Remettons dans le contexte, Thief : The Dark project est un jeu d’infiltration de Looking glass studio sorti aux états-unis en décembre 1998, année prolifique vu qu’il est face à des jeux comme Unreal, Half-life ou en bon franchouillard : Heart of darkness, ce jeu donne au joueur une panoplie d’objets qui lui permettra d’effectuer les différentes missions du jeu, allant de la simple flèche à eau éteignant les torches pour lui permettre de créer une zone d’ombre pour se dissimuler face aux PNJ jusqu’à la flèche enflammée lui permettant de tuer ses ennemis, cependant si les armes létales sont présentes dans ce jeu, elles sont mauvaises conseillères, le level design et le gameplay encourageant à la discrétion la plus totale, fait d’autant plus vrai puisque la difficulté la plus élevée interdit toute tuerie ainsi que l’ajout de nouveaux objectifs. Les bourrins les plus chevronnés seront plus enclin à jouer à dishonored plutôt qu’à ce jeu vu que Garrett est un voleur et non un combattant, les règles font que lors d’une confrontation directe avec l’ennemi, celui-ci gagne en résistance et en agressivité, rajoutons à cela que lors de la dégaine de l’épée, Garrett se déplace lentement et vous avez les conditions pour vous mettre en mauvaise posture, dissuadant le joueur à fuir. L’IA est certes datée mais il n’empêche qu’une fois qu’un garde vous a repéré, ils ont du mal à lâcher le bout.

L’environnement joue un rôle dans l’infiltration, mis à part créer l’obscurité avec sa flèche à eau, il est possible de créer des diversions en faisant du tapage en frappant à la massue le mur, en balançant des objets ou en utilisant une flèche bruyante, permettant d’avancer dans la pièce, cependant le garde est en état d’alerte, il faut faire attention à ne pas entrer dans son champ de vision. Après chaque mission, nous avons droit à un interlude montrant les statistiques de la mission, une petite cinématique et ensuite le magasin permettant de se procurer du matos supplémentaire pour la prochaine mission, des fonds supplémentaires s’ajoutent sur le compte de notre voleur grâce au vol d’objets dans la mission précédente, chaque objet de valeur dans les différentes missions du jeu à une valeur variable et il est nécessaire de fouiller de fond en comble les lieux afin d’être certain de pouvoir subvenir aux besoins de votre prochaine mission. C’est dans ce magasin que vous pouvez vous procurez différents objets notamment des papyrus qui serviront soit à connaitre certains secrets des lieux que vous allez visiter ou à vous orienter.

Un jeu d’infiltration à la première personne ne serait rien sans un sound design bien travaillé, sur ce plan-là, dark project est inégalé. Chaque bruitage renseignant parfaitement le joueur, un sound design très travaillé et servant la profondeur du jeu, le son étant spatialisé, il faut éviter de laisser les portes ouvertes ou encore de courir sur des surfaces trop bruyantes, le niveau de sonorité produite étant bien différente selon les surfaces parcourues, même accroupi en avançant à patte de mouche, vous n’êtes pas sûr d’être en sécurité. L’IA réagira de plusieurs manières selon votre niveau de visibilité et le son produit par vos pas, il est à compter qu’il y a pas moins de 16 teintes de gemmes de visibilité ! Il est à noter que chaque item récupéré dans le niveau donne lieu à un son renseignant sur le type d’objet récupéré.

Le dark ambient d’Eric Brosius colle parfaitement à l’atmosphère des différents lieux, immergeant le joueur dans son aventure dans cette cité médiévale envoutante et mystérieuse, où l’ordinaire côtoie le fantastique, avec comme fond musical des nappes sonores très organiques. Quant aux doublages, ils ne sont pas en reste puisque la version originale vaut tout aussi bien que la version française, on est très loin des doublages et traductions à base de jeux d’esquimaux de Metal Gear Solid, chose parfois courante à l’époque. Le caractère cynique de Garrett est bien transmis et il ne se cachera pas d’effectuer ses vols uniquement pour payer le loyer du mois.

La trame principale reste assez basique, Garrett se retire de l’ordre des gardiens pour mener une vie solitaire basée sur le vol en utilisant les techniques enseignées par son maitre. Il sera par la suite engagé par Constantine qui est à la recherche de l’oeil, celui-ci se situant dans une église dans les ruines du vieux quartier de la cité, on en dira pas plus pour les loulous qui n’ont pas joué au jeu mais sachez que malgré la simplicité de sa trame, l’ensemble est sublimé par les efforts d’écriture du jeu sur le background de la cité, on en apprends sur les habitants et les lieux à travers la lecture des documents présents sur place (on est très loin des documents placés arbitrairement dans certains jeux récents) et aux différentes conversations entre PNJ du jeu. A l’instar d’un jeu récent comme demon’s souls les lieux visités sont chargés d’histoire et il faut le voir avec les yeux pour le croire.

C’est une sacré antiquité que voici, ça vaut encore le coup ?

A l’époque de sa sortie, dark project était déjà daté d’un point de vue technique cependant on ne peut en dire autant de son esthétique qui mélange un côté médiéval et steampunk de façon cohérente et crédible. On ne peut pas dire qu’il a été égalé depuis, le seul jeu à ma connaissance qui peut lui faire taille pourrait être les trois premiers splinter cell (Dishonored étant plus un jeu d’action-infiltration), cependant le level design étant construit différemment pour ces deux jeux, ils ont leurs propres cartes à jouer, l’un étant plus ouvert que l’autre, ouvert ne signifiant pas nécessairement que cela est un open-world mais que le level design n’est pas trop dirigiste, laissant le joueur faire sa propre opinion sur les moyens d’arriver à son objectif, la suite de Thief, Thief 2 : L’âge de métal a d’ailleurs amélioré ce point là, mais l’ambiance n’est pas la même. En sachant aussi que les 3C* sont différents l’un de l’autre, leurs gameplay se différencie sur certains points, la première personne obligeant à un travail sur le son permettant au joueur de repérer la position des gardes avec son ouïe et d’être plus prudent dans les niveaux en vérifiant grâce au lean si aucun garde regarde de notre côté tandis que la 3ème personne de splinter cell étant plus permissif en champ de vision, ce qui rend l’expérience de jeu plus simple mais aussi d’ouvrir de nouvelles possibilités de jeu, comme le parcours des niveaux en utilisant la verticalité environnementale offerte par le level design, qui n’est jamais passé au-dessus d’un garde en s’accrochant à la tuyauterie dans Splinter cell en le narguant ?

Pour terminer, j’émettrais que le seul défaut, du moins si on peut le dire, serait les contrôles du jeu assez déroutant au départ, mais on si fait assez rapidement et profitons du jeu. On conseillera d’installer TFix (http://www.ttlg.com/forums/showthread.php?t=134733), un patch tout en un qui permet de jouer facilement sur votre dernier PC et un mod ajoutant des textures HD (http://www.moddb.com/mods/thief-gold-hd-texture-mod), vous aurez les conditions requises pour profiter au mieux du jeu.

*3C : Controls (comment le jeu se joue au clavier), Character (Capacités du personnage), Camera (Point de vue)

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le 3 janv. 2015

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Snervan

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