Deadly Premonition Origins
7.4
Deadly Premonition Origins

Jeu de Access Games, Toybox et Numskull Games (2019Nintendo Switch)


Note :
Cette ancienne critique, rédigée en 2013 pour la version Director's Cut sortie sur PC, me semble toujours d'actualité, alors quitte à refaire un jeu, autant renouveler ses vieux écrits. Au plaisir de partager avec vous votre avis sur le jeu dans les commentaires !



Deadly Premonition repousse par ses graphismes vraiment datés qui aurait pu faire rougir la PS2, répugne par ses animations à la rigidité cadavérique, déplaît par ses contrôles imprécis et sa physique abominable. Les phases d'actions et de QTE sont un calvaire, mais on ne peut pas trop en vouloir aux créateurs du jeu : ils ont été manifestement victime d'une exigence de l'éditeur qui voulait s'accorder aux standards des jeux d'action de 2010.


Mais au fond, son intrigue est passionnante, mélange habile de thriller et de paranormal, aux rebondissement bien amenés et où tout est, dans l'univers du jeu, très cohérent. On lorgne très souvent du côté de Twin Peaks : le début fait même penser à une adaptation contemporaine de la série de Lynch, avec son histoire de tueur mystérieux dans une petite ville tranquille à la frontière du Canada, de salle rouge peuplée d'être mystérieux que l'on voit en rêves, et d'un agent du FBI qui soliloque souvent. Oui, l'agent Francis York Morgan parle souvent à Zach, son ami que lui seul peut voir. Il lui pose des questions, lui offre des observations, lui demande son avis, même en public. En résulte un protagoniste assez original, fanatique invétéré des plus gros nanars du cinéma et qui lit l'avenir dans la mousse de son café.


Les personnages sont captivants, loufoques, uniques, et au final très humains ; ils vivent leur vie dans la bourgade de Greenvale en semi-temps réel, ce qui renforce vraiment l'impression d'un lieu crédible, mais aussi l'attachement que l'on ressent pour la ville. On peut les suivre durant leur journée, tout en veillant aux besoins de manger et de dormir de York, à lui faire raser sa barbe pour assurer le standing de classe américaine du FBI, sans oublier d'envoyer ses costumes au pressing pour lui assurer de ne pas agresser les sinus de son entourage.
L'ambiance sonore est musicalement délectable : tantôt amusante et sifflotante, d'autre fois émouvantes quand il le faut, elle sait aussi se faire oppressante et sinistre lors des passages dans l'autre monde. Seul bémol, le mixage sonore pas vraiment maîtrisé et certains choix fort douteux (les notoires écureuils qui crient comme des singes, à tout hasard).


Si vous voulez un jeu qui vous lèche abondamment la rétine, et simplement cela, Deadly Premonition ne vous plaira pas. Seulement vous risqueriez de passer à côté d'une ambiance vraiment unique, une expérience étonnante et aux multiples saveurs, un jeu qui a du charme mais aussi beaucoup de tendresse pour son univers et ses personnages hauts en couleur.


Ce serait si moralement préjudiciable de se détourner de tout cela...pas vrai, Zach ?

Rinoken
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Jeux parcourus en 2019 et Jeux parcourus en 2020

Créée

le 3 août 2020

Critique lue 154 fois

1 j'aime

Rinoken

Écrit par

Critique lue 154 fois

1

D'autres avis sur Deadly Premonition Origins

Deadly Premonition Origins
KévinJäger
8

CASSERRR!!!

C'est le portage de la version PS3 du jeu, sans les ajouts. Il a toujours les mêmes soucis; un gameplay à chier avec ses phases en FPS et de conduite horrible. Un mixage sonore qui n'a ni queue ni...

le 10 août 2020

1 j'aime

Deadly Premonition Origins
Rinoken
10

Café, graines rouges et lourde pluie

Note : Cette ancienne critique, rédigée en 2013 pour la version Director's Cut sortie sur PC, me semble toujours d'actualité, alors quitte à refaire un jeu, autant renouveler ses vieux écrits...

le 3 août 2020

1 j'aime

Deadly Premonition Origins
Tomega
6

Zach en roue libre

Adapter une œuvre à un autre média, ou même à la sauce d'un autre auteur n'est pas chose aisée. On le voit par exemple avec les adaptations parfois (souvent ?) douteuses de BD ou de jeux vidéos au...

le 17 avr. 2022

Du même critique

Tellement Vrai
Rinoken
1

L'art de se moquer de son prochain pour se faire du bien

Une émission médiocre, où tout sent bon le surjoué ou le chiqué, qui se moque éhontément des personnes qu'elle présente et de leurs "particularités". J'ai regardé une fois par curiosité, ça m'aura...

le 3 juil. 2014

15 j'aime

3

Garfield & Cie
Rinoken
2

De l'art de ruiner une BD

Non, sérieux, qu'ont-ils fait à Garfield, bordel ? On est passé d'une BD drôle, intelligente, à l'humour acéré, parfois noir, et toujours au poil(de chat) à un dessin-animé complètement gamin, moche...

le 28 avr. 2011

15 j'aime

4