Je n'avais pas grand espoir d'aimer Bastion, après un premier essai infructueux il y a quelques années (je l'avais abandonné après 30min de jeu, car je le trouvais ennuyeux). Mais je me suis trompé et j'en suis bien content, car j'ai redonné une chance à Bastion et j'ai vraiment aimé cette aventure en compagnie du Kid.


Avant tout, je ne vais rien inventer en disant cela, la patte graphique est de toute beauté. Des environnement en 2D en vue du dessus, très colorés, qui se fabriquent à mesure que vous vous déplacez, c'est un vrai plaisir pour les yeux.
Le choix de narrer toute l'histoire à l'aide d'une voix off, un narrateur qui est aussi un personnage en jeu, ajoute un vrai plus, une touche d'originalité bienvenue, qui permet de donner un ton unique à Bastion. Le narrateur raconte le monde, raconte les personnages, de sa voix grave, sans jamais être trop présent. Chacune de ses interventions est intéressante et le ton utilisé, sérieux sans être pesant, accompagne parfaitement l'aventure. Ce sérieux tranche d'ailleurs avec le style graphique, qui pourrait laisser présager une ambiance plus légère et plus humoristique.
En revanche, petit point noir pour ceux qui ne sont pas fluent in english, le narrateur à tendance à parler pendant des combats, ce qui complique la lecture des sous-titres, mais le pire c'est que ces fameux sous-titres sont écrits en très gros caractères et ont tendance à disparaître bien trop vite de l'écran. J'ai trop souvent loupé des phrases entières à cause de ça.


Cet univers qui est raconté et que l'on parcourt, c'est ce qui m'a le plus plu dans Bastion. Il est difficile de décrire efficacement un univers complètement étranger sans tomber dans le déluge de textes ou de voix. Je trouve que Supergiant Games a réussi le tour de force de décrire cet univers tout en finesse, par petites touches qui laissent l'imagination faire le gros du travail. L'univers est suggéré plus qu'autre chose, avec des petites phrases, quelques anecdotes, quelques noms de peuples et de personnages. Au final, on se laisse porter dans ce monde inconnu sans jamais se sentir perdu dans quelque chose de trop grand ou trop compliqué, et c'est un sentiment très agréable.


J'ai trouvé l'histoire prenante et elle m'a pas mal accroché, du moins surtout dans la dernière partie du jeu, là où l'histoire est réellement présente. Dans une partie importante du jeu, elle est reléguée au second plan ; c'est l'univers qui est devant et l'histoire est plutôt un prétexte.


Le gameplay est, il est vrai, assez répétitif. Mais je dois dire que ça ne m'a pas dérangé. On suit constamment le même schéma (exploration d'un monde avec ses nombreux combats, récupération de quelques objets, retour au bastion pour améliorations et ainsi de suite), mais on trouve fréquemment de nouvelles armes et de nouveaux objets pour améliorer ou personnaliser le style de combat du Kid. Le niveau de difficulté est assez simple du moment que l'on n'active pas les malus qui permettent d'augmenter l'xp gagnée, mais rendent le jeu bien plus difficile ; c'est un système de réglage de la difficulté in-game très original et très sympathique.


Enfin, j'ai trouvé très intéressant (et original, encore une fois) le fait de pouvoir en apprendre plus sur certains personnages en réussissant à vaincre les différentes vagues d'ennemis dans une arène. Après chaque vague, le narrateur ajoute une à deux phrases de plus à son histoire. Si on veut connaître toute l'histoire du personnage, il faut réussir les 20 vagues d'ennemis.


Je termine par la musique, très présente tout au long du jeu et très réussie. Plusieurs thèmes sont splendides, qu'ils soient instrumentaux ou vocaux, et permettent au jeu d'atteindre une profondeur qu'il n'aurait sans doute pas eue sinon.


Au final, j'ai beaucoup aimé Bastion, au point que j'ai eu du mal à décrocher pendant mes 8 ou 10h de jeu. L'univers, décrit avec finesse, l'originalité dans la mise en scène, la narration, la musique, beaucoup de points positifs à Bastion. Supergiant Games est un petit studio au talent immense, ils l'ont prouvé avec ce jeu.

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le 30 août 2017

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roifingolfin

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