le 28 mai 2018
Lifting à Lordran
Réclamé par une cohorte de fan souhaitant voir débarquer le phénomène Souls sur leur bécane de nantis, Dark Souls premier du nom a fait une entrée fracassante dans un catalogue Steam qui manquait...
70 heures à mon actif
Nous y voilà ! De tous les jeux vidéos qui, au cours de ma lointaine jeunesse, me faisaient peur à cause de leur difficulté colossale, les Dark Souls sortent bien évidemment du lot. Et puisqu'un ami m'a quelque peu forcé la main pour que je puisse la mettre à la pâte, je me suis lancé dans cette aventure avec Dark Souls, premier du nom (Remastered pour les intimes), développé par le mythique studio FromSoftware et sorti en 2018 (sachant qu'il s'agit ici de la version remaster, la version originale étant sortie en 2011). Et c'est l'un des jeux de Dark Fantasy les plus intéressants qu'il m'a été de tester pour le moment : tout transpire ce qui fait l'essence - à mon avis - de ce genre de la fantasy ; pour dire vrai, et pour rabâcher encore et toujours la même chose me concernant, j'ai eu l'impression de me retrouver à de nombreux moments devant une adaptation (très libre) de l'univers de Glen Cook avec sa saga Les Annales de la Compagnie noire - mais encore une fois, c'est un ressenti et une expérience personnel. Et sans vouloir trop en expliquer en introduction, que dire de ce monument du jeu vidéo ? Allons-y !
Et il faut résumer la chose...
...
On joue une Carcasse à l'aube de la fin de l'Age du Feu afin de mener cet âge à son terme ou de le relancer.
Voilà voilà...
Et c'est bien pratique de commencer par parler du scénario car c'est un véritable bordel ! mais entendons-nous bien : c'est un bordel des plus intéressants !
On retrouve bien cette forme de perdition narrative qui va si bien au genre de la Dark Fantasy, avec ce mystère épais et pesant, ce flou volontaire qui suscite curiosité et ce minimalisme, autant dans la narration donc que dans ce qu'il montre (même si, dans le cas de Dark Souls, c'est à nuancer pour ce point précis). Alors, évidemment, on nous introduit tout de même le strict minimum concernant l'univers, du moins, les événements auxquels nous sommes confrontés en tant que joueur, jonglant avec précision (concernant l'impact des événements) et confusion (par l'accumulation de noms de figures marquantes et de lieux). Et cette absence - du moins cette imprécision - de récit, si elle parvient à saisir le joueur, nous pousse à l'exploration des différents lieux que compose la carte de ce Dark Souls : on rencontre des pnjs, on discute avec eux, on essaye de comprendre des choses, on tente de rattacher les wagons du récit... et on se rend compte, au fur et à mesure de nos écoutes que les différents personnages rencontrés ont la fâcheuse tendance à assombrir le scénario et l'histoire générale : ils sont à l'image du récit offert en introduction du jeu, de l'univers et même du joueur : mystérieux, taciturne, complètement perdu. Et c'est vraiment extraordinaire d'avoir tant réussi ce paradoxe : ne rien dire, ne rien expliquer et à la fois de faire comprendre la richesse des récits que regorge chaque zone et chaque personnages. Si une partie de la narration, de la compréhension passe par les dialogues avec les personnages, c'est le silence des zones, la majesté des lieux et la grandeur des bâtiments qui l'explique le mieux.
Alors, bien évidemment, il s'agit là d'un parti pris qui peut aisément lasser les joueurs et les faire complètement décrocher, mais il reste néanmoins important de souligner cette facilité et ce brio ; une nouvelle façon de raconter quelque chose à partir du strict minimum.
Concernant les personnages, si on a déjà bien survoler leur capacité verbale, l'aspect physique est tout aussi éloquent : il ne raconte rien de concret, mais permet tout de même d'imaginer les faits d'armes de ces derniers. Bien sûr, la majorité des personnages que l'on rencontre ne se cantonnent pas à rester assis, regardant le regard vide l'immense et immuable désolation qui se dresse devant eux (même si...) : ils dialoguent, évoluent à travers les différentes zones, peuvent nous aider à combattre les boss si on les invoque... et on finit par s'attacher à certains d'entre eux, de part leur philosophie, leur quête, leur histoire fragmentée... Voilà ce qu'on peut dire des personnages secondaires : nous avons des vendeurs d'armement, de magie... des forgerons pour améliorer son équipement... ou juste des personnages pour approfondir le lore... mais dans l'ensemble, il demeure toujours plaisant de rencontrer des pnjs hauts en couleur.
Concernant le nôtre, de personnage, que dire ? puisqu'il à l'air aussi perdu que nous ; ou alors, il sait quoi faire et fait office de joueur et nous de pnj à amener d'un point a à un point b ; allez savoir. On reste sur une construction de personnage basique - nous sommes dans un rpg : on reste sur un choix minime quant au physique de ce dernier mais ceci est contrebalancé par les nombreuses statistiques et compétences que l'on peut améliorer au fil de notre aventure. Le choix d'armes et d'armures est également plus qu'appréciable, les différents sortilèges (pour peu que l'on s'intéresse à la magie) sont plaisants et les babioles fort utiles.
Mais dans l'ensemble, on demeure dans cette ambiance du "moins-dit".
Pour la technique à présent, c'est là où les choses se corsent...
Nous sommes dans un jeu FromSoftware, nous sommes dans un Dark Souls, de ce fait, la couleur est donnée d'entrée de jeu : on va avoir mal. Ici, tout est plus fort que nous : les boss, le moindre petit ennemi et l'environnement. C'est à nous de retenir au mieux les stratégies contre tel ou tel boss, la manière de mieux se défaire d'un ennemi, de faire preuve de vigilance dans les donjons et les autres zones pour éviter les pièges les plus simples mais aussi les plus destructeurs. Nous sommes face à un jeu des plus exigeants qui va mettre à rude épreuve le plus patient des joueurs. Cependant, je dois bien l'avouer en tant que nouveau joueur de Dark Souls, ce premier opus est loin d'être aussi hardcore que ma mémoire souhaitait bien me le faire croire. Alors attention ! le jeu est très difficile, avec des boss vraiment ardus et des zones de jeu qui peuvent vraiment rendre fou ; mention "spéciale" pour la Forteresse de Sen ou les Catacombes qui, pour l'un, m'a épuisé mentalement et qui, pour l'autre, m'a épuisé physiquement. Mais dans l'ensemble, on parvient assez "facilement" à bout des différents dangers qui se présentent à nous, l'un des plus agaçants selon moi - et en tant que novice pour ce support - c'est la caméra, et donc par extension la manette ; car jouer à Dark Souls au clavier est à proscrire ! Le système de "lock" laisse également à désirer dans le sens où pour changer de cible en plein affrontement à plusieurs ennemis, la combinaison de mouvement est pas ouf ouf. Outre cela, l'un des plus gros problèmes rencontrés - et peut-être est-ce voulu ou cela a-t-il été décidé ainsi - c'est les mouvements de notre personnage. Je m'explique : on ne peut pas interrompre une action déclenchée. On lance une attaque mais l'ennemi attaque plus vite, on ne peut pas esquiver, il faut attendre que le mouvement débuté se termine pour pouvoir espérer initier une esquive. Et en combat, avec le stress, il arrive très souvent que l'on martèle nos touches pour les coups, ce qui enterre tout espoir de parade ou d'esquive si l'ennemi se prépare à contre attaquer. Et c'est véritablement frustrant de voir la mort arriver, d'avoir le réflexe de parer mais de ne pas pouvoir parce que une action ne peut pas piétiner une autre. On se retrouve à faire attention aux coups donnés dans un jeu, une ambiance où on souhaite finir au plus vite un combat. Couplé à ça l'impossibilité, quand notre personnage est mis à terre, de se relever rapidement pour éviter d'être assommer de coups ou d'incapacité de faire quoi que ce soit lorsqu'un ennemi nous assener une suite rapide d'attaque. Des éléments qui viennent donner les lettres de noblesse quant à la difficulté incroyable de ce jeu.
Et quitte à parler un peu des boss ici, autant poursuivre : les boss de Dark Souls sont extraordinaires, dans la majorité des cas. En terme de représentation, on a le droit à une direction artistique aux petits oignons, même si certains auraient pu bénéficier d'une meilleure présentation. De ce point de vue là, rien à dire, mais par contre ! on a le droit à une irrégularité dans la difficulté proposée avec des boss de premiers niveaux vraiment compliqué et des boss de mi-partie complètement aux fraises... De quoi frustrer pas mal de monde. Il est vrai qu'on aurait penser à un système de difficulté grandissant, au fur et à mesure de notre avancée, ce qui n'est pas forcément le cas pour ce premier Dark Souls.
Mention au Foyer du Chaos qui tout bonnement infect ! Rien ne va dans ce combat de boss ! De la frustration à l'état pur, et pour des conneries n'ayant aucun lien avec le combat a proprement parlé ! Sérieusement, une véritable punition !
Concernant les lieux, nous sommes sur un des points les plus mémorables : nous sommes dans un monde où tout est démesuré et où tout semble si éloquent, en contraste total avec le silence des différents pnjs et des zones (car il y a très peu de musiques pour accompagner les différents lieux que l'on découvre ; au mieux, des sonorités d'ambiance). Et l'on rejoint ce qui a été dit précédemment, le silence de ces lieux est d'une riche éloquence et convoque sans mal notre imagination pour tenter de comprendre qui à régner ici, comment cela a-t-il été construit, pourquoi ce lieu est tombé en ruine... Et le fait de voir d'une zone d'autres zones visitables apporte énormément à l'immersion.
Mention spéciale pour le Jardin de Noirsouche, le Lac cendré et Anor Londo qui demeurent mes zones préférées.
Pour la musique, les seules compositions présentes accompagnent les boss que l'on affronte. Et même si nous sommes face à de la qualité auditive, je dois avoué avoir été mitigé : certaines compositions sont vraiment assorties aux boss tandis que d'autres sont beaucoup plus... plates ; et c'est dommage car on est vraiment en droit d'attendre, au vue de la présentation des différents boss, une musique à la hauteur du prestige donné.
Mais dans l'ensemble, les compositions sont des plus sympathiques !
Dark Souls, premier du nom !
Une excellente expérience qui m'a été donné, que ce soit en terme de gameplay qu'en terme de direction artistique. Tout est absolument génial, quand on retire un petit instant l'aspect combat : les lieux sont mémorables, les pnjs rencontrés hauts en couleur, les boss impressionnants... et en terme de combat, parce que je ne peux pas rester sur ma précédente déclaration, encore une fois, nous sommes dans un jeu FromSoftware, ce qui induit une difficulté non négligeable pour ce qui est des affrontements de boss. Mais une fois encore, je m'attendais à bien pire. Ça a été (très ; et encore...) compliqué, mais pas insurmontable : on galère, on réessaye et finalement, on parvient à ses fins, avec pas mal de satisfaction malgré certains boss qui laissent à désirer à l'image de ce magnifique Foyer du Chaos...
Bien évidemment, je ne peux que recommander Dark Souls, même en sachant impertinemment qu'il peut en faire pleurer plus d'un, mais pour ces boss, ces endroits atypiques et ces personnages étonnants, ça mérite clairement le coup !
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !
Créée
il y a 7 jours
Critique lue 2 fois
le 28 mai 2018
Réclamé par une cohorte de fan souhaitant voir débarquer le phénomène Souls sur leur bécane de nantis, Dark Souls premier du nom a fait une entrée fracassante dans un catalogue Steam qui manquait...
le 10 juil. 2019
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