Ça faisait un petit moment que je l'avais dans le viseur, le trailer de l'époque avec un gros plan sur un des plus beau cul de perso féminin m'avait fait dire "ho putin, ça a l'air complètement pourri, je veux ce jeu !" ... comme dirait un commentateur de foot "force est de constater qu'il répond à toutes les attentes".

Je vais commencer par les défauts: c'est loin d'être beau, et pourtant il y'a un mode DX 11. Faut pas me demander ce que ça rajoute, ptêtree du bloom ...
C'est un FPS console, donc ça veut dire un portage de merde: pas de toggle walk/run, FOV moisi, options graphiques inexistantes ...
De plus, qui dit FPS console dit FPS avec des ennemis (très cons) sur ta ligne de vue (la hauteur ils connaissent pas), et bien sûr le jeu n'échappe pas à la règle.
Comme c'est un jeu ubi, il faut subir cette saloperie de Uplay (même sur Steam) ... à chaque lancement cette purge télécharge une Maj qui n'existe pas à 0 Kb/s. Deux ans que je n'avais pas touché cette catastrophe, je vois qu'ils n'ont fait aucune progrès: c'est toujours une plateforme de merde qui pose des problèmes mais n'offre aucun confort.

Pour causer plus du jeu proprement dit, c'est du FPS couloir: pas d'exploration, tu avances, tu tires sur des ennemis très cons, tu es un peu immortel ... rince and repeat.

Et malgré tout, je le conseille quand même.

J'ai commencé le jeu, je ne l'ai pas lâché. Au contraire, j'ai lâché Borderlands 2 pour me concentrer dessus ... et pourquoi ?

Parce que c'est un jeu avec des cojones, pendejo !

Le trailer montrait un nanar pure souche, et c'est exactement ce que c'est: un actionner des années 80, une resucée de Cobra, le Contrat ou autre joyeuseté burnée et terriblement bas du front faisant l'apologie de l'ultra violence et des balles dans la tête concluant les dialogues d'un machisme exacerbé. Avec des nichons et des gros culs bien sur.

Ce plaisir non coupable (j'avoue, j'assume et je revendique mon amour pour les films de cette belle époque) passe par les personnages.

Eddie Guerra: agent de la DEA, lunettes de soleils vissées sur la crâne, beau gosse crâneur total, parle avec un mot espagnol sur deux et qui revient d’Irak.

Ben Mc Call: le flic marqué par la vie, a fait le Vietnam, passe sont temps à fumer et à parer avec une voix plus rocailleuse que les pentes du Kilimandjaro.

Kim Evans: la bonnasse du FBI au cul merveilleusement moulé (c'est comme les seins de Dead or Alive, tu sens qu'il ya une équipe derrière spécialement dédiée à cette partie du corps), sort du pire quartier des USA où les habitants se baladent avec des AK 47.

Ils sont méchants ... non, ils sont BAD ! Comme Michael Jackson, ils ont la tenue de rebelle (jean moulant salope pour Kim, trench coat "je cache un shotgun" pour Ben, et Eddie est sappé comme tony montana) et les couilles qui vont avec: t'es pas content ? Une droite dans ta gueule ! Tu rebelles ? Une balle ! Je dois te protéger ? Ferme ta gueule et fais ce que je te dis ! Tu m'as trop fais chier ? Apocalyspe Now ça va être le lac des cygnes quand je me serais occupé de toi bitch !

De merveilleux clichés que ne renieraient pas Stallone, Schwarzy, Seagal, Norris et tous ces héros disparus au champ d'honneur de la bataille du politiquement correct et des héros émo tout lisses ... we will not forget you ! :'(

Mais il n'y a pas que ça: le scénario est au diapason de ces héros surannés. FBI et DEA ne peuvent pas se sentir et vont devoir s'entraider avec le concours du LAPD pour contrer une infiltration d'un cartel de la drogue dans les plus hautes sphères du pouvoir politique ... quelle profondeur !

Des faubourgs de Juarez en passant par les quartiers mal famés de Compton pour finir dans un des ces tunnels clandestins reliant les Us au Mexique, on va voyager dans ce que le monde offre de plus triste: prostituées, dealers, assassins ... et ça va chier des briques si ils bougent une oreille.

Le plaisir de tirer au fusil d'assaut sur tout ce qui bouge, faire exploser des navires après une course poursuite sur l'autoroute, faire des entrées de cow-boys en défonçant des portes pour loger des pruneaux dans les têtes de toutes ces pourritures ... yes motherfucker, it's poetic justice !

Et les dialogues ... punk bitch ass fuck, holy shit ! C'est riche comme du Verlaine !

Sans spoiler, je dirais aussi que la rythmique est maitrisée et que l'histoire avance vers de plus en plus de violence encore plus sauvage et que si il n'y a pas de bombe nucléaire à la fin c'est parce que c'est pour les fillettes: les hommes, les vrais, foncent dans la gueule du loup "gunblazing", et de toute façon c'est une belle journée pour mourir 'bro.

Encore mieux, le récit se permet aussi d'être comme à la belle époque: au lieu d'un happy end à la con, il n'y a que des mauvaises fins ... comme disait Desproges "j'aime les histoires qui se finissent mal, c'est celles qui ressemblent le plus à la vie", et ça fait du bien de voir une telle ode aux 80's.

Merci Techland, le jeu est nase, mais c'est une très belle commémoration de mes jeunes années cinématographiques. :'(
helldraco
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le 4 juil. 2014

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helldraco

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