Deus Ex. Le parfait mélange de FPS et de RPG. Depuis sa sortie en 2000, rares sont les jeux qui se sont aventurés sur son territoire. Certains FPS ont adoptés des éléments de jeu de rôles, certains RPG se sont joué à la première personne, mais aucun jeu n'a jamais incarné la fusion des deux genres avec autant de brio. Deus soit loué, le maître revient plus de dix ans plus tard avec un troisième opus époustouflant. Oui parce qu'entre temps il y a eu un 2, mais on va faire comme si c'était pas vrai. D'ailleurs le 3 se passe avant le 1 alors on s'en fout.

Qu'est-ce que les joueurs PC ont flippé quand les premières informations de Deus Ex : Human Revolution ont filtré. Système de couverture, vue à la troisième personne, régénération automatique, actions contextuelles, interface intuitive (oh mon dieu quelle horreur ! [il faut bien avouer que parfois les joueurs PC sont un petit peu con]), et le coup fatal : la version PC ne sera qu'un simple portage des versions console. DXHR semblait partir avec un sacré handicap pour séduire les fans de premier opus. Et pourtant... le jeu est excellent. Commençons par ce qui frappe au premier abord : l'aspect visuel. Sur ce point là on pourra le comparer à Portal 2 : techniquement ça casse pas des briques, mais c'est très propre. Et la direction artistique est remarquable. À condition de ne pas être allergique à la couleur du pipi. Moi j'aime beaucoup.

Le gameplay a été sacrément dépoussiéré. On a donc droit à un mode de visée iron sight et à un système de couverture très à la mode actuellement. La transition 1ère personne/3ème personne est un peu brutale, mais cela permet d'avoir une bonne visibilité de l'action en toute circonstance. Le feeling des armes est excellent et elles sont toutes très fun à utiliser et à upgrader. Dommage toutefois que le système de combat au corps à corps soit si peu interactif. En revanche le pendant infiltration a été très soigné et se montre presque à la hauteur d'un MGS ou d'un Splinter Cell. Pas mal pour un jeu dont l'infiltration n'est qu'optionnelle. Car dans DXHR, comme dans le premier opus, il y a toujours plusieurs solutions à un problème et d'innombrables embranchements pour mener à bien une mission. On pourra regretter que le côté jeu de rôles soit un peu moins poussé qu'auparavant, mais l'alchimie prend tout de même très bien. La force de ce jeu c'est de nous donner une impression de grande liberté sans pour autant qu'on se sente perdu, cela grâce à un level-design parfaitement maîtrisé. Un point qui m'a surpris, la difficulté est plutôt élevée. Les ennemis meurent très vite, mais le héros aussi. En quelques balles c'est fini : contre des adversaires supérieurs en nombre, l'erreur n'est pas permise. Et inutile de compter sur la régénération automatique en plein combat, elle est très lente. Ceux qui craignaient un jeu orienté grand public seront donc rassurés.

Concernant le scenario, même s'il n'atteint pas l'excellence du premier Deus Ex, il est toutefois de très bonne qualité. Le système de dialogue est bien foutu et réserve quelques subtilités. Le titre est en plus de ça bourré de références si on se donne la peine de fouiller un peu, et la bande son se montre largement à la hauteur. Par contre au niveau des doublages, préférez la VO à la VF qui est incroyablement mauvaise. La durée de vie est plutôt correcte mais je n'aurais pas craché sur quelques heures de plus. Je vais terminer avec un mot sur le portage PC. Bien qu'il ne soit pas parfait, il est loin d'être catastrophique. A part l'oubli du monde fenêtré, la synchronisation verticale qui déconne, les vidéos mal compressées et les textures un peu pauvrettes, rien de bien grave n'est à signaler. C'est globalement du bon boulot.

Tirant son inspiration de certaines grosses productions récentes (Metal Gear Solid 4, Splinter Cell Conviction, Mass Effect...), Deus Ex : Human Revolution n'en oublie pas pour autant ses origines et nous offre une expérience de jeu comparable à celle de son ancêtre. Les gars de Eidos Montreal ont tenté le tour de force de proposer un jeu qui s'adresse autant aux fans pur et durs qu'aux néophytes, et à mon humble avis c'est on ne peut plus réussi. La licence Deus Ex qu'on croyait oubliée semble maintenant avoir de beaux jours devant elle.

PS : Adam Jansen a tellement la classe que c'est indécent.
Attichit
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 : Les héros les plus classes du jeu vidéo et Les meilleurs jeux vidéo de 2011

Créée

le 2 sept. 2011

Critique lue 411 fois

5 j'aime

5 commentaires

Attichit

Écrit par

Critique lue 411 fois

5
5

D'autres avis sur Deus Ex: Human Revolution

Deus Ex: Human Revolution
Vnr-Herzog
8

Sarif, fais-moi peur !

En 2027 l'humanité n'a pas tellement changé que ça, tout ce qui l'intéresse ce sont les augmentations. Mais on ne parle pas de salaire, on parle d'améliorations biomécaniques permettant aux gens...

le 5 sept. 2011

71 j'aime

15

Deus Ex: Human Revolution
Erwan
8

« Deus Ex », machine à choix

Une balle dans la tête, ce serait tellement plus simple. Ou une bonne vieille grenade à fragmentation, ça, c'est radical. Au lieu de quoi, bien planqué derrière la palissade, Adam Jensen observe,...

le 15 sept. 2011

61 j'aime

1

Deus Ex: Human Revolution
Pipomantis
9

Adam et crève

Mes chères amies, mes chers amis – puisque l'on peut maintenant arrêter les simagrées et assumer la proximité de nos relations – il n'est pas facile, mais alors pas facile du tout d'écrire...

le 2 sept. 2011

41 j'aime

3

Du même critique

Le Trône de fer - L'Intégrale, tome 5
Attichit
8

Danse avec les loups, les lions et les dragons

Après un tome 4 un peu mou du genou et pas moins de six ans d'attente, voici que le tome 5 de A Song of Ice and Fire débarque, porté par le succès retentissant de l'adaptation télé signée HBO...

le 26 juil. 2011

25 j'aime

16

Powerslave
Attichit
9

Tell me why I had to be a powerslave

Powerslave, c'est l'apogée d'Iron Maiden. Un album mythique, en partie grâce aux hymnes cultes que sont 2 Minutes to Midnight et Aces High, dans le plus pur style Maiden "classique". Mais il contient...

le 20 déc. 2011

24 j'aime

2

Kenshin le vagabond
Attichit
8

Quand shōnen rencontre chanbara

Rurouni Kenshin est le premier manga qui m'a véritablement passionné. Parce que même s'il reste un shōnen, il est beaucoup plus subtil qu'il n'y parait au premier abord. Certes on retrouve la...

le 4 août 2011

22 j'aime

3