori pas en être étant donné le genre auquel ils appartiennent.
Par exemple Soulcalibur 1 (sur Dreamcast) est un jeu fantastique, drôle, fun. Extra en multijoueur. Très technique en plus d'être encore très beau même plus de 20 ans après. Y a même une histoire. Elle est pas sensass... mais y en a une. Le problème... c'est que y en a une... et que du coup je ne m'empêcherai pas de penser que BG2 : SOA est juste là pour me rappeler ce qu'est une P**AIN d'histoire et que Soulcalibur ne fait pas le poids à côté... alors que c'est un jeu de baston et non un RPG.

BG2 : SoA est si énorme en soi qu'il est devenu pour moi le meilleur jeux vidéo tout court auquel j'ai joué.

Du coup... plutôt que de me lancer plus en avant dans les superlatifs, je vais plutôt essayer d'énumérer les défauts de ce jeu. Parce que y en a.
- La classe du barde, notamment... pas assez intéressante à jouer en plus de devenir un poids mort à très haut niveau lorsqu'on attaque l'extension Throne of Bhaal. Haer Dalis est cool (j'adore ce PJ) mais au-delà de SoA, il devient véritablement inadapté aux montagnes de combats qui vont suivre.
- Ce concept de "sommeil" qu'on peut spammer à tout va entre chaque combat. Même dans Athkatla, vous pouvez réussir dormir dans la rue à force de spammer le bouton dodo jusqu'à ce qu'un garde évite de vous en empêcher. Et ainsi aucune restriction de sortilège. (Pillars of Eternity et Tyranny de Obsidan ont su contrebalancer cet aspect en limitant volontairement la réserve de feux de camps au nombre de 2 ce qui est une bonne chose)

- Ce système de réputation qui est franchement absurde car basé sur l'idée qu'un PJ "mauvais" sur le plan moral préférera avoir une réputation basse tandis qu'un personnage "bon" en voudra une haute et un "neutre" une réputation moyenne. Si pour le neutre ou le bon je peux comprendre... c'est totalement absurde pour un méchant : si je veux jouer une enflure, ne voudrais-je pas, justement, pouvoir commettre mes frasques criminelles sans que celà se sache ? Car comprenez bien que si votre réputation est trop basse, les gardes et les civils que vous croisez apparaissent du coup comme des ennemis... et le jeu se retrouve vite bloqué à cause de ça. De plus... ce système est relativement enquiquinant si vous voulez créer un groupe d'aventurier avec des enflures, des brave types et des neutres... car il vous faudra du coup viser une réputation moyenne pour être sur et certain que personne ne vous fasse faux bond.

- D'ailleurs, à ce sujet, si vous voulez jouer une enflure, le jeu n'offre pas beaucoup de possibilités en terme d'équipiers. Korgan, Edwin, Viconia, Jan jansen et Anomen (à qui il est primordial de faire échouer son adoubement)... et c'est globalement la seule équipe sur le long terme que vous pourrez construire sans craindre qu'un des membres vous fasse faux bond. Sarevok vous rejoindra dans ToB... mais même là je trouve ça tardif. Il manque deux ou trois enfoirés recrutables afin de pouvoir donner plusieurs variantes d'équipe pour des run de "méchants". Un barbare par exemple ou un assassin qui représente bien sa classe.

On tire de ces 2 défauts (système absurde de réputation et peu d'équipiers méchants) que le joueur aura tendance à jouer Baldur's Gate 2 : SoA en tant que gentil... car trop d'inconvénients à ren

(Non, je ne spoilerai rien sur Yoshimo.

  • Ce trop grand nombre de chargement dans le jeux. Même quand vous entrez dans une piaule avec une seule pièce, vous allez devoir charger. Il y a tellement de lieu à visiter qu'on a l'impression de voir toutes les deux minutes cette jauge circulaire se remplir autour d'une mozaïque représentative du lieu visité. Et c'est lassant au bout de 100 heures de jeux.
  • Les effets magiques ont vieilli. Le jeu est pourtant visuellement toujours aussi splendide dans sa globalité 20 ans plus tard, la dernière fois que je l'ai relancé, j'ai un peu tiqué en constatant que les animations de sortilège fassent "CGI collé sur une image 2D statique". Un peu comme une incrustation d'un vieil effet spécial dans un film des années 80.
  • Des décallages d'intensité au niveau du son. Parfois la voix des personnages qui parlent est inaudible alors que la musique est tonitruante. Et sans toucher au niveau sonore du jeu, le hurlement d'un kobold... pardon... l'aboiement d'un kobold est tellement fort que j'en obtiens un micro-acouphène. La résolution sonore est un peu trop large (bon... après, j'avoue avoir rarement pensé à aller jouer dans les paramètres sonore du jeu).
  • Peut-être une trop grande disproportion d'armes intéressantes pour certaines classes d'arme. Par exemple, il y a beaucoup trop d'épée à deux mains magiques surpuissantes (Carsomyr, Lilarcor, la Vorpale, Flamme du Nord...) quand des armes moins évidentes comme le fléau ne comportent qu'un seul bon exemplaire (le fléau de l'éternité). Les épées bâtardes intéressantes par exemple sont pas si nombreuses et idem pour les lances. Une plus grande variété d'armes en terme de loot aurait été préférable, surtout quand on liste le nombre de classes d'arme différentes.
    Rien que les épées :
    • Epée courte
    • Epée longue
    • Katana
    • Cimeterre
    • Epée bâtarde
    • Epée à Deux mains
      Il y avait très certainement moyen de regrouper les Katana et les Bâtarde avec les Epées longues et les Cimeterre avec les Epées courtes.
      La version 2 de D&D est un peu lourdingue sur ce plan et BG2 aurait gagné à prendre une certaine souplesse vis à vis de ces distinctions de classe d'arme. Du coup, on a l'impression que dans ToB, ils se sont rendu compte du trop faible nombre "d'armes balaises" pour en rajouter une +5 pour chaque classe d'armes.

Voilà... ce sont globalement les seuls défauts que je donnerai à ce jeu.
Le reste est exceptionnel.
La musique.
Les personnages comme Minsc ou Edwin m'ont tant marqué que j'en viens carrément à me demander s'ils n'existent pas en vrai. S'ils ne m'ont pas assisté dans mes aventures. S'ils n'ont pas été physiquement à mes côtés pendant toutes ces années. Ce sont des personnages extraordinaires... tous... sans exception. Même un mineur comme Valygar a su m'émouvoir dans son épilogue. Les doubalges français sont sublimes (même Imoen je l'aime avec ça voix criarde).

Et je n'ai pas honte de dire que Jaheira... doublée par Sybile Tureau (qui a fait Nala du roi Lion et Fuyutsuki de GTO) a été ma première copine.

OUI J'ASSUME !!! L'AMOUR EST D'ABORD UNE HISTOIRE QUI TOUCHE LE COEUR ET L'ESPRIT AVANT DE TOUCHER L'ENTRE JAMBE !!!

Sur ce plan, Bioware n'a jamais réitérer un tel sans faute par la suite (dans Kotor ou Mass Effect, vous avez toujours 1 à 2 erreurs de casting). Black Isle/Obsidian si avec Planescape et Kotor 2... mais le nombre impressionant de bug vient tout bouleverser.

Et la gestion des combat reste et demeure inégalée dans ce jeu. L'aspect stratégique est passionant. Chaque combat reste indélébile dans ma mémoire dans son déroulement. On n'aborde pas un Flagelleur mental comme on aborde un vampire. On aborde pas un Dragon comme on aborde Kangaxx. Chaque combat dans son déroulement et sa mécanique (qu'elle soit magique comme martiale) reste un moment de gameplay qui restera mémorable à chaque fois.
Je me souviens encore de la première fois où j'ai buté Firkraag. Où encore de la fois où j'ai réussi à stopper Kangaxx via un bracelet de contrôle mental d'Illithid (car j'ai jamais réussi à le battre... j'avoue... mais je voulais son anneau). Ce sont des souvenirs impérissables. Et Minsc était là... avec Bouh. A chaque instant... ils étaient là à m'épauler.

Comme un Star Wars ou un Seigneur des Anneaux (en livre), Baldur's Gate 2, c'est une aventure extraordinaire que je conseille a tous de vivre un jour dans sa vie. (et non... vous n'avez pas besoin de jouer à BG1... que je n'ai toujours pas fini... d'ailleurs)

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le 21 nov. 2023

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Zefurin

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