Bulletstorm est un jeu qui m’intéressait depuis sa sortie. Ca avait l’air fun, et même si j’ai vu que c’est ce que beaucoup disent sur SensCritique, la moyenne des notes ne monte pas bien haut. J’ai quand même cédé finalement, d’autant plus que le jeu ne dure pas longtemps, ce que je voyais comme une qualité.
Le gameplay du début n’est pas très gratifiant, l’histoire se met en place et on n’a droit qu’à quelques QTE, du rail-shooting dont l’issue est scriptée, et quand on affronte quelques ennemis, on a même pas besoin de viser ou se couvrir.
Mais une fois passée la phase de découverte des touches et de l’intrigue, Bulletstorm dévoile tout son potentiel.
Le jeu impressionne d’abord par la richesse de son design, aussi bien pour les armes que pour les costumes ou les décors, dont le look est un croisement entre du post-apo et de la SF. Dommage qu’on soit obligé de courir la plupart du temps, car j’aurais bien voulu pouvoir admirer le paysage plus souvent.
Toutefois, là où l’inventivité de Bulletstorm s’avère vraiment jouissive, c’est dans le gameplay.
Il y a de belles originalités concernant les armes et les capacités du héros. On peut glisser au sol quand on veut pour aller plus vite, éviter des tirs ou bousculer un ennemi, on peut foutre un coup de pied à un adversaire pour le voir s’envoler au ralenti, ce qui offre la liberté de lui tirer dessus, ou de l’envoyer contre un mur, ou sur des piques par exemple !
On obtient très tôt un lasso électronique, qui permet d’amener des objets ou des ennemis à soi, puis tirer dessus ou kicker.
Les corps font splash contre des roches, sploush quand on tire dans la tête ou dans un membre, qui s’en va dans une gerbe de sang…
J’ai lu que ce jeu était un bon défouloir, c’est exactement ça. Et au fil des niveaux, Bulletstorm continue de surprendre avec des idées funs et originales. On découvre de nouvelles interactions farfelues avec le décor, il y a ces plantes carnivores géantes, ces parasites bouffeurs de têtes, … On peut se saouler avant de dégommer des ennemis, qui eux aussi sont de plus en plus variés, chacun ayant leur spécificité amusante.
Il y a des armes à débloquer, évidemment : le démembreur, le lacérateur, et mon préféré, le lacérateur, l’équivalent du lance-pieu de Painkiller mais en 10 fois mieux : c’est un lance-foreuse qui peut envoyer les gens dans les airs ou les clouer sur une paroi et les faire tournoyer jusqu’à ce qu’ils perdent leurs membres.
On ne s’ennuie à aucun moment du jeu, d’autant plus qu’on gagne des points en effectuant des "skillshots". En général ça me gonfle de devoir m’embêter à faire des coups spéciaux, mais ceux de Bulletstorm sont amusants pour la plupart (par exemple : tuer un boss en lui tirant dans le cul), et je trouve que ça apporte de la variété aux très nombreuses fusillades.
Et les scénaristes ont même trouvé un moyen de justifier ça dans l’histoire.
Il n’y a que dans un jeu-vidéo qu’on peut voir un univers aussi riche et inventif appliqué à une histoire qui, portée au cinéma, donnerait une série Z.
Les héros sont issus d’un commando de gros durs qui sortent des vannes et répliques bêtes dignes d’un film d’action des 80’s. Voilà, sauf qu’au lieu de la jungle ou une grande ville, Bulletstorm se passe dans l’espace.
Cette bande de badass sont des tueurs qui se rendent comptent un jour que pendant tout ce temps, ils ont assassiné des innocents que leur boss faisait passer pour des criminels. C’est déjà un peu gros, mais quand ils confrontent leur supérieur, il leur dit, littéralement "bah… j’ai menti." Avec une voix de gros beauf (le doubleur en fait des caisses).
De toute façon le héros, Grayson, est un gros con qui fout la merde sans arrêt et met en danger ses compagnons.
C’est bête, c’est gras, mais la plupart du temps sans être grotesque ou navrant, donc les dialogues de Bulletstorm m’ont bien fait marrer. Les blagues sont parfois un peu WTF, à un moment, les personnages prennent en compte le sous-texte gay de tous ces films de gros bras qui jouent les durs à cuire, puisque le héros ironise en faisant des avances à son partenaire. J’ai trouvé ça surprenant.
En revanche, les moments dramatiques marchent beaucoup moins, et il y a des passages où le jeu se prend véritablement au sérieux. C’est peut-être aussi le doublage VF qui est pas terrible…
En tout cas les défauts de Bulletstorm importent peu, par rapport à la grosse dose de fun procurée par ce jeu.
J’aurais adoré une suite, c’est d’ailleurs ce qui était prévu, mais ça n’est plus à l’ordre du jour…