L'annonce de Donkey Kong Bananza a pris tout le monde de cours. Peu auraient misé sur cette license pour accompagner la sortie de la Switch 2, a fortiori venant de l'équipe responsable des derniers Super Mario. Pourtant, nous y voilà. La Switch 2 est enfin là, et DK Bananza sort après que Mario Kart World a conquis les salons du monde entier. Alors, qu'est-ce que ça vaut ?
La première chose qui frappe en découvrant le jeu est sa direction artistique pour le moins singulière. Les couleurs sont criardes, le character design atypique (notamment celui de DK, qui demande un temps d'adaptation), et tout l'univers, personnages compris, est constitué de blocs solides qui donnent un côté "anguleux" à l'ensemble. C'est étrange, perturbant presque.
Si on m’avait demandé à quoi ressemblerait mon DK rêvé, j’aurais probablement décrit l’inverse.
Pourtant, cette direction artistique singulière est précisément ce qui rend le jeu immédiatement mémorable, à l'inverse de Super Mario Odyssey, réalisé par la même équipe, beaucoup plus convenu dans son approche. Le gameplay, lui, embrasse totalement ce concept en faisant des mondes du jeu des bulles de voxels presque totalement destructibles. Démolir les décors est un plaisir qui ne faiblit jamais, même après des dizaines d'heures de jeu, grâce notamment à un sound design au poil.
Une autre grande force du jeu est son renouvellement constant. Ce qu’on fait dans les dernières heures n’a presque rien à voir avec les débuts. Les mécaniques de gameplay se déploient progressivement jusqu’à culminer dans un final époustouflant, une séquence de plateforme magistrale qui m’a littéralement scotché. (conseil : fuyez les spoilers. Vraiment.)
Pendant tout le jeu, mon esprit n'a cessé de l'associer aux grands du genre plate-forme : Super Mario 64, Super Mario Galaxy, Banjo-Kazooie, voire même le plus récent Astro Bot. Donkey Kong Bananza est de cette trempe.
Alors, rendez-vous dans 20 ans.
Quand les enfants d'aujourd'hui seront devenus grands, et qu'ils se rappelleront avec nostalgie du jour où Donkey Kong est entré dans leur vie.
Quand les journalistes de 2045 se demanderont comment le jeu fait pour ne pas prendre une ride.
Quand on continuera à comparer les jeux de plateforme à ce jeu. A sa mise en scène parfaite, son rythme implacable, son OST nostalgique, son final grandiose.
Ce Donkey Kong Bananza est un jeu rare, qu'on quitte avec un mélange de joie enfantine et de mélancolie nostalgique. En posant la manette devant les crédits de fin, j'ai retrouvé l'espace d'un instant l'insouciance que j'avais devant Banjo Kazooie sur ma Nintendo 64.
Merci, Nintendo, pour ce cadeau.