Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Donkey Kong Bananza
7.7
Donkey Kong Bananza

Jeu de Nintendo EPD et Nintendo (2025 · Nintendo Switch 2)

Un collectathon répétitif et abrutissant sous des airs de faux Odyssey 2

Voici ma critique sans spoil après avoir terminé l'aventure principale en 25h et en récoltant 100% des items dans la moitié des strates environ.

Sur le plan technique, on a affaire à un jeu Switch 1, les graphismes sont à peine plus beaux que ceux d'Odyssey et la technique est très similaire à ce dernier, on a l'impression de jouer avec Mario. On note quelques ralentissements dans les phases de destruction intense ainsi que du clipping.

Sur le plan du gameplay, il y a beaucoup de bonnes idées mais l'architecture générale des levels ne permet pas d'en tirer parti : aucune banane n'est difficile à atteindre et une fois qu'on obtient certaines transformations on peut accéder à à peu près tout sans effort. Le sonar permet de localiser les fossiles et d'y accéder rapidement : il suffit de tout détruire dans la direction de l'objet voulu. D'ailleurs, à partir d'un certain temps on ne différencie plus vraiment les bananes des fossiles : ce sont des objets à récolter machinalement en spamant la touche de destruction. Chaque level contient plus d'une centaine de collectibles qui sont disposés sur la map, rares sont ceux qui demandent un parcours de plateforme ou un petit puzzle à résoudre.

On se rend vite compte que l'on a pas affaire à un plateformer mais plutôt à un collectathon uniforme et répétitif où la diversité des mondes n'est en réalité qu'une diversité de couleurs ; la diversité des matériaux n'existe pas réellement, pas plus que la physique du jeu : les blocs flottent au dessus du vide, la lave ne coule pas, on ne peut pas aspirer l'eau etc.

La musique, qui aurait pu aider à forger l'identité des biomes est en retrait et très franchement médiocre, surtout si on compare à Odyssey.

Le combat et les boss sont insipides : on tape encore machinalement et certains boss sont défaits en moins de vingts secondes. Tout s'enchaine : les bananes, les niveaux, les boss, les points de compétences, le tout rythmé par des bruitages qui ont vite fait de devenir insupportables, surtout en Bananza. Tout va trop vite, aucun objectif ou collectible ne requiert de se poser et d'observer (pour vous dire, un seul dans tout le jeu m'a demandé cet effort plaisant).

Coté scénario, on a affaire à une histoire pour enfants, il y a quelques passages qui m'ont fait rire avec les sbires de Void mais l'ensemble est superficiel et le twist final, s'il fait plaisir aux fans, n'apporte pas grand chose et est de courte durée.

Que retiendrai-je de ce jeu ? Je ne sais pas trop, il n'y a pas de moments marquants ni de lieux mémorables. Le jeu manque cruellement d'inspiration et a fait le pari de miser sur une succesion de micro satisfactions, qui fait qu'on accroche au jeu pendant 20 heures, mais l'on n'en retiendra presque rien.

Ce n'est pas pour cela que je joue à un jeu vidéo, je joue pour découvrir des mondes, pour être transporté, pour assister à une oeuvre singulière. Bananza échoue à proposer cela, et le pire, c'est qu'il n'essaie même pas.

Guillaume9999
5
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le 21 juil. 2025

Critique lue 683 fois

Guillaume9999

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