Bravely Default
7.2
Bravely Default

Jeu de Square Enix, Silicon Studio et Nintendo (2012Nintendo 3DS)

You awakened the crystal! Well done, Agnes!

Bravely Default est particulier. Il fait partie de ces jeux frustrants qui sont ruinés par des gros défauts qui auraient pu être facilement évités, et c’est bien dommage.

Son gros point fort est son gameplay, et plus particulièrement son système de classe qui est addictif et bien pensé (repris plus ou moins directement de FF5 si je ne m’abuse). Les combos de classes possibles sont nombreux et intéressants, et c’est assez cool de trouver la meilleure équipe pour rouler sur le jeu.

Toutefois, la progression dans le niveau des classes est particulièrement lente au début, ce qui hache un peu le sentiment de progression, et le fait de ne pas connaitre à l’avance les capacités déblocables des classes est selon moi un parti pris assez con. Certaines classes sont aussi clairement moins bonnes que d’autres, mais bon, un équilibrage parfait n’est pas nécessaire.

Le système de combat repose sur un gimmick. C’est typiquement le genre de système qui fonctionne bien avec les boss, mais moins contre les ennemis lambdas. En l’occurrence, le jeu nous encourage carrément à finir les combats contre les mobs en un tour pour avoir des bonus, et donc à spammer brave comme un connard sans s’impliquer dans le système de combat.

En dehors des combats en eux-mêmes, la possibilité d’altérer le taux de rencontre aléatoire est franchement bienvenue. Pour un jeu sorti en 2012, c’est vraiment novateur, même si l’option n’était apparemment pas présente dans la version japonaise, qui devait donc être considérablement plus éreintante.


Pour ce qui est du scénario, c’est correct, sans plus. Ça se laisse suivre, et les cinématiques sont rarement très longues, donc ça passe. Il y a quelques longueurs, et les personnages secondaires sont vraiment dénués de tout charisme (Daniel Goodman m’aura quand même bien fait rire rien qu’avec son nom), mais on peut apprécier les désaccords et conflits entre les personnages principaux qui sont assez nombreux durant les quatre premiers chapitres. C’est peut-être même l’aspect le plus intéressant du scénario.

Maintenant je vais tirer sur l’ambulance, mais c’est obligatoire et amplement mérité : le jeu se casse la gueule sur son dernier tiers. Les chapitres 5 à 8 sont des boucles temporelles dans lesquelles ont refait exactement la même chose. Quoi qu’on en dise, c’est indéfendable et honteux, et surtout c’est très chiant.

D’un côté, j’applaudis un peu (pas trop non plus) l’audace du procédé d’un point de vue narratif, puisque le joueur est placé dans la même situation d’incompréhension que les personnages… au début du moins, parce que si le joueur comprend assez vite le subterfuge, ce n’est pas le cas des héros qui sont cons comme des briques et incapables de comprendre ce que leur disent les autres personnages, qui eux-mêmes sont incapables de s’exprimer clairement pour expliquer la situation. Les quatre derniers chapitres sont vraiment une succession de dialogues de sourds et de personnages qui s’entêtent à faire la même chose en boucle ; on a l’impression d’être dans une paralysie du sommeil.

D’un point de vue gameplay, c’est juste de la merde. Devoir réaffronter les mêmes quatre boss pour réveiller les mêmes quatre cristaux quatre fois de suite est un vrai calvaire. A côté de ça, on a le loisir de réaffronter tous les boss optionnels. Les chapitres 5 et 6 sont identiques et la plupart des boss n’ont que peu d’intérêt à être réaffrontés, hormis pour un peu de développement de personnage et de lore. Les chapitres 7 et 8 sont sensiblement plus intéressants puisqu’ils modifient les combats de boss, en nous faisant affronter des groupes de trois ou quatre boss complémentaires. Ce sont les combats les plus ardus du jeu, et ils sont là pour vous mettre au défi et vous encourager à optimiser votre composition d’équipe. Je dois dire que j’ai indéniablement pris du plaisir sur ces combats ; quel dommage qu’ils arrivent aussi tard, et surtout après les horribles chapitres 5 et 6. La plupart des gens auront envie d’en finir avec le jeu bien avant d’arriver à ces combats, j’en suis convaincu.

A la limite, s’ils s’étaient limités à un chapitre 5 centré sur le scénario et un chapitre 6 proposant des combats intéressants, ça aurait été nettement plus tolérable, mais là, en l’état, c’est juste un énorme gâchis.

Tchebest
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le 9 nov. 2025

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