Une grosse licence pour un jeu indé ? Expérience réussie

Cadence of Hyrule, c'est le bâtard du couple le plus improbable qui soit : une des plus grosse licence de la mega-corporation Nintendo, et un petit studio indé avec à son palmarès un unique jeu (deux de plus sortiront en 2020), a priori sans lien.

Et c'est donc à ce petit studio et son concept original de jeu de rythme que Nintendo décida de laisser les clés du camion pour réaliser un épisode hors-série de la licence Zelda. Lorsque l'annonce a été faite, j'ai mis un moment à y croire. C'est une porte que l'on ne pouvait pas s'imaginer s'ouvrir un jour, tant Nintendo a la mainmise sur ses licences, encore plus pour s'allier avec un studio aussi peu connu, pour un jeu aussi atypique !

Force est de constater que papa Nintendo a eu le nez creux, et ce jeu capitalise sur l'expérience précédente (Crypt of the NecroDancer) et sur l'univers de Zelda, riche en musiques et en éléments utilisables pour le world et level-design.
Les musiques connues sont remixées pour avoir un beat clair, et le résultat est superbe, avec une bande son qui ne ferait pas tâche dans les coffrets musicaux anniversaires de la série. Les monstres et éléments de décor habituels forment un environnement familier, mais différent, car adapté avec un grand soin au gameplay particulier : en rythme sur le beat, le joueur déplace son personnage et attaque, et les ennemis se déplacent également en rythme. La lecture des patterns s'accompagne donc d'une attention permanente à son métronome interne, et des énigmes d'un nouveau genre sont à résoudre en permanence, pour adapter ses déplacements sur l'échiquier et croiser l'ennemi au bon moment du pattern pour pouvoir frapper sans être touché.
Le jeu n'est d'ailleurs pas si simple, le joueur un peu inattentif devra s'y reprendre à quelques fois !
Plusieurs personnages jouables, Link et Zelda (plus les DLC) et l'héroïne de Crypt of the NecroDancer, ce qui donne de la variété dans les attaques et donc les solutions aux patterns adverses.

Pas grand chose de plus à dire, mais ce simple concept, une fois paré de tout ce qui est Zelda, s'extirpe sans peine de l'anonymat des jeux indés pour donner un vrai bon titre hors-série, que les mélomanes, les fans de jeux de rythme, ou les fans de Zelda, apprécieront sans peine.

Evidemment, le jeu est tout de même assez court, mais sur un concept si spécifique, il serait risqué de concevoir un jeu de 30h ! Et il suffit de peu pour se rendre compte que les bonnes idées et la nouvelle vision des jeux que les studios indés ont su cultiver pour exister en dehors des grosses machines s'adaptent parfaitement à des licences préexistantes pour donner de petites pépites originales, inhabituelles, et même hors des sentiers battus !