Donald Duck est un de mes personnages de bande dessinée favoris. Malgré son apparence canardesque, il est terriblement humain dans son comportement : colérique, froussard, gaffeur, malchanceux, paternel ou désinvolte sont autant de qualificatifs possibles pour ce personnage, et chaque lecteur peut ainsi y retrouver une part de lui-même.
Comme tout héros Disney qui se respecte, il a également eu droit à un joli lot d'adaptations vidéoludiques. Avant 2000, il était la vedette de 4 jeux plutôt bien reçus : 2 assez classiques sur Master System, et 2 plus atypiques sur MegaDrive où le canard nous révélait ses talents de tireur et de ninja. Mais ayant principalement grandi dans les années 2000, le premier jeu qui me vient en tête quand on me parle du Don est Donald Couak Attack (vous m'excuserez de ne pas reprendre le titre exact, il est trop chiant à écrire). Si Sega ou Disney s'étaient occupés des précédents jeux, c'est Ubisoft qui prend le relais pour développer cette première aventure du palmipède au XXIème siècle.



DuckDuckGo



Donald Couak Attack est donc un jeu sorti initialement sur PC, N64 et Dreamcast, adapté dans un premier temps sur PS1 et plus tard réadapté sur PS2 et GameCube (la version dont je vais parler aujourd'hui). Je dis bien "adapté" et non "porté" puisque le level-design de ces trois versions est différent, bien que toutes utilisent les mêmes environnements et musiques. Dans ce jeu de plate-formes, Daisy est capturée par le méchant Merlock (oui oui, le magicien du film La Bande à Picsou) lors d'un reportage en direct à la TV. Donald, Gontran et Géo voient le drame se dérouler sous leurs yeux et décident d'aller sauver la belle. Géo met en route son téléporteur qu'il avait par chance tout juste terminé et envoie ses amis à la rescousse de Daisy. Sauf que le téléporteur ne marche pas tout à fait et que Donald va devoir placer des balises dans différents endroits du monde pour repérer où se trouve le repaire de Merlock.
Riri, Fifi et Loulou seront aussi de l'aventure et serviront de tutoriels à leur oncle. Etrangement, Picsou est totalement absent de l'histoire malgré le fait que 3 de ses ennemis les plus notables soient des Boss du jeu (Merlock donc, mais aussi Miss Tick et les Rapetou). Tout cela est doublé en français, ce qui est agréable pour les plus jeunes enfants.


Cette aventure est donc prétexte à traverser 4 mondes composés de 4 niveaux assez linéaires, qui suivent généralement le schéma niveau en 3D -> niveau en 2D -> course-poursuite -> Boss.



Eh mais dis donc Jamy, ça ressemble pas à Crash Bandicoot cette
histoire ?



Eh oui Fred, c'est complètement un héritier spirituel des Crash sur PS1. Ca pue un peu le manque d'inspiration, déjà que l'aventure est courte, mais vu qu'elle est bien menée, on lui pardonne.
Le gameplay est effectivement très agréable à prendre en main. Donald répond au doigt et à l'oeil et ne souffre pas du syndrome du savon sous les chaussures (normal cela dit, il n'en a pas). Les hitboxes des ennemis et des plate-formes sont nettes et précises, en clair, si vous perdez c'est que vous l'avez mérité.
On peut reprocher à Donald d'avoir une courte portée sur ses coups de poing, mais c'est rarement un gros problème. De toute façon, la plupart des ennemis peuvent être battus grâce à un saut bien placé et celui-ci offre une meilleure hurtbox au canard.
D'ailleurs, heureusement que les hitboxes sont claires, puisque les graphismes sont assez laids pour de la GameCube. Ca peut s'expliquer par sa date de sortie (c'est quasiment un jeu de lancement) et par le fait que ce soit un "portage" d'un jeu Dreamcast de 2000, mais on pouvait tout de même s'attendre à mieux. Les cinématiques en CGI sont sympas et bénéficient de modèles 3D propres, mais leur animation est un poil datée aujourd'hui.


La petite subtilité de gameplay, c'est que l'humeur de Donald varie au fil du niveau. Il commence un niveau en étant d'humeur joyeuse, mais s'il prend des dégâts, il devient déchaîné pendant quelques secondes, ce qui lui permet de profiter d'une courte période d'invincibilité où le moindre contact permet de battre un ennemi. A la suite de ça, Donald est en colère et mourra au prochain impact. Il faut alors récupérer un milk-shake (pourquoi pas) pour le faire redevenir joyeux. Et si en étant joyeux il ramasse un jus d'orange, il devient euphorique et bénéficie d'une longue période d'invincibilité où il peut défoncer des murs (bah oui, c'est plein d'énergie !) avant de redevenir joyeux.
Non seulement ce système est malin puisqu'il permet de se passer d'une barre de vie traditionnelle (une icone reste présente en haut à gauche pour vous indiquer dans quel état est votre palmipède), mais en plus elle retranscrit bien le côté émotif du canard, qui est une des plus grandes forces du personnage comme je le disais en intro.
Les animations ne sont pas en reste puisque celles-ci s'adaptent à l'état de santé de Donald. Quand il est euphorique et qu'on ne touche pas à la manette par exemple, il se met à danser et twerker 15 ans avant que ce ne soit à la mode ; à l'inverse son état colérique le fait sautiller sur place en râlant.



r/thedonald



Vous l'aurez compris, le jeu est assez court et sa difficulté est très relative (les derniers niveaux sont loin d'être aussi durs que dans un Rayman 2, qui tourne sous le même moteur graphique). Reste qu'il propose quelques challenges intéressants pour retenir l'attention du gosse moyen, qui aura fini l'aventure principale en moins de 5h.
En premier lieu, un mode contre-la-montre où le but est de battre les temps de Gontran dans chaque niveau. Certains sont particulièrement bons, donc tous les battre peut être un défi intéressant.
On note également la présence d'un système de combo lorsqu'on ramasse des engrenages (les pièces/anneaux/rubis/pac-gommes de ce jeu). Ramasser 5 engrenages en une seconde permet de gagner une lettre du mot "SPECIAL", et obtenir les 7 lettres des 4 niveaux de chaque monde permet de débloquer un niveau bonus, plus corsé que la moyenne (et plus moche que la moyenne aussi).


Enfin, et c'est le plus intéressant, casser certains murs dans les niveaux grâce au Donald euphorique permet de gagner une bobine d'or. Il y a 3 bobines par niveau, qui permettent de débloquer de nouveaux costumes pour Donald, allant de la chemise hawaïenne à l'armure de chevalier (brodée avec du fil, oui Monsieur !). Mais bien sûr, les vrais fans joueront avec le costume classique de Donald, noir avec 4 boutons.
Au final, ça fait pas mal de contenu qui double largement le temps de jeu. Tout n'est pas utile certes, mais au moins le joueur n'est pas forcé d'accomplir ces défis annexes. Il les fait s'il en a envie, et c'est tout.


Gros point positif du jeu, la bande-son qui a extrêmement bien vieilli et qui me reste encore dans la tête des années après y avoir joué. En fait, c'est plus ou moins le même morceau frénétique qui est joué à chaque fois, mais remixé de sorte à ce qu'il s'adapte à l'atmosphère au niveau visité. On peut ainsi entendre des sonorités cartoonesques, atmosphériques ou carrément épiques (merci à cette chaîne YT d'avoir uploadé toute l'OST le mois dernier, bon timing).
D'ailleurs, je ne vais pas le cacher, ce qui m'a donné envie d'écrire cette critique et de rejouer au jeu, c'est la musique utilisée dans la version GBA (oui, parce qu'il y a aussi une version GBA. Et même une version GBC) qui m'a foutu une grosse baffe nostalgique dans les dents.



Don't duck with me !



Que retenir de cette version GC de Donald Couak Attack ? C'est un plateformer honnête, accessible aux enfants et avec suffisamment de contenu pour justifier son prix de même pas 10€ en occasion. Un peu chiche graphiquement, il compense cela avec une OST en béton armé et un scénario qui, sans être révolutionnaire pour un sou, exploite bien les personnages de Donaldville. Et pour ne rien gâcher, on peut noter que le manuel du jeu rend hommage à Carl Barks, décédé peu avant sa sortie.
On n'est pas face à un Mario 64 ou un Rayman 2, ni même un Crash Bandicoot qui propose plus de challenge, mais on peut parfaitement s'amuser dessus.


Notez que depuis la sortie de ce jeu, Donald n'a eu droit qu'à un seul autre titre où il était la vedette (enfin, plutôt son alter-ego Powerduck), et plus rien depuis 2002. Alors je sais que c'est un peu compliqué chez Disney en ce moment avec leur branche JV qui s'est faite démanteler il y a quelques années, mais si vous pouviez confier la licence à un studio talentueux qui nous ferait enfin une nouvelle aventure de Donald, je vous en serais infiniment reconnaissant.

Sonicvic
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le 25 avr. 2019

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Sonicvic

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