Aussi brillant qu’incontournable

Blue Prince est un jeu d’auteur, la visite d’un manoir familial partiellement familier, qui se découvre et se vit de manière personnelle. Ici, le but est simplement de faire preuve d’attention, observer et réfléchir, afin de saisir ce qui nous permettra de « mieux » comprendre.

Peu de jeux m’auront fait l’effet eurêka à autant de reprises et avec autant d’impact. Pour le protagoniste comme pour nous, vient un stade où nous nous approprions ce manoir et le façonnons à notre image, presque comme notre nouvelle maison. Heureusement, la magie demeure et il plane toujours un certain mystère, une mélancolie propre à ce jeu.

En plus d’une atmosphère incroyable, une écriture soignée et un travail sonore juste excellent, le premier jeu du studio Dogubomb est, à mes yeux, un véritable modèle de conception vidéoludique.

Seulement, Blue Prince est marqué par une certaine répétitivité et un manque d’options, notamment en accessibilité. Pire, le jeu est totalement en anglais, et ne sera probablement jamais traduit tant ses énigmes sont étroitement liées à sa langue. Il est surtout regrettable que son auteur Tonda Ros n’ait pas pensé à l’éventualité d’une traduction en amont de la conception.

Malgré mes nombreuses heures à arpenter ses couloirs, je considère que je n’en aurai jamais réellement terminé avec ce manoir, tant il regorge de nombreux secrets qu’il me reste à découvrir. J’aurai toujours une pensée pour ce lieu si intriguant et je sais que je le revisiterai à l’occasion. Peut-être dans quelques années, à l’image de son protagoniste.

Pour ceux dont la langue de Shakespeare ne représente pas un frein, Blue Prince est un jeu tout simplement incontournable et un des jeux les plus brillants qui m’ait été donné de découvrir.