Le DLC de l'Outsider

Son idée de base et sa bande annonce étaient alléchantes : après le coup de force qu'était Dishonored 2, Arkane Studios ne s'arrêtaient pas là et enchaînaient avec une nouvelle série de missions devant amener à tuer l'Outsider himself (sorte de Dieu neutre qui met la pagaille dans l'univers steampunk de complots impériaux imaginé en 2012). Les DLC de Dishonored (The Knife of Dunwall et The Brigmore Witches) avaient déjà donné la mesure avec des suppléments qui ressemblaient davantage à un nouveau jeu de Dishonored, des personnages plus travaillés, et des niveaux savoureux et difficiles.

Death to the Outsider l'est aussi : les gardes serkoniens, les occultistes de la haute et ruffians des bas fonds sont beaucoup plus retords que dans Dishonored 2. Les pouvoirs à notre disposition sont moins craqués que ceux d'Emily et Corvo et rendent la tâche plus délicate. On retrouve aussi Billie Lurk et Daud, magnifiquement doublés par Rosario Dawson et Michael Madsen, avec beaucoup plus de relief que les héros des Dishonored.

Là où le jeu blesse, c'est que pour un jeu aussi ambitieux, il ressemble vraiment davantage à un DLC : les niveaux ont des esthétiques moins surprenantes, moins ambitieuses, moins sidérantes que les cartes si variées imaginées dans Dishonored 2. Les ennemis, principalement des aristocrates frappadingues versés dans l'occulte, ont moins d'intérêt que la clique de Delilah, et les enjeux moraux de Dishonored apportés par le système de chaos ont été sacrifiés pour la courte durée du jeu.

Il n'empêche que l'on a à faire à un système de jeu extrêmement bien rodé ! Les 5 niveaux sont des terrains de jeu idéaux pour les nouveaux pouvoirs très sympas accordés à Billie Lurk, le personnage principal est un délice à incarner, et ce DLC propose un ajout non négligeable dans la franchise Dishonored : la possibilité d'organiser le casse du siècle dans une banque de haute sécurité défendue par les automates flippants de Dishonored 2.

Le jeu regorge de petites trouvailles : le monde aux timelines perturbées, les salles de combats des bas fonds, les rats qui nous parlent et les énigmes de Jindosh... Tout cela fait de La Mort de l'Outsider une extension pas indispensable, mais qui est ma foi un contrat particulièrement réussi pour l'assassine que l'on doit jouer !