Encore un jeu de zombies? Oui, mais cette fois, c’est la plate-forme combinée à de l’action, donc ça change un peu.
The Walking Dead, Dead Island, Call of Duty: Black Ops II, Left 4 Dead, DayZ, cela fait un petit moment que les zombies sont à la mode dans les jeux vidéo. On devrait même remonter aux années 90 et le premier Resident Evil pour voir du mort-vivant. Sauf que l’approche autour de ces rôdeurs a changé. Du survival-horror on est passé à l’action pure et dure, oubliant le principal aspect d’une invasion de zombies: la survie. Si l’on souhaite coller davantage à la réalité, on ne gaspille pas ses munitions, on évite de faire du bruit, on se cherche des abris dans lesquels se barricader, on se méfie de n’importe qui, les vivants sont parfois plus dangereux que les morts. Pour ce côté survie poussé à l’extrême, DayZ et la série TV The Walking Dead s’avèrent être les meilleurs exemples. Pour leur premier projet, les développeurs de Tequila Works ont misé sur de la plate-forme liée à de l’action pour entrer dans la cour des zombies. Et en matière d’horreur, les espagnols ne se sont pas montrés trop mauvais récemment. En jeu vidéo, par contre, on connaît moins.
L’action se déroule à Seattle en 1986, un virus frappe la Terre entière, opposant les humains et l’armée aux zombies, appelés ici ombres. Le joueur incarne Randall, un père de famille de 33 ans qui a survécu à tout ça et cherche à retrouver ses compagnons de survie. Seulement voilà, Randy n’est pas armé, il peut compter sur son agilité et sa vitesse de pointe pour se sortir de situations compliquées. Bien heureusement, il trouvera rapidement une hache ainsi qu’un revolver pour se sentir plus serein et se défendre comme il se doit face aux hordes d’ombre. Un héros barbu à la recherche de sa famille, tentant de survivre coûte que coûte, une direction artistique bien choisie font de Deadlight un jeu non officiel de Walking Dead. Un choix plutôt judicieux, étant donné la popularité de la série et son cachet particulier.
De l’ombre à la lumière et inversement
Graphiquement d’ailleurs, Deadlight caresse l’œil de la plus belle des manières, l’ambiance est superbement rendue, le côté post-apocalyptique absorbe le joueur, on se prend vite au jeu et on souhaite voir la suite rapidement. Le plaisir est tant au rendez-vous que le temps passé sur Deadlight paraît court, et pourtant il l’est vraiment. Comptez une soirée pour en venir à bout sans trop de difficultés. Deadlight offre également quelques dialogues sous forme de comics très bien foutus, des petites transitions qui tombent au bon moment et s’intègrent parfaitement à l’histoire. Un scénario sans grande surprise, révélant quelques détails aux joueurs aimant farfouiller, et au dénouement final plutôt prévisible. En surbrillance, les corps, les portes, les tiroirs se fouillent et permettent d’obtenir de nouvelles pages du journal de Randall, des munitions, des éléments d’identité et j’en passe.
Très maniable, Deadlight se pratique au duo clavier-souris ou à la manette, les deux étant très rapides à prendre en main. Randall, court, sprinte, saute, enfonce des portes, joue de la hache, vise avec son fusil et provoque les zombies, ce qui est parfois utile pour les attirer sous un élément du décor qui leur tombera sur la tête ou pour sauter au dessus d’eux depuis un bus retourné. Le décor servira souvent à neutraliser des ennemis, il proposera également beaucoup de casse-têtes parfois tirés par les cheveux mais pas bien compliqués à résoudre. Des caisses à pousser, des leviers à actionner, rien de bien original. Mention spéciale à l’interrupteur qui s’actionne au lance-pierre, curieuse idée. L’aventure de Deadlight ressemblera davantage à de la plate-forme qu’à de l’action pure et dure. La plupart du temps, les zombies pourront être évités ou tués sans tirer une balle ou donner un coup de hache. Certaines séquences procurent de bonnes doses de stress, comme lorsqu’une dizaine de zombies attendent derrière une porte ou qu’il faut traverser une zone ouverte infestée d’ombres. Le côté plate-forme très présent induit parfois en erreur, au moment de sauter vers ce que l’on pense être une paroi et qui n’est en fait qu’une partie de décor non praticable. Tout n’est donc pas parfait donc, mais les quelques errements dû au style graphique jouant sur le contraste ombre/lumière sont vite oubliés et on ne retiendra que le plaisir procuré par Deadlight.
En résumé, Deadlight offre une expérience originale, très prenante, sur un thème qui marche fort et s’avère plutôt efficace. Graphiquement de très bonne facture, il pèche cependant par ses quelques erreurs de level design et sa durée de vie rikiki, le jeu se terminant en une ou deux sessions maximum. Le prix du jeu (12 euros à sa sortie) est tout à fait justifié par rapport à la qualité du titre de Tequila Works, un studio prometteur qu’on va surveiller de près.