Où est Charlie 3D

Je lis par-ci par-là qu'il s'agit d'un titre rappelant la folie de leurs développeurs, Devolver Digital et qui rappellerai même ce qu'un Killer 7 avait pu faire à son époque... Ce qui me permet du coup d'encore mieux comprendre pourquoi la mayonnaise n'a pas pris sur moi.

L'originalité dans un jeu me séduit et c'est pour ça que j'ai sauté sur le titre, cependant je ne peux pas dire que j'en garderai un excellent souvenir, pour tous le reste.

Dès les premières minutes, le jeu pose une ambiance intrigante, une esthétique minimaliste et une prise en main d’une simplicité redoutable qui donne envie de plonger tête la première dans cette virée sanglante. On est immédiatement attiré par cette mécanique où chaque balle devient un projectile stratégique, capable de rebondir, d’éliminer plusieurs cibles à la suite, et de transformer une exécution méthodique en un ballet violent et stylisé.

La promesse d’un puzzle-shooter jouant sur la trajectoire unique d’une balle est brillamment mise en place. Le premier contact avec le gameplay est une vraie réussite. Les contrôles sont précis, la fluidité impeccable, et il y a un vrai plaisir à voir un enchaînement parfait se réaliser sous nos yeux. Chaque niveau devient une sorte d’énigme à résoudre, un défi de placement et de réflexion où la satisfaction vient du fait d’aligner un tir parfait. L’ambiance oppressante, combinée à une direction artistique épurée et à une musique pesante, crée un sentiment d’immersion immédiat.

Mais très vite, un problème apparaît... Children of the Sun se repose trop sur son concept de base sans chercher à le renouveler. Là où les premières heures sont grisantes, l’expérience finit par tourner en rond. Il y a un manque cruel de variété dans les niveaux, dans les situations proposées, et même dans les sensations de jeu. Ce qui, au départ, semblait être un gameplay jouissif se transforme en une routine mécanique, où l’on applique les mêmes schémas de tir encore et encore, sans réelle montée en puissance ni évolution marquante.

J'ai fini par me dire, souris en main, qu'on était plus sur un où est Charlie en 3D, avec pour particularité de tuer des Charlie... Il suffit de chercher et cliquer sur les bonhommes, à peut de choses, c'est aussi simple et c'est ce qui me rend triste.

Et c’est là que le jeu se tire une balle dans le pied. (Je suis si drôle mon dieu merci de m'avoir fait naitre au moins pour cet instant)

L’intégration de casse-têtes plus complexes aurait pu être une bonne idée, mais ici, ils viennent casser le rythme au lieu de l’enrichir. Plutôt que d’ajouter de la diversité au challenge, ces énigmes imposent des interruptions qui empêchent le jeu de capitaliser sur son flow nerveux. On alterne alors entre des moments de pur plaisir et d’autres où l’on peste contre un blocage inutilement frustrant, ce qui nuit grandement à l’expérience globale.

Je veux quand même en retenir que c'est un jeu qui brille par sa simplicité et son originalité, mais qui peine à tenir sur la durée.

Ce n’est pas un mauvais jeu, loin de là!

Les sensations de tir sont excellentes, le concept est fort, et l’exécution technique est propre. Mais son manque de variété, son rythme parfois mal géré et son absence de renouvellement le condamnent à rester dans la moyenne, sans atteindre le statut culte qu’il aurait pu viser. On se souviendra de lui pour son gameplay agréable et son identité visuelle marquante, mais pas pour son aventure en elle-même.