Atouts et limites de Chronicles of Teddy aka Finding Teddy 2

Globalement, Chronicles of Teddy est un jeu plaisant. L'un de ceux qu'on prend plaisir à parcourir, à explorer.

Dès le début on est plongé dans un univers duquel, d'un point de vue scénario ou narration, on ne retirera pas grand chose mais qu'importe. L'épée et le bouclier sont là, la découverte et l'exploration à la Metroidvania fonctionnent impeccablement et on s'embarque dans les différents mondes, pour découper du monstre au pixel près grâce à une lame ultra courte qui demande une précision old school.

Quelque part, le jeu revendique cet aspect là, avec une héroïne assez rigide dans son maniement et un pixel art qui ne s'embête pas d'une surcouche d'effets visuels plus récents. Parti pris assez bien tenu et justifié à mon sens, sauf concernant quelques errements de la direction artistique, notamment concernant le troisième environnement à explorer, clairement dépouillé et pas très inspiré.

A titre informatif d'ailleurs, le jeu est découpé en phases "découverte du monde/item à récupérer pour aller au donjon/donjon/boss", une structure là aussi classique mais qui a le mérite de fonctionner. On se plait à découvrir tous les endroits possibles, à retourner dans les différents mondes avec les nouvelles capacités pour poursuivre l'exploration, et à parcourir les donjons qui à défaut d'être des temples de l'eau en puissance, ont fait l'objet d'un effort de design. On collecte, on ratisse, on avance, pour un contenu finalement assez dense et qui collera le joueur moyen pendant je pense une quinzaine d'heures environ sur le jeu.

L'expérience est donc plutôt bonne, mais deux défauts - ou plutôt une déception et un défaut, gâchent un peu le tableau. La déception, c'est que l'originalité du titre, l'utilisation d'un "musicom", outil musical permettant de communiquer et de formuler des mots dans la langue imaginaire du jeu, s'avère en fait assez anecdotique. Rapidement accompagné d'un lexique de mots qui ne cesse de grandir, on se rend aussi vite compte qu'il ne sert qu'à déclencher certains dialogues scriptés ici et là, et qu'il n'est pas possible de composer ses propres phrases pour parler avec les autochtones du coin. Son intérêt et sa portée ludique sont donc assez limités.
Enfin la difficulté est un défaut assez frustrant. Si les trois quarts de l'aventure sont assez bien équilibrés, on en vient malheureusement à être confrontés à des situations où des ennemis nous infinisent, où les attaques ne peuvent plus vraiment être correctement évitées, où l'écran est surchargé de monstres, augmentant de manière assez artificielle le challenge. Même constat pour certains patterns de monstres ou de boss, qui rendent à quelques reprises la progression aléatoire voire éreintante.

On est loin d'un défaut récurrent ou d'un problème de design qui plomberait le jeu de A à Z, mais ces quelques agacements sont malgré tout à signaler. En fin de compte l'expérience est plutôt bonne, revendiquant un certain classicisme bien rôdé, parfois mal dosé, mais jamais sans enlever au jeu ses qualités qui nous font dire: oui, c'était quand même bien cool.

(Ah et concernant l'OST, elle est plutôt sympa sans être ouf non plus. Par contre le thème du water temple est juste génial. Vraiment ce morceau c'est 10/10)