J'aime beaucoup les FMV, et en ce moment les Britanniques en font beaucoup. Pour une fois, ce n'est pas Wales Interactive qui s'y colle, et c'est sympa. Suite à une promo, et même si la version française de Steam est devenu une déchetterie orthographique, la plate-forme est le seul moyen d'acquérir ce Contradiction. Y ayant passé près de 8 heures, ce qui n'est pas tant que ça, voilà ce qu'il en est.


Pour résumer le jeu rapidement, vous incarnez l'inspecteur Jenks, qui doit résoudre en quelques heures (pourquoi?) un meurtre dans un petit village anglais sur lequel la police, vraisemblablement une équipe de bras cassés, a déjà enquêté. Comme le nom du jeu l'indique, le but est de récolter des indices afin de mettre les villageois face à leurs contradictions pour résoudre l'affaire. Le jeu est divisé en chapitres correspondant à une heure. Plus on avance dans l'intrigue, plus le temps passe.


Si l'atmosphère est très sympa et que j'ai bien aimé mon expérience, j'ai remarqué de nombreux problèmes, ou plutôt des étrangetés, qui vont au-delà des bizarreries scénaristiques que j'ai déjà évoquées.


Déjà, avant même que le jeu commence, je dois mettre le jeu en plein écran. Et accessoirement, activer les sous-titres alors que je télécharge justement un DLC gratuit pour avoir mon jeu en français. Bon, je pinaille un peu, mais je trouve ça incohérent. Par contre, la traduction française est la seule qui existe, j'estime que nous avons de la chance. Classé comme une version bêta, il faut savoir où la trouver pour l'installer, ce qui est un peu dommage. J'ai été globalement très agréablement surpris par cette traduction même si elle comporte quelques rares erreurs (peut-être une ou deux fautes grossières et quelques très rares textes qui n'ont pas été traduits).


Le jeu de l'acteur jouant l'inspecteur Jenks est malheureusement trop surjoué, en particulier lorsqu'il s'agit de montrer les indices. Il s'agit du seul personnage qui subit ça, les autres sont plutôt pas mal, c'est-à-dire qu'ils ont des réactions vraisemblables.


Le système de déplacement est une plaie. On joue à peu près au jeu du chat et de la souris, allant rendre visite à tout le monde dès qu'un nouvel élément est découvert. Certes, assez souvent on nous incite à aller voir telle ou telle personne et c'est plutôt bien fait. Pour le coup, The Shapeshifting Detective fait mieux, on nous propose un menu avec comme choix "aller chez untel". Ici, on doit se déplacer soit grâce à la carte, soit en cliquant sur les directions affichées à l'écran. Alors oui, parfois des éléments se déclenchent lorsque nous nous baladons dans le village, selon notre avancée dans l'intrigue. Ça fait un peu deus ex machina quand même assez souvent


(par exemple, lorsque nous trouvons par hasard une clef sur un chemin que nous avons déjà emprunté à plusieurs reprises).


De nombreux éléments sont inutiles, mais on nous annonce une potentielle suite à la fin du jeu permettant de révéler un peu plus l'intrigue.


Par exemple, Lisa et toute l'intrigue qui lui est liée ne servent absolument à rien. Le personnage, d'ailleurs, n'apparaît que pour une petite scène de quelques minutes.


Malheureusement, l'éditeur s'est tourné vers la création d'un jeu d'horreur en 2020, soit 5 ans après la sortie de Contradiction. Je n'y ai pas joué (et ne compte pas le faire, les jeux d'horreur j'ai moyen envie d'y toucher) mais quelque chose me dit qu'à part peut-être une petite référence type Easter egg il n'y a aucun lien entre les deux jeux. À cause de ce jeu-là, je me demande pourquoi ils n'ont pas réalisé la suite de Contradiction à la place, et donc si elle va être faite un jour.


J'ai été très surpris par la fin du jeu.


Il s'agit simplement d'une contradiction tout à fait classique, le dénouement est assez inattendu et j'avais même quelques options de dialogue possibles à explorer (mais inutiles, probablement quelque chose du genre "Je ne sais pas" de la part de deux personnages). La fin est assez drôle quand même quand on y pense, on nous sort tout une histoire sur Atlas et le surnaturel pour qu'en fin de compte il s'agisse d'un crime passionnel d'une femme envers celle qu'elle pense être la maîtresse de son mari. Et c'est d'ailleurs un petit problème dans le sens qu'on découvre cette information au début du jeu, tout comme le fait que le ruban adhésif de la fenêtre du bar est le même que celui sur le permis, mais il est impossible d'explorer cette piste pourtant évidente (je peux comprendre pour la première qui peut révéler des informations qui ne sont pas forcément divulguables à des tiers, mais la seconde me paraît quand même très évidente, pourtant on ne peux pas l'exploiter).


Concernant les succès, ils sont obtenables très facilement. On en gagne la moitié en passant d'une heure à l'autre (donc en avançant dans le jeu). L'autre moitié se gagne par le fait de n'utiliser aucune triche. Les conseils (l'ampoule) et les appels au Chef sont toutefois autorisés. Bon, on ne va pas se le cacher, ce système est peu mal foutu, c'est dommage : bah oui, j'ai utilisé, dans certains cas, une solution en ligne extérieure au jeu, afin d'avoir tous les succès lors de ma partie pour m'éviter de me taper à nouveau l'histoire.
Dans un tel jeu, parfois les indices sont tirés par les cheveux, ou tout simplement incohérents face aux problèmes auxquels on fait face, nous suggérant par exemple d'explorer une piste déjà vue à 100%. La multiplicité des éléments, surtout en fin de jeu, n'aide pas du tout (et je suppose que c'est fait exprès, de telle sorte que rechercher des contradictions devient de plus en plus difficile et que cela nécessite de se souvenir de tous les dialogues). Oui, certes, peut-être que Jenks se souvient aisément de certains éléments comme


le fait qu'il fait sombre dans la remise du bar


mais le joueur, lui, a peut-être autre chose à penser que se rappeler d'un tel élément survenu super longtemps avant. Les éléments sont parfois difficiles à trouver ou alambiqués. La loupe, permettant de rechercher des indices, n'apparaît heureusement que lorsque cela est utile, mais son absence (donc le fait qu'elle est facilement oubliable) et son manque de visibilité font qu'on peut facilement la louper (sans jeu de mots) malgré sa grosseur.


N'étant pas un jeu à choix, chose rare pour les FMV actuels, la rejouabilité est nulle. J'ai terminé le jeu, obtenu tous les succès, et basta le jeu est désinstallé. J'avais fait une remarque similaire dans ma critique de The Bunker. Le jeu étant très court, c'est assez embêtant, surtout vu le prix. Cela dit, je préfère un jeu qui propose une histoire sympa mais sans 50000 succès, Easter eggs et autres subtilités inutiles mais nécessaires à la complétion à 100%, plutôt qu'un jeu nous demandant d'explorer l'intégralité des choix possibles, qui sont parfois décevants, et qui nécessite donc 1 milliard d'heures pour être complété.


Ma note de 6 s'explique donc ainsi : le jeu est vraiment sympa, j'ai passé un excellent moment dessus. La traduction française est globalement bonne en plus, et a le mérite d'être la seule à exister. Cependant, le jeu souffre de nombreuses faiblesses dans son scénario et dans ses mécaniques de jeu. S'il doit subir la comparaison avec les jeux de Wales Interactive, notamment The Shapeshifting Detective, il s'en sort franchement très bien. Je suis prêt à monter ma note si une suite sort et permet d'expliquer quelques points de l'intrigue, mais dans l'état actuel, et ce malgré les bons moments que m'a offert cette expérience FMV, je ne peux pas aller plus haut.

Clabox
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le 27 mars 2022

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