Black Myth: Wukong
7.4
Black Myth: Wukong

Jeu de Game Science (2024PC)

Lors de sa sortie, Black Myth : Wukong (2024) a fait l’objet de polémiques, de débats houleux sur les réseaux, d’appels au boycott, de méfiance surjouée pour se donner des airs de chevalier blanc… une vraie pièce de théâtre tragicomique dont les journalistes et influenceurs Français sont devenus maîtres. Les uns étaient fâchés de ne pas avoir de version anticipée, d’autres critiquaient l’absence de visuels sur PS5, d’autres encore crachaient sur le titre car, soi-disant, il ne mettait pas assez en avant les minorités, enfin d’autres ne supportaient pas la note du service de communication de Game Science qui imposait aux influenceurs de ne pas parler de certains sujets lorsqu’ils présentaient Black Myth : Wukong. Spectacle pathétique, navrant et décadent d'une population d'enfants gâtés. Mention spéciale aux cris porcins d’un original immature n’ayant probablement jamais connu le vagin, spécialiste auto proclamée de Dark Souls. Black Myth : Wukong était l’occasion idéale pour lui de signaler sa vertu au monde entier dans une vidéo d’appel au boycott pour les raisons évoquées ci-dessus. Il faut jouer au titre de Game Science pour comprendre à quel point, toutes les polémiques furent caduques, vaines, sans objet. Et c’est précisément parce qu’on a brassé de l’air pour rien pendant des semaines que je suis en colère. A quoi servent ces gens ? Comment peut-on avoir autant de visibilité, autant d’influence, gagner autant d’argent quand ton métier c’est, littéralement, de raconter des âneries et participer au brouhaha ambiant sans recul ni hauteur de vue ? Donnez-leur une casquette d’équipier, qu’ils aillent cuir des steaks congelés à McDonald. Je vous en supplie. Sans transition, vous trouverez ci-dessous les points positifs et négatifs, selon moi, du bijou de Game Science. Loin d’être parfait, il reste une œuvre incroyablement généreuse et maîtrisée d’un studio désormais culte.

Points positifs :

- La direction artistique et l’empreinte de la mythologie chinoise tout au long de l’aventure. On n’y comprend pas grand-chose tant cette culture nous parait étrangère, mais quel bonheur, quel plaisir de voir ces personnages, ces dieux, ces décors prendre vie sous nos yeux. Un boulot titanesque a été réalisé pour adapter la légende de La Pérégrination vers l'Ouest sur nos écrans.

- Le Level design varié comportant différents biomes dépaysants. Ce jeu fait voyager, cela tombe bien, vous me direz, vu le titre du roman qui lui sert de base. Tous les biomes, tous les niveaux ne sont pas au même niveau mais cette alternance d’univers visuels toujours très étoffés empêche une lassitude précoce qu’on pourrait ressentir dans le dernier tiers de l’aventure.

- La réalisation technique de toute beauté. Les décors sont sublimes, le moteur UE5 est capable de faire de grandes choses et c’est Game Science qui le pousse ici dans ses retranchements. J’ai pris des dizaines de capture d’écran au cours de mon aventure, preuve que le jeu sait vous imposer des pauses pour observer les environnements. Je n’ai pas pu jouer en mode « Cinématique », options graphiques ultimes, seulement en « Ultra ». Pour vous dire à quel point le jeu peut être beau si vous avez une PC master race de dernière génération.

- Le dynamisme des combats et la profusion de coups à maîtriser. Si au départ on matraque les touches espérant battre les boss le plus rapidement possible, on comprend très vite que la répartition des points de talents dans votre arbre de compétence a une importance capitale.

- A l’imitation des jeux From Software, les boss sont très souvent mémorables que ce soit par leur apparence, la sublime mise en scène, leurs animations ou par la diversité impressionnante des coups dont ils sont tous affublés.

- L’arbre de talents. Je sais que c’est un peu discutable comme point positif mais à titre personnel j’ai adoré celui de BMW. On a une pléthore de choix à faire, on oriente notre personnage un peu comme on veut. Il y a une multitude de transformations possibles, quelle générosité !

- Audio et doublage en mandarin impeccable, idem côté sound design, les musiques traditionnelles et/ou épiques lors des boss portent autant l’action que la mélancolie. Rien à dire.

- L’ergonomie est globalement soignée. Checkpoints généreux, interface lisible. Rien à dire de plus. Je n’ai pas parlé de la maniabilité mais elle est aussi impeccable. Un petit temps d’adaptation est nécessaire car il y a une profusion d’actions possibles dans BMW.

- Zhu Bajie : personnage incroyable, tout simplement.

Points négatifs :

- Si le décor est magnifique, je n’hésiterais pas à évoquer comme chacun le sait maintenant, la relative frustration causée par les trop nombreux murs invisibles. Certes, on s’y habitue vite mais cela ne rend pas justice au réalisme et à la beauté des niveaux proposés par Game Science.

- La caméra parfois capricieuse en espaces étroits avec un système de verrouillage des ennemis qui s’accroche mal. La lisibilité peut être compliquée pendant certains combats où il y beaucoup d’effets de particules. Bref, dès fois, c’est le bordel à l’écran.

- La difficulté est en dent de scie dans Black Myth : Wukong. J’ai trouvé le début très difficile car on est quasiment à poil puis tout le milieu de l’aventure, relativement simple, puis la fin très difficile notamment les deux derniers boss finaux.

- Quêtes annexes en retrait et trop peu nombreuses.

- La sensation d’impact avec le bâton manque d’effet. On a parfois l’impression de taper avec une frite de piscine.

N’écoutez pas les puants en pyjama qui vous expliquent à longueur de journée ce qui est bon pour vous ou pas. Certes, Wukong n’est pas parfait, mais il est majeur : un action-RPG superbe, ambitieux, exigeant et sincère, qui remet la mythologie chinoise au centre avec panache. Majeur pour l’industrie du jeu vidéo chinoise qui ne s’embarrasse pas de nos considérations morales dégoulinantes de bonnes intentions. Ils font des jeux grandioses, à la gloire de leur culture et avec une détermination exemplaire. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas prochinois ou anti-occidental par principe, juste réaliste sur la qualité des produits proposés aujourd’hui et heureux de voir les développeurs occidentaux face à une concurrence saine et redoutable. Peut-être arrêteront-ils avec leur jeu de merde à l’esthétique pourrie gavés de wokisme ? Qui sait. Bref, si vous aimez les combats techniques, les boss marquants et l’esthétique d’encre et de jade, foncez. Ce jeu est une véritable ode à la culture asiatique que je vous recommande chaudement. Vivement le prochain épisode de Black Myth !


silaxe
9
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il y a 4 jours

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