Behind the Frame est un petit jeu d'une à deux heures, conçu pour être fait en une session. Vous y incarnez une jeune peintre essayant de gravir les échelons de sa profession tout en espionnant son voisin par la fenêtre pour plagier ses tableaux (à peu de choses près).
Contrôleur en main, le jeu consiste à remplir des zones avec la bonne couleur ou remuer votre souris pour faire semblant de dessiner, et la réalisation est assez convaincante pour le rendre agréable. On vous demandera aussi de faire frire des oeufs, griller des toasts et préparer du café, ce que j'ai curieusement plus envie de faire dans un jeu vidéo qu'en réalité.
Et puis rapidement, les choses se corsent, avec toute une série de puzzles souvent malins : observation, déduction et manipulation de l'environnement. La plupart sont intuitifs, mais certains ont réussi à me coincer, car ce qui paraissait évident aux concepteurs ne l'était pas pour moi.
Si vous êtes aussi peu friand que moi d'énigmes, ce n'est pas le gameplay de Behind the Frame qui va vous convaincre d'y toucher, et j'aurais adoré que la même histoire me soit racontée dans une forme qui me plait davantage et n'implique pas de décoder des flèches pour trouver des numéros comme dans un vulgaire escape game.
Car je dois avouer que tout son enrobage artistique est positivement charmant : ses environnements pastel, ses tableaux aux couleurs vibrantes, ses nombreuses séquences en dessin animé et son adorable chat roux ont eu raison de mes réticences, et j'étais suffisamment intrigué par son histoire pour avoir envie de le terminer, malgré des moments un peu pénibles où le jeu se transforme en point & clic et vous envoie à la chasse au pixel.
S'il a réussi à me laisser sur une bonne impression, c'est grâce à un dénouement touchant et inattendu, et qui donne au récit une dimension symbolique à laquelle j'ai été sensible, à base d'actes manqués, d'amour de jeunesse, d'ambition et de regrets.