Bourrinage ambiancé.

Dead Space 2 est mon premier survival horror. Peu adepte et a priori pas fan du style, je me suis laissé tenter par l’esthétique et surtout par la possibilité de l’apesanteur. Et puis l'espace, c'est cool. À l'époque, je venir d'obtenir mon premier ordinateur personnel et portable. Je pouvais donc enfin m'adonner à découvrir mes sensibilités vidéoludique plus passionnément, loin des contraintes familiales et technologiques de l'ordinateur commun. En bref, je débutais. C'est pourquoi j'ai directement attaqué par ce deuxième opus alors que l'idée même de ne pas connaître la genèse d'un film ne me serait pas venue à l'idée. Il n'y aura donc aucune comparaison avec Dead Space 1 dans cette critique. J'ai d'ailleurs essayé de le faire depuis par curiosité, mais son lourd gameplay m'a fait renoncer, d'autant que je n'étais pas particulièrement motivé.

Pour être parfaitement honnête, c'est même l'un des rares survival horror de ma collection, d'avance, pardonnez-moi mon indulgence possible sur ce titre quant à sa place par rapport à ses pairs. De même, cette critique reflète mes sentiments post gaming.

Je ne suis pas du genre à avoir peur devant des œuvres et ce peu importe leur support. Heureusement ou malheureusement, j'arrive toujours à garder une certaine distance sur ce point. Certes il m'arrive d'être "surpris", mais la peur, celle qui dure au moins un peu ne m'envahis que rarement. C'est pourquoi j'ai ressenti une certaine jouissance à jouer à Dead Space 2. En effet, si je ne peux me résoudre à parler de peur, j'ai bien ressenti cette angoisse du spectateur un peu trop entré dans l'histoire. Il n'y a dans ce jeu que très peu de surprise intellectuelle. Lorsque l'on parcourt un couloir sombre, aucun doute sur l'apparition soudain d'un monstre durant celui-ci. Et pourtant, parfois, je n'étais pas des plus à l'aise avec le décor annoncé. Je me souviens de cette salle de classe, avec ses jouets partout et ses grandes vitres, sa porte électrique et ses petits bureaux de bambins. On sait. Bien sûr que l'on sait. Des mioches rampants et dégoulinants vont débarquer une fois la porte brutalement refermée. Mais rien n'y fait, la tension est belle et bien présente avant de franchir le pas. Je pense que c'est grâce à l'ambiance et aux magnifiques jeux de lumières du jeu.

C'est la deuxième chose que j'ai adoré. Je l'ai dit en accroche, l’esthétique de Dead Space 2 m'a donné envie de le tester, et je n'ai pas été déçu. J'ai adoré voir le rendu lumineux de l'espace, des néons vacillants et clignotants, des armes et du reste. Ce jeu de lumière dans ce vaisseau sombre a fait toute la différence artistique pour moi. Le passage qui m'avait le plus bluffé était celui dans l'espace. À un moment dans le jeu, notre héros fait une belle escapade spatiale. Je parlais de jouissance tout à l'heure, je crois que c'est la scène qui la représente le mieux. Et curieusement, toutes ces phases en apesanteurs sont les moins stressantes et bourrines du jeu. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle je les ai tant appréciées. Des phases reposantes et agréables dans un jeu stressant qui maintient sous tension. J'ai également trouvé que ces parties étaient extrêmement bien gérées. J'ai vraiment eu l'impression de planer et d'en perdre mes repères. Mes meilleurs souvenirs et le point fort de Dead Space 2 sont dans ces moments qui m'ont donné envie de construire ma propre station spatiale.

L'histoire est très moyenne, je ne vais pas m'étendre là-dessus. D'accord, je n'ai pas joué au premier, mais il n'y a pas grand-chose à en tirer à part un prétexte de coupé des pattes.

Les personnages ne sont pas très développés mais suffisent à l'immersion. J'ai particulièrement aimé la voix d'Isaac, ne me demandez pas pourquoi. Je pense que le rendu sonore "effet casque" était bien fait.

J'ai joué dans le mode le plus difficile, je voulais du challenge, j'en ai eu. C'est faisable, mais à deux ou trois reprises vous vous arracherez quelques cheveux. Surtout que gérer ses munitions devient très rapidement un casse-tête. Mais je le désirais, et avec une bonne gestion et une bonne précision c'est tout à fait faisable. Écraser des têtes ne m'a pas gêné. J'ai même trouvé ça sympa. Rien n'est subtil, mais ça défoule. La "phase", le pouvoir qui permet de ralentir les ennemis, m'a aussi particulièrement plu. La télékinésie aussi. De bonnes idées donc. Les articles à acheter son chers et obligent à un peu de gestion, mais c'est sympa. Bref, l'ensemble rend bien. En revanche, la caméra n'est pas toujours au top, et le travail peut s'avérer dans les moments de combats intenses assez fastidieux. Surtout lorsque les ennemis se déplacent à une vitesse ahurissantes. Ce que j'ai le moins aimé est l'un des monstres dans la dernière partie du jeu. J'ai horreur de l'immortel et des stocks à points de vie. C'est pour moi un échec des idées. Je comprends pourquoi il a été placé là, mais si l'on veut mettre une phase de "speed run" alors d'autres artifices existent plutôt que de mettre un monstre semblable aux autres et tout autant destructible mais qui se reconstruit en un rien de temps. Question d'affinité je suppose.

Je ne sais pas si Dead Space 2 mérite ses louanges, je ne sais pas si je suis trop indulgent avec lui ou trop dur, mais je sais que j'en garde un sacré bon souvenir malgré m'a tentative échoué d'y rejoué l'année dernière. J'ai adoré ce jeu, j'ai passé d'excellents moments devant, au final, c'est tout ce qui compte.

PS: Ça me reviens d'un coup, aucun ATH dans ce jeu. Toutes les infos sont dans le dos d'Isaac. C'est bien fait, et question immersion, c'est franchement le pied.