Death Stranding: Director's Cut par Sofian DeRochdi

T’as joué à Death Stranding? Je l’ai trouvé excellent personnellement. Je sais bien que beaucoup n’ont pas adhéré au concept et je peux comprendre. Et dire que c’est juste un simulateur de marche, c’est passé à côté de beaucoup de choses. Les premières heures, j’ai complètement été happé par l’univers, puis au bout de 4-5h j’ai ressenti une grosse frustration qui a duré bien 3-4h. Et à partir de là, j’ai complètement plongé dans l’univers. Ce n’est clairement pas un jeu fait pour tout le monde, tellement on est face à quelque chose de différent. C’est comme une oeuvre d’art, on peut aimer ou pas, mais en aucun cas on peut dire que c’est mauvais.

Après une explosion, la Terre a bien changé, c’est devenu une espèce de purgatoire. La vie a disparu à plusieurs endroits, la pluie accélère le vieillissement, des explosions mystérieuses surviennent, une substance noir apparaît sur le sol, des personnes peuvent revenir à la vie… Les humains ont du survivre, s’adapter et surtout brûler leurs morts pour ne pas qu’ils deviennent des échoués. Ils se sont enfermés dans des bunkers, dans des lieux clos séparés pas de grandes zones où la nature a repris ses droits et qui sont très dangereuses. Des transporteurs font le lien entre les zones où vivent les humains, ils font des livraisons diverses et indispensables. Ces transporteurs peuvent détecter les échoués que tout le monde craint. On joue Sam Porter Bridges qui est un de ces transporteurs. Sam reçoit pour mission de relier la côté Est à la côté Ouest de l’Amérique grâce à une technologie très spéciale. C’est un réseau de communication, appelé réseau chiral, qui permet de lier tous les bastions entre eux, partager leurs informations, communiquer etc…

Le scénario avance mais à petit pas. Même s’il est vrai que parfois on se perd un peu dans cet univers plutôt complexe. La narration est bien rythmée mais manque un peu d’intensité, j’aurai aimé que l’on ait plus de cinématiques et de dialogues. L’univers est très original, très dense et complexe. Il va falloir bien prendre son temps, ce n’est pas un jeu où au bout de 5h, on fait le tour. Il vaut mieux tabler sur les 10-15 premières heures de jeu pour commence à s’imprégner du concept.

On va donc se balader dans ce monde post-apocalyptique avec des paysages à perte de vue. Il y aura forcément des ennemis, les échoues, des terroristes, qui poursuivent les survivants et les Mules, d’anciens livreurs devenus hostiles. Et on va surtout faire la rencontre de plusieurs personnages, tous très bien écrits d’ailleurs, chacun prenant une grande place dans cet univers.

Aller de base en base va être assez difficile, que ce soit le relief, l’altitude, les terrains, les ruisseaux, les échoués, la pluie, les ennemis… On y trouve pas mal d’objets, de marchandises abandonner à ramener, de camps ennemis à fouiller etc… Chaque livraison est un périple exigeant, stressant. Au départ, notre premier voyage sera difficile, le temps d’appréhender tous les concepts. Mais plus on avance, plus on va débloquer des outils, des équipements, des techniques qui permettront de rendre les parcours moins difficiles. On découvre aussi de nouvelles difficultés, qui s’effacent avec la progression en débloquant des solutions. Se déplacer avec Sam est loin d’être facile mais tout paraît logique. Il faut s’habituer au fait que l’on dirige les 2 bras de Sam de manière séparée, qu’il faut garder une certaines stabilité sinon on chute, de jauger l’endurance, faire attention au poids de la marchandise, de la disposition des colis sur le dos pour garder l’équilibre… Chaque itinéraire doit être pensé avant, selon la topographie, il faut utiliser le matériel adéquat. Plus on fera de livraisons, de la quête principale et des quêtes secondaires, plus on va débloquer des éléments de l’univers mais aussi des outils intéressants. Les livraisons sont notées sur plusieurs critères. Par contre le côté combat et infiltration n’a rien d’exceptionnel, c’est même assez décevant vu tout le reste.

La solitude, c’est le maître mot du jeu, on sera quasiment tout le temps seul. On est tout de même accompagné par BB, une espèce d’enfant dans une capsule relié à Sam. C’est grâce à lui que l’on peut détecter les échoués. La relation entre eux est centrale dans le jeu, on peut le consoler, le bercer, pour diminuer son stress lors des chutes ou des combats. Sur la route, on sera aidé par les autres joueurs de manière asynchrone. Ils vont laisser des structures sur la route pour nous aider. Un côté social très intéressant et on peut les liker. Une fois les différentes bâtisses connectées au réseau chiral, le monde sera plus facilement praticable vu le nombre de structures d’autres joueurs qui facilitent le passage. On reconstruit le monde ensemble.

La performance capture est exceptionnelle, les visages sont bluffants, leurs expressions prennent tout leur sens. Avec d’ailleurs des acteurs formidables et qui nous offrent une prestation géniale. Ça permet de s’identifier mais surtout de ressentir toutes les émotions qu’ils nous offrent. Les paysages sont exceptionnels, c’est magnifique, tout a l’air si naturel, si crédible, c’est très dépaysant. On ressent ce côté solitaire à travers ces contrées immenses pleines de détails. Et c’est en total opposition avec les intérieurs froids, futuristes et aseptisés. L’OST est l’une des meilleures entendue dans un jeuxvidéo et entre en parfait accord avec le ton.