Troisième opus de la série Burnout, et certainement le plus acclamé de la série, Takedown nous propose de mettre la gomme avec des courses encore plus barrées faisant cette fois la part belle aux vacheries entre concurrents et à la destruction routière de toute sorte.
De belles bagnoles et des courses survitaminées en pleine circulation, c’est l’idée de départ derrière Burnout, mais aussi derrière nombre d’autres franchises assez connues comme Need for Speed. Courant 2003, les éditeurs de la franchise décident de la renouveler en lui apportant ce qui fait toujours le sel et l’originalité : les takedowns. Il s’agit en gros de cogner vos adversaires à pleine vitesse pour les envoyer valdinguer dans le décor, clé pour recevoir du boost (de la nitro, quoi) et faire la différence dans les courses.
L’autre grosse nouveauté du soft, c’est le mode Crash, qui consiste à provoquer le plus de dégâts possibles dans des rues bondées, en accumulant les bonus. Oui, ce sont des genres d’attentats, sauf qu’ici la seule motivation c’est d’être un peu taré et de faire les plus gros scores possibles pour débloquer de plus gros véhicules de crash qui feront d’encore plus grosses explosions. Bim, bam, boum ! Un mode très con et très défouloir, et le jeu n’a pas lésiné sur sa trouvaille puisqu’il y a plus d’une centaine de sites de crash en tout, très inégaux entre eux : autant il est facile de péter les scores à la première tentative sur certains, autant d’autres vous demanderont une bonne dizaine d’essais pour trouver la bonne approche et choper les bons bonus. Une preuve que les développeurs voulaient faire du crash un mode à part entière, avec son niveau d’exigence, et non un simple bac à sable.
Outre les crashes, le jeu se décompose en quatre modes : course simple, contre-la-montre et road rage (où le but est de faire le maximum de takedowns possibles). Ils sont tous réunis dans le mode GT, qui propose des épreuves sur trois continents pour débloquer de nouveaux véhicules et de nouvelles récompenses, principalement des trophées takedown et des véhicules spéciaux.
La prise en main de Burnout 3 est plutôt facile, dans la mesure où on démarre avec des véhicules pas trop rapides. Bon, il ne s’agit pas non plus de 2 CV tunées (on vous rassure), mais des engins qui permettent de se faire à la mécanique des takedowns et à la conduite ultra-arcade du jeu. Oui, Burnout 3 est un peu un anti-Gran Turismo. Absolument rien n’est réaliste, vos seules interventions se résument à accélérer, éviter des machins dans la circulation et éventuellement faire des dérapages en courbe puisque chez les bagnoles les plus puissantes, un virage mal pris et c’est le crash assuré. En dehors de ça, chaque circuit est balisé par de grosses flèches, aucun risque de vous tromper – dans les passages les plus rapides, on passe d’ailleurs plus de temps à les raser qu’à autre chose...
Présenté comme ça, ce n’est pas reluisant, pourtant, Burnout 3 est jouissif autant qu’il est énervant. Énervant car péter sa caisse en fonçant à toute berzingue entre des voitures et des camionnettes qu’on n’a quasiment pas le temps de voir, c’est usant à la longue. Les mécanismes de course sont également bizarres, pour ne pas dire injustes envers le joueur : vous pouvez coiffer au poteau vos adversaires en mettant de la nitro du boost pendant une minute, ils vous rattraperont assez rapidement ; par contre, enchaînez deux trois crashes, et sur certains circuits, vous pourrez avoir un mal fou à rattraper le premier qui aura réussi à se détacher du peloton.
Malgré tout, le soft est jouissif, et c’est ce sentiment qui l’emporte. Jouissif car on se prend vraiment à foncer à 300 à l’heure dans un joli circuit tropical (ou au milieu des montagnes), à lutter comme un acharné pour la première place, et à plier les caisses de ses adversaires de toutes les manières possibles dans de superbes accidents. C’est rapide, fluide, énergique, et très bien servi par une bande-son punk-rock EA riche d’une quarantaine de chansons qui collent parfaitement à l’action et à l’ambiance « jeune et branchée » que le titre veut visiblement présenter.
Malgré tout, la difficulté reste toujours honorable, même si piloter les caisses les plus puissantes, type Formule 1 (oui, oui, Burnout ça plaisante pas) peut s’avérer être une vraie torture tant elles se retournent et se crashent facilement. À ce titre, le jeu exige tout de même une pointe de stratégie : si vous pilotez un véhicule léger ultra-rapide, ne vous embêtez pas à jouer les gros bras sur le circuit : tracez ! Quant à l’IA, elle n’est ni trop conne ni trop cheatée, elle est capable de coups très retors, tout comme elle est capable de se prendre des crashes bêtes – au même titre qu’un joueur lambda, finalement. Globalement, aucun circuit ne vous frustrera au-delà du point de non-retour, donc les défauts du jeu à ce niveau ne sont pas rédhibitoires.
Burnout 3 a renouvelé sa franchise, mais nous rappelle surtout qu’un bon jeu, c’est parfois un jeu simplement fun et bien foutu, sans toutefois négliger la durée de vie (comptez quarante/cinquante heures pour tout rafler) ou la quantité de circuits et de voitures proposée (qui est assez conséquente). Le jeu ne se destine pas aux hardcore gamers et mise tout sur son accessibilité au plus grand nombre ; il ne s’en cache pas, et malgré ses ratés, on peut dire que la mission est accomplie : un jeu bon public qui ne tombe pas dans la médiocrité.