Donkey Kong Bananza
7.8
Donkey Kong Bananza

Jeu de Nintendo EPD et Nintendo (2025Nintendo Switch 2)

La toile s'enflamme, IGN met 10/10 à Donkey Kong Bananza quand d'autres voient en notre bon singe à la cravate rouge (qui s'approche de la cinquantaine au passage) un prétendant au GOTY 2025... Et puis, il y a moi. Un ancien aficionado des jeux Nintendo, qui, ayant dépassé ce biais cognitif qui m'empêchait de voir leurs défauts, se lance un peu au hasard dans la découverte du jeu. Critique garantie sans spoil majeur.


"Du coup, c'est quoi, ce Donkey Kong Bananza ?"

Je vais me préserver de vous apprendre l'alphabet, la proposition de gameplay de ce Donkey Kong, c'est bel et bien de démolir un peu tout ce qui bouge. La sauce prend assez vite, on a des récompenses et des piécettes qui valdinguent de partout, si bien qu'on retrouve un peu les sensations des platformers de l'époque (vous savez, ramasser les pattounes...).

Néanmoins, donner la possibilité au joueur de tout détruire tend à rendre le level design très plat. Par exemple, s'il y a une lune à atteindre en hauteur dans Mario Odyssey, le joueur va se mettre à chercher une solution pour l'atteindre (trouver un chemin, fouiller à droite à gauche, parler aux pnj...). Dans Donkey Kong, quand le joueur voit une banane, il défonce simplement tout ce qui le sépare d'elle. Le joueur réfléchit peu, il se contente de bourriner.

Et pour bourriner, il faut bien du terrain destructible... V'là que tu vas passer un temps dingue confiné dans des grottes à spammer le sonar pour trouver des bananes ou des fossiles à travers les murs, plutôt que de te montrer un joli décor où tu vois de tes propres yeux les points d'intérêt et où tu t'y diriges librement. C'est comme les jeux où tu passes 80% du temps à scruter la carte plutôt que le décor, tu comprends assez vite qu'il y a un problème dans la conception du monde et dans la création des points d'intérêts.


Pour boucler sur le level design, c'est sûrement le plus gros défaut du jeu. Du début à la - presque - fin, vous allez alterner entre biome chaud / biome froid, entre volcan et neige, entre désert chaud et désert froid, dans des niveaux au charme inexistant. Je vais très légèrement spoil: ma plus grosse déception c'est ce biome "forêt" qui est en fait un marécage sans aucun arbre (enfin si, des troncs complètement dénudés) et du poison et de la boue absolument partout. Comparez ça au biome forêt de Mario Odyssey... C'est une vaste blague.

Je reprends le titre de ma critique: Odyssey le faisait, mais en mieux. Le monde de la cuisine, le monde de la forêt, le monde de l'île perdue, New Donk City... Tous les niveaux avaient une vraie identité et un charme immense. Ici, et presque jusqu'à la fin (un certain niveau en particulier est vraiment riche et original), j'ai pris aucun plaisir à parcourir les niveaux tellement ils étaient plats en terme de direction artistique.


" Mais l'aventure en tant que telle, elle est bien ?"

Le jeu se laisse parcourir tout du long, il y a pas mal de bonnes idées en terme d'ennemis ou de boss, et beaucoup de choses à voir. Comptez une bonne quinzaine d'heures pour terminer tranquillement l'aventure, et un peu plus du double pour réaliser le 100%.

Pour combler un peu les trous, vous allez trouver un paquet de sous-niveaux tout au long du jeu. Et pour le coup... pour quelqu'un qui cherche à compléter au maximum ses jeux, je les ai trouvés imbuvables. Très peu d'idées originales, très peu de challenge, c'est juste: buter tel nombre d'ennemis, ou faire un petit parcours où tu fais virtuellement la même chose que dans le monde normal: tout démolir et faire deux-trois sauts. Le tout entrecoupé de temps de chargement qui, à force, sont interminables. Encore une fois, Mario Odyssey le faisait, mais en mieux. Était-ce parce qu'il y en avait moins ? Parce qu'ils étaient plus intéressants ? Je pense que la réponse se trouve quelque part entre les deux.


"En écoutant les OST, t'as la banane ?"

Allez, petit encart où on parle de la musique. Eh bien... euh... hum hum.

Mario Odyssey le faisait... mais en mieux ?

Franchement, j'en ressors avec aucune OST qui m'est resté en tête, si ce n'est les musiques des Bananzas (chantées par Pauline), qui sont pour le coup globalement très réussies. Mais Mario Odyssey avait aussi des musiques chantées réussies... Ça ne lui empêchait pas d'avoir de superbes OST à côté (monde de la forêt, monde du lac, monde de la cascade, pour ne citer qu'eux).

Bref, une OST très oubliable dans l'ensemble.



Enfin, j'aimerais terminer par ce qui fâche... Parlons des lags. J'ai lu, et j'ai commenté une autre critique à ce sujet sur ce même site qui disait qu'il n'y avait pas de lag, que c'était pas du tout dérangeant. Les créateurs du jeu en avaient parlé quelques temps avant la sortie du jeu, en expliquant que la physique du jeu demandait beaucoup de ressources. Justifiable, donc ?


Je vais vous dire. Je ne suis pas maniaque des lags, je m'en fiche tant que ça ne gâche pas - ou pire, n'interrompt pas - l'expérience de jeu.

Qu'il y ait des lags quelques fois en jeu... soit.

Qu'il y ait des lags très sévères sur la carte... bon... on peut pardonner.

Mais qu'il y ait des lags PENDANT LES COMBATS DE BOSS... Ça, désolé, on peut fermer les yeux quand c'est Nintendo autant qu'on veut, je ne trouve pas ça pardonnable. Prendre des dégâts lors des combats de boss parce que ça rame comme en enfer, dans un moment où tu dois JUSTEMENT faire attention à prendre le moins de dégâts possible, ça gâche sévèrement mon expérience de jeu.


Sur l'échelle du lag on est sur du Tears of the Kingdom, en gros. Quoique j'ai pas souvenir qu'il y avait des lags lors des combats de boss sur TOTK.

Et on était sur Switch 1... Ouais, ça craint.



Je vais donc tâcher de conclure en disant que Donkey Kong Bananza est un jeu agréable à parcourir, le gamefeel est bon et évoque de bons souvenirs. Néanmoins, à défaut de répéter bêtement le titre de ma critique, je pense qu'ils auraient quand même pu faire beaucoup mieux, et le jeu souffre selon moi de très gros défauts de conception.


Un bon jeu ? Oui.

Un 10/10 ? Il s'agirait d'ôter ses oeillères. Véritablement.






Zaap
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le 29 juil. 2025

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