Castlevania : Lords of Shadow (ou LoS) est un jeu que j'attendais impatiemment depuis son tout premier trailer bien mystérieux paru en 2008. Après deux ans d'attente, différents trailers (qui remarquons-le, utilisent la plupart les memes scenes et les memes dialogues) laissant bouche bée, et des revues mitigées, Lords of Shadow est finalement entre mes mains, ou plutôt dans ma PS3.
Voici mon avis après avoir bouclé l'aventure trois fois et avoir, aujourd'hui même, gagné le platine, le jeu été a la hauteur de mes attentes ?

Bon, pour commencer je préciserais que j'ai abordé ce Castlevania juste après avoir fini pour une énième fois le chef d'oeuvre qu'est God of War 3. Les deux jeux ont étés comparés maintes fois, certains sont même allés jusqu'a appeler LoS un "rip-off" (une copie mal faite), et pour ma part, je dois avouer que avoir joué les deux jeux l'un a la suite de l'autre presque sans écart, m'a donné une vision sceptique et concentrée sur les défauts de Lords of Shadow.
J'ai joué a très peu de jeux de la franchise Castlevania avant celui ci, à vrai dire, je n'ai que touché au tout premier (qui était jouable sur Facebook, honte à moi) et je trouve injuste que certains pénalisent le jeu pour ne pas suivre la veine des anciens (surtout Symphony of the Night).

Au niveau de la présentation : Les graphismes sont très beaux, hauts en couleurs et les environnements sont variés. On progresse dans l'aventure en admirant des paysages très différents les uns des autres, et l'on ne se questionne que une ou deux fois sur le changement soudain des alentours, ce qui donne une fluidité au jeu, au même temps qu'une variété fort apréciée de décors. Pour le design architecturale j'ai trouvé ca joli, pas aussi fort qu'un GOW, mais vachement bien foutu quand même.
Les personnages sont un régal pour les yeux, ils sont tous merveilleusement beaux, merveilleusement modélisés et merveilleusement animés. Ils bénéficient tous d'un style artistique marquant et bien attachant (a l'exception d'un certain personnage "clé" n'aparaissant qu'a la fin, (que je ne citerais pas pour éviter les spoils) dont j'ai trouvé la conception physique carrément paresseuse). Par contre, au niveau de leurs voix et des doublages, on note quelques problèmes. Bien que le jeu est pourvu d'un casting AAA et que chaque voix va a merveille a chaque personnage, on regrettera de grosses bourres. Robert Carlyle, doubleur de Gabriel (le personnage principal) donne parfois une très mauvaise intonation et manque souvent d'émotion (ce qui gache quelques scènes), et parfois peut faire un excellent travail (j'avoue avoir un faible pour son accent.)
Les musiques sont bonnes, certes répétitives, mais moi personellement je ne m'en suis pas lassé, et elles ont réussi a m'inspirer dans les moments clés du jeu.

Pour le côté gameplay : Je pourrais diviser le gameplay de LoS en deux parties grandes parties : Le combat et tout le reste. Une de ces parties est ultra jouissive, alors que l'autre avance a tatons dans le noir pour satisfaire le gamer.
Le combat est donc, a mon avis, excellentissime. On remarque bien l'influence GOW, c'est vrai et pourtant je n'ai trouvé cette remarque valable qu'au niveau des coups standards. Chaque combo fait preuve d'une grande classe , mais en fin de compte, je suis toujours dans le doute : Soit il sont trop peux, soit ils sont un tantinet répétitifs, bref dans les deux cas, c'est pour le pire. Et pourant, quelle joie de saisir la manette et de se défouler a distribuer des coups de fouet ravageurs un peu partout ! Le système de magie (constitué de deux jauges qui donnent un effet sur vos combos : soit chaque coup vous remonte un peu de vie, soit chaque coup fait un peu plus de dégats) est très bien pensé et apporte un côté stratégique au affrontements, a vous de décider quelle jauge remplir, ce que j'ai beaucoup apprécié. Les esquives et les contres sont plutot difficiles a manier au début et peuvent creer un enchainement d'essais ratés et de frustrations, mais éventuellement, une fois pris en main, le tout s'avère très facile a manier.
Après le combat, LoS offre un peu d'exploration, d'énigmes et de plate forme.
L'exploration est très légère et peu exploitée, mais bref on s'y attends de la part d'un jeu a la caméra fixe. La plate forme quand a elle est trouvée en grande quantité et peut s'avérer un défi, ou en tout cas assez intéresante pour captiver le gamer, ce qui change un peu de toute la plate-forme auto guidée que l'on trouve dans les jeux de nos jours (Uncharted, Enslaved ect.). Les puzzles sont pour la plupart simples, quelques uns sont intéressants ce qui permet une plus grande fluidité dans l'aventure (merci aux développeurs de toujours proposer la solution pour les plus faibles ou flemmards).
Par contre, un défaut du soft : Les murs invisibles. Et oui. Pour un jeu qui est loin d'être aussi cinématique que GOW, on remarque qu'il y a quand même plus de murs invisibles que dans les jeux du Spartiate ! Ceci peut s'avérer génant, irritant, mais bref, ce n'est rien que des détails n'est ce pas ?
Le gros problème de Castlevania, évoqué ci dessus, c'est que bien que la mise en scène peut s'avérer bonne (quelques plans durant les cinématiques sont très bons), il lui manque beaucoup pour être d'un niveau aussi immersif que GOW. C'est bien dommage, on observe des problèmes de caméra (ou bien on aurait voulu un meilleur angle pour un plus grand effet), des plus grands zoom, des ralentissements mieux faits... bref toute une addition qui a la fin font bien sentir au joueur qu'il se trouve toujours derrière son écran, et qu'il n'est pas Gabriel Belmont.
Pour les phases d'escalade de colosse (tirées du chef d'oeuvre Shadow of the Colossus), il n'y aucune honte a reprendre l'idée, vu que c'est un concept génial, par contre je l'ai trouvé très mal executé dans LoS. Alors que dans SOTC, on a l'impression que les Colosses sont vraiment vivants, alors qu'ils parcourent les environements, alors qu'on ressent vraiment un effort a les exterminer, ici il s'agit d'une tache facile. Ceci réduit le côté épique, vu qu'on sent qu'on execute une petite tache. Les colosses ont l'air d'attendre tout simplement a qu'on les tue. Dommage.
J'aimerais préciser aussi une autre chose qui m'a dérangé : Le jeu est fragmenté en chapitres et sous chapitres, ce que je n'ai pas aimé du tout (et que je reproche avec acidité a Devil May Cry)

Nous passons finalement au dernier point de ma critique, et surement la plus grande tache de ce Castlevania : L'histoire, la trame narrative.
Tout d'abord, j'ai trouvé que le jeu commence plutot abruptement. L'intro est soit pourrie soit inexistante a vous de voir. J'ai eu du mal a saisir qui je suis, ce que je fais la, ou je suis, quel est mon but, ce qui me motive, d'ou est ce que je viens... On trouve juste un espèce de chevalier en rouge qui pète la classe... et puis c'est tout. Il fait que ca. Peter la classe. Il trouve un cheval parlant qui s'avère etre pressé, ils chevauchent ensemble et puis le cheval se casse, ohla... tout ca pour dire que tout va un peu vite.
Il faut donc qu'on se case un début tellement "pressé" que ca devient plus ou moins chiant. Heureusement, ca devient petit a petit plutot captivant. Après la tempête vient le beau temps, et c'est le cas de LoS, a la fin du deuxième chapitre, lorsque l'on rencontre une jeune fille du nom de Claudia, l'histoire prends a mon avis un peu d'entrain et commence a devenir interessante. Suit, le long de l'aventure, des moments épiques super mémorables, des niveaux incroyables dont certains saupoudrés d'une pincée de nostalgie (boite a musique <3), une intrigue intéressante.
Je précise que il y a multitude de documents a lire dans le journal qui donnent un peu de background a l'univers (kudos).
Le tout pour arriver a une conclusion horriblement décevante. Eh oui. vers la fin, l'histoire tourne a quelque chose qui donne l'impression d'avoir été écrit par un fanatique chrétien. C'est du biblique pur, pro dieu, simpliste, et moi personellement ca m'a laissé en facepalm. Ah, et j'ai presque oublié de mentioner les rebondissements de fin pourrissimes ultra clichés qui font carrément honte.
D'ailleurs les environnements vers la fin (trois derniers chapitres je crois) deviennent vides et ininteressants, je dirais presque flemmards.
Finalement, on a : Un début court et nul. Un milieu long et jouisif. Une fin courte et terriblement stupide. Plus un épilogue intéressant, eveillant une infinité de théories et de doutes.
Autre énorme point faible de l'histoire : L'évolution des personnages. D'abord celle des secondaires : inexistante. C'est vachement dommage, vu qu'ils ont presque tous un énorme potentiel, mais bon, ils disparaissent tous de l'intrigue très rapidement (ce qui peut s'averer quelques fois bien, quelques fois vraiment nul), et on finit par se demander pourquoi. Très décevant.
Mais ce qui est vraiment terrible, c'est l'évolution du protagoniste Gabriel. Je ne sais pas si c'est par un manque de dialogues (la réaction des gamers face a MGS4 aurait-elle traumatisé Kojima-San?) par des acteurs qui transmettent mal les émotions ou je ne sais quoi, mais l'évolution des sentiments de Gabriel Belmont est quasi inexistante.
Et pourtant, elle est carrément au centre de la trame ! Le narrateur n'arrête pas de nous le faire remarquer, Gabriel change, Gabriel murit, Gabriel blabla, OK super que tu me le dises vieux, mais j'aimerais bien le remarquer moi même ! Mais fuck quoi, c'est vraiment vraiment mal foutu de ce côté la, un côté qui était super important dans le jeu et qu'ils ont complêtement raté ! (Moi personellement j'aurais rajouté du dialogue/cutscenes).
Décevant.


Pour conclure, j'ai trouvé que Castlevania est un très bon jeu, mais très décevant. Peut être que j'attendais trop, mais la je jette la faute sur les trailers. J'aurais juste aimé profiter plus de ce que Castlevania : Lords of Shadow est, au lieu de penser constamment a ce que Castlevania : Lords of Shadow aurait pu être.
C'est donc un très bon jeu, au gameplay plus que satisfaisant, associant avec brio (bien que certains points sont améliorables) différents types de jeu, mais a l'histoire (que je considère primordiale dans ce jeu, tout comme le directeur l'avait précisé) finalement horriblement décevante.
Tout de même, je garde de ce jeu un des souvenirs les plus épiques de mon histoire de gamer (pour ceux qui veulent s'avoir, le finish move du deuxième Seigneur de l'Ombre).

Mots de fin : Ce nouveau Castlevania, bien que très bon, laisse attendre une suite qui puisse fixer tous les défaut.

Merci aux courageux qui ont lu cette critique, profitez bien du jeu si vous comptez y jouer :)

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le 5 déc. 2010

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Vagabond

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