Le jeu se déroule dans un pays totalitaire dans les 80s, où on incarne un responsable d’immeuble à qui l’État demande de surveiller discrètement ses locataires.
Le but est ici d’optimiser son temps, sa réputation (sous forme de points) et son argent, afin de sauver sa famille en faisant le moins de mal possible autour de soi… ou pas.
Rebelle ou collabo, chacun devra mettre de l’eau dans son vin : Un bon petit fonctionnaire exemplaire, qui ne veut pas d’ennuis, se heurtera à la dure réalité où le traitement de sa fille malade ne peut être acheté qu’à l’étranger... ce qui est interdit par la mère patrie ! Les anti-système aussi devront faire des concessions s’ils veulent éviter le goulag…
Ce jeu prend parfois l’aspect d’une course contre la montre un peu stressante, avec ses diverses tâches simultanées à traiter rapidement, mais cela reste amusant de découvrir l’histoire de chaque personnage (le chrono ne file pas pendant les dialogues) … et surtout de mettre son grain de sel là dedans ! Du fait des divers petits arcs narratifs (chaque locataire à ses ptits secrets), qui se résolvent de différentes manières et ont différentes issues, on a ici une bonne rejouabilité.
Les graphismes originaux et la bande-son servent parfaitement l’atmosphère sombre et mélancolique, qui est adoucie par des dialogues teintées d’humour noir.
Mais l’ambiance du début de la première partie reste très particulière car les résistants tardent à contacter le protagoniste, laissant le joueur seul face à ce système pourri, désespéré de devoir jouer les poucaves pour sauver ses proches.
Dans les points négatifs, la traduction française n’est vraiment pas terrible (au point qu’on puisse choisir une option qui implique le contraire de ce qu’on pensait), tout comme le système de sauvegarde qui oblige un peu à finir une partie d’une traite (environ 5 heures)… Mais ce jeu est suffisamment addictif pour que cela ne soit pas vraiment un problème !