Diddy Kong Racing DS
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Diddy Kong Racing DS

Jeu de Rareware et Nintendo (2007Nintendo DS)

Rétrospective DK par Rare : 7/8


Après avoir enchaîné les 6 Country/Land que j'avais déjà tous poncés auparavant, il est grand temps de plonger dans l'inconnu.
Prochain jeu au programme donc : Diddy Kong Racing, le premier jeu de Rare sur N64. Retenez bien cette précision, ça va revenir plus tard. Coïncidence, ce remake sur DS est le tout dernier jeu du gorille développé par les Britanniques.


Enfin, quand je dis "du gorille", c'est un abus de langage. En effet, Donkey Kong est complètement absent du jeu, ça commence à être une habitude. Son neveu occupe donc le rôle-titre, son but est de botter le cul d'un gros cochon qui règne en despote sur une île (enfin je crois, perso tout ce que je l'ai vu faire c'est trébucher sur une branche d'arbre). Et pour mener une révolution contre un tyran, quoi de mieux que des grosses voitures ?
Nous voici donc en face d'un jeu de course avec un twist (et même deux) : c'est également un jeu d'aventure. Notre héros est lâché dans un open world contenant des portes menant à 5 mondes différents, comprenant eux-mêmes 4 courses.


On va être honnête, DKR est un jeu de quasi-lancement de la N64, cette innovation servait surtout à montrer à la concurrence que Nintendo avait de grosses couilles et que la N64 pouvait se permettre de remplacer un écran de sélection par un jeu dans le jeu. Et autant ça marchait plutôt bien dans Mario 64, autant là c'est un peu ridicule tellement tout devient laborieux. Evidemment, faire un simple demi-tour prend du temps, il y a des écrans de chargement entre chaque porte, l'open world est vide de chez vide (et est en fait surtout composé de deux zones larges, le reste est une multitude de couloirs)... Bon, à la limite je comprends que ça soit resté dans le remake, ça fait partie de l'identité du jeu.


Ca n'empêche pas qu'au lieu d'utiliser l'écran tactile pour tripoter des grenouilles ou des palmiers, Rare aurait pu mettre des raccourcis pour se téléporter automatiquement entre chaque monde. Ou même pour changer de véhicule sans avoir à rejoindre un pauvre PNJ qui erre au milieu d'une plaine.
Car c'est le deuxième twist de ce jeu de course : il n'y a pas que des voitures, mais aussi des hydroglisseurs et des avions. D'ailleurs, il va de soi que l'avion est le seul moyen de transport acceptable pour voyager dans l'over-world puisqu'il est plus rapide que ses confrères et qu'il passe partout.
Concrètement ça signifie que toutes les courses peuvent être parcourues avec ces 3 engins. Cependant, là où j'imaginais un système à la Sonic Racing Transformed avec des véhicules qui changent de forme au fur et à mesure de la course, c'est en réalité plus simpliste : tout le monde fera l'intégralité de la course dans le véhicule que vous avez sélectionné. J'en demandais peut-être un peu trop à la N64, je sais pas, mais ça m'a déçu.


Parce que du coup, les courses dans des véhicules autres que l'avion (qui permet de jouer sur la hauteur et qui est plus dynamique que les autres) sont assez chiantes. L'hydroglisseur glisse (c'est de circonstance) comme s'il était sur de la glace et c'est super relou à contrôler (ah, le nombre de fois où j'ai frôlé un ballon...) et la voiture a un balai enfoncé quelque part, elle est extrêmement rigide et faire une bête marche arrière demande plus d'exécution que dans un Mario Kart. Un autre point que le remake aurait pu améliorer.


Le jeu essaye aussi de nous vendre une mécanique de crafting d'objets vraiment intéressante, mais affreusement mal expliquée (en fait non, elle n'est pas expliquée du tout). Rouler sur des ballons de la même couleur permet d'obtenir des objets de plus en plus puissant, les combiner à des pièces modifie leur fonctionnement... Il y a beaucoup d'essais à faire et c'est plutôt fun, mais vous ne vous en rendrez jamais compte si vous balancez vos objets dés que vous les recevez.
D'ailleurs la personnalisation est au centre du jeu puisqu'il y a également un magasin dans l'open-world qui vous permet de modifier vos véhicules comme il vous plaît, ça va de la couleur de la carrosserie aux performances du moteur (bonus de vitesse de pointe, de maniabilité...). Bon, dans les faits le boost de vitesse est le seul dont vous aurez besoin, mais c'était gentil de proposer le reste.
La version DS propose même de dessiner ses propres circuits et de les partager avec ses copains, classe !


Quels sont les autres ajouts de cette version ? Outre 4 personnages jouables et 4 nouveaux circuits, Rare a implanté un jeu de...rail-shooter. Ah.
En gros vous parcourez chaque circuit en vue à la première personne et vous devez dégommer des ballons en cliquant dessus. Dans l'idée c'est pas mal, dans les faits c'est laborieux, surtout à cause du contrôle de la caméra sur l'axe X qui semble avoir été fait à l'envers, sans option pour le changer bien entendu.
Il y a aussi une séquence un peu gênante où vous devrez éteindre des torches en soufflant dessus. Evitez de le faire en public pour ne pas paraître demeuré (et accessoirement vous manger 135€ d'amende). Enfin, les phases pour démarrer son véhicule se font désormais via l'écran tactile. En actionnant la roue, en tournant l'hélice ou en soufflant dans le ventilateur, vous pourrez faire un départ turbo. Pour une fois, les gauchers sont clairement avantagés puisqu'il est physiquement impossible pour un droitier de gratter l'écran tactile avec le stylet tout en maintenant A enfoncé. C'est vraiment un ajout à la con, je ne comprends pas comment ça a pu passer les phases de test.
Mais bon, on s'en fout, nous au moins on a pu jouer à Kid Icarus Uprising dans de bonnes conditions, ah !


Graphiquement, le jeu original a mal vieilli et ce remake paraît plus moche par moment (en particulier avec les reflets d'eau), mais c'était quand même pas mal pour de la N64 en début de vie. Et puis c'est toujours plus beau que les gifs animés de Mario Kart 64.
L'OST est très bonne en revanche, même si elle est un peu détériorée sur DS. Elle a une bonne ambiance "cartoon du dimanche matin" qui donne la pêche, sans délaisser quelques morceaux plus vénèrs lorsqu'il le faut (je ne comprends pas pourquoi le thème de Wizpig n'est pas plus populaire !).


Maintenant, parlons d'un point qui me chagrine : le casting du jeu.
On l'a dit, Donkey Kong est absent et le vilain n'est pas KK Rool. Qui sont donc les 12 (8 sur N64) personnages jouables ? Diddy Kong bien sûr, logiquement il devrait y avoir Dixie et Kiddy, pourquoi pas Funky et Candy...
Eh bah non, rien de tout ça, en tout cas sur N64. Rare a pensé le jeu comme un gigantesque cross-over de ses licences à venir sur la console. Vous avez bien entendu : c'est un cross-over avec des personnages qui n'existent pas !
Et attention les amis, y'a du lourd niveau personnages ! Est-ce que vous avez toujours rêvé de voir Minnie Mouse en jaune affronter la version enfant du tigre de Frosties, sous les yeux du génie d'Aladdin transformé en éléphant et d'une Tortue Ninja sous crack ? Si oui, vous êtes très bizarre, mais ce jeu est fait pour vous.
Si non, bah... Il nous reste Donkey Kong Barrel Blast, j'imagine.
Alors ok, dans le lot il y a aussi un Kremling random (bon, au moins il est raccord avec la licence) mais aussi Banjo et Conker, des années avant la sortie de leur propre jeu. Disons qu'eux, l'Histoire les a sauvés, mais on ne peut pas en dire autant de leurs acolytes au design oubliable. Timber (le tigre) aurait dû être le héros de Dinosaur Planet par exemple, avant que le jeu ne soit retravaillé et vendu comme un StarFox.
Microsoft oblige, Conker et Banjo sont absents de ce remake et sont remplacés par Dixie et Tiny Kong. Ouf !
Dommage que cette dernière ait un redesign absolument gerbant.


Que retenir de Diddy Kong Racing donc ? C'est un jeu avec de bonnes idées, malheureusement retenu par un game-design désormais très daté. Je n'en ai pas parlé, mais finir le jeu une première fois débloque une seconde campagne... Qui est en fait la même que la première à la virgule près, la seule différence est que les courses sont en mode miroir (mais la difficulté est la même, donc à quoi bon ?). Je hais les New Game+, et c'est pas ce jeu qui me fera changer d'avis.
Quant au remake DS, si le contenu ajouté est par moment intéressant voire bienvenu, il a également fait beaucoup de changements discutables voire affreusement frustrants. L'utilisation du tactile est misérable, l'interface n'a pas du tout été retravaillée, et bordel de merde, quelqu'un a-t-il trouvé le 47ème ballon d'or sans solution ?
Mario Kart DS peut dormir sur ses deux oreilles.

Sonicvic
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le 5 mars 2021

Critique lue 278 fois

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