Coromon est ce que Pokémon sait faire de mieux : laisser les autres faire des jeux à sa place

J'ai toujours trouvé que les meilleurs Pokémons étaient ceux qui osent prendre des risques. Réinventer une formule aussi poussiéreuse et statique que Pokémon, ce n'est pas vraiment difficile. Bien le faire, c'est une autre histoire.

Au premier palier de ceci, il y a les jeux Pokémons utilisant les sprites de Nintendo pour créer une toute autre histoire, parfois en rajoutant un type ou quelques bestioles supplémentaires. Au second, il y a les jeux comme Temtem, Nexomon ou encore Coromon : on garde la mécanique centrale de captures et combats de monstres à collectionner et on jette tout le reste à la poubelle.

Le choix a été ici de prendre un nombre limité de créatures, 114, mais de les peaufiner une par une en leur mettant des attaques uniques, des design soignés et si certaines sortent du lot, toutes sont jouables dans une équipe et aucune n'est à jeter à la poubelle. Par dessus ça, il y a le choix de ne pas avoir intégré de créature légendaire : exit donc les Lugia et autres Groudon et bienvenue les Nidoking, Milobellus et autres Békipan. Ce qui fait la force de Coromon, c'est que le jeu se concentre surtout sur son histoire. Une histoire qui, sans réinventer la roue, se laisse dévorer avec plaisir et a une ambition bien plus grande que les sempiternelles badges d'arène et autres conseils des 4. Celle-ci proposera quelques rebondissements, bien que trop peu nombreux et de réels combats de boss contre des créatures boostées aux hormones qui ne sont capturables à aucun moment et n'ont donc pas le problème de devoir être à peu près équilibrés avec le reste des Coromon.

On trouve également dans le jeu des améliorations de personnage permettant de revenir sur ses pas pour récupérer des coffres jusqu'alors inaccessibles, quelques quêtes annexes permettant de faire une pause dans l'histoire principale pour se balader dans l'univers et retourner capturer quelques bestioles que l'on aurait pu manquer, un système de double jauge d'expérience : une pour les niveaux et une pour débloquer des points de statistiques supplémentaires à répartir comme bon vous semble et une fioriture de petits détails qui nous font dire que, si cela ressemble effectivement à un Pokémon de loin, Coromon a su pousser le concept dans une autre direction pour offrir une expérience suffisamment différente pour avoir sa propre identité.

Le jeu suit un schéma d'une ville, une zone ouverte, un donjon, un boss, qui marche relativement bien. Les donjons sont d'ailleurs pourvus de quelques puzzles qui rappelerons les meilleures heures de Golden Sun.

Mais Coromon n'est pas parfait. Son premier défaut, c'est sa fin. Sans vous spoiler, elle n'a clairement pas été terminée et on espère, puisqu'ils l'ont promis, que les développeurs apporteront une réelle conclusion à leur histoire plutôt que les crédits 5 secondes après la mort du boss de fin. Nous aimerions également savoir ce qu'il advient des antagonistes. Et, Pokémon-like oblige, proposer un peu de contenu donnant envie de se replonger dans le jeu après l'histoire pour compléter les quelques objectifs que l'on souhaitera se donner (compléter le Corodex, finir les quêtes secondaires, ouvrir tous les coffres... selon votre façon de jouer).

Ce qu'il propose jusqu'à la toute fin étant très bien pensé et abouti, il serait dommage que les joueurs et joueuses gardent un mauvais souvenir du jeu car le dernier qu'ils auront de celui-ci est une fin bâclée.

Quoiqu'il en soit, si vous êtes à la recherche de nouveaux jeux Pokémon car vous en avez fait le tour, je ne saurais que trop vous conseiller Coromon. Mais... attendez peut-être quelques mois pour profiter d'une expérience optimale.