Oui mais là non quand même.

Sorti un an seulement après Dracula Résurrection, on prend la même et on recommence. C'est à peine si "France Telecom Multimedia" a eu le temps de devenir "Wanadoo Editions". Paye ton repère temporel, fière année Y2K.


Alors donc on reprend littéralement l'aventure où on l'a laissé, en démarrant directement avec la cinématique de fin du 1er Dracula, puis avec un cut qui nous annonce qu'on se retrouve à Londres une semaine plus tard. Bien qu'imparfait, je lui ai trouvé plein de bonnes choses à ce premier Dracula. Succès commercial, les studios ont vite voulu lancer la suite.

Bien plus long et plus ambitieux, on y met les moyens. Le moteur du jeu n'étant pas retouché on va pouvoir mettre le paquet sur l'Aventure.


Ah l'Aventure... Ce souffle indomptable qui rime avec des zones cliquables cachées au milieu de nulle part, des comportements erratiques de gameplay, des énigmes à résoudre sous contrainte de temps, des morts injustes ou absurdes, un scénario indigent, etc.

Les développeurs ont du se dire que le premier jeu était facile (vrai) et que le second serait bien plus amusant si on poussait la difficulté au niveau maximum voire au-delà (FAUX !).

Entendons-nous bien, je n'ai rien contre la difficulté. Celle intelligente, qui fait confiance au joueur et qui sait le guider subtilement. Celle qui, une fois dégainé la soluce, vous fait mourir de honte de ne pas avoir trouvé tout seul.

Quand je dégaine la soluce de Dracula 2 : The Last Sanctuary, je meurs de honte, oui, mais pour l'équipe responsable de ce naufrage.


Avancer dans Dracula 2 relève souvent d'un chemin de croix. Les zones les plus en vues et solutions les plus évidentes ne sont pas toujours accessibles. Les zones à cliquer sont parfois des zones de quelques centimètres SANS AUCUN SIGNE DISTINCTIF ! De plus, les zones interactives sont généralement signalées par un pictogramme... MAIS DES FOIS NON ! La plupart des énigmes répondent à une certaine logique, mais parfois on est tout simplement sur du RANDOM PIF YOLO C'EST MAGIQUE. Même avec la soluce, je n'ai toujours pas compris certaines énigmes. Si tout n'est pas à ce niveau, le dernier tiers du jeu est l'apothéose des énigmes nawak. Entre les résolutions incompréhensibles ou sans logique apparente, on trouvera aussi des énigmes punitives sensées démontrer le machiavélisme de Dracula. Il démontre surtout l'esprit sadique de la personne en charge de cette partie du jeu.


Tout n'est pas complètement à jeter dans ce Dracula 2. Plus foutraque et moins inspiré que le premier, certains passages se défendent.

L'ensemble donne en réalité un sentiment de collage, comme si plusieurs équipes se chargeaient de différents passages du jeu, mais en se parlant uniquement une fois par mois. Un collage qui se ressent à la fois dans les environnements et dans la difficulté des énigmes. Il y a le Londres peu inspiré (youpi les égoûts) et même parfois complètement improbable. Certains passages (le théâtre !) tiennent véritablement du nanard vidéoludique. On retrouvera aussi plein d’environnements pompés du premier jeu (vous aviez aimé, vlà du rab'). Et la fin en apothéose est digne du piège machiavélique (NON) digne d'une fan fiction.


Pourtant le jeu est ambitieux. Long (trop) : j'ai pas compté mais au moins la douzaine d'heure, indéfiniment plus sans la soluce (mais vous aurez brisé votre sangé mentale avant d'en voir la fin). Un effort est fait sur la galerie de personnage et sur les nombreuses cinématiques entre 2 lieux. Quoi qu'ils ne semblent pas être arrivé au bout, il arrive qu'on meurt subitement sans qu'aucune cinématique vous explique ce qui vous a tué. Ambiance. De plus lors des animations, les lèvres ont la fâcheuse tendance à vouloir se séparer du visage qui les portent. Effet garanti notamment chez votre épouse Mina, qui est normalement votre seul motivation à vous infliger un jeu aussi médiocre. Hors cinématiques, les écrans sont désespérément figés. Et le scénario, loin de miser sur l'ambiance inquiétante du premier, se noie dans la surenchère d'effets de manche médiocres, au point où Dracula passe pour un bouffon, un méchant incapable de série B, prêt à échafauder des plans faussement machiavéliques au lieu de vous tuer proprement lorsqu'il le peut.


Bref, n'en jetez plus, ce jeu est un empilement d'idées médiocres mal agencées au mieux, et proprement insultantes au pire. J'espère que les coupables ont été banni du monde du jeu vidéo et remplissent aujourd'hui une carrière exaltante d'experts comptables. C'est tout le mal que je leur souhaite.

Ignus
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Point'n'click : du meilleur au pire

Créée

le 26 sept. 2025

Critique lue 4 fois

Ignus

Écrit par

Critique lue 4 fois

Du même critique

Little Misfortune
Ignus
5

L'infortunée

Killmonday avait commis le brillant Fran Bow en 2015. Je n'attendais pas moins d'excellence dans leur récent Little Misfortune. La patte graphique, la thématique horreur-enfance, tout semblait...

le 27 mars 2022

4 j'aime

The Witch
Ignus
8

Une simple histoire de sorcière

Une famille au XVIIe, dans le dénuement, vivant au bord d'un bois hostile, forcément hanté par une créature maléfique. Arrive ce qui doit arriver. Alors oui, c'est relativement convenu et ceux qui...

le 28 juin 2016

4 j'aime

Beautiful Desolation
Ignus
6

Superbe, mais...

Quel jeu absolument surprenant. Il parvient avec brio à équilibrer ses époustouflantes qualités avec ses très ennuyeux défauts. À ce niveau d'écart entre le meilleur et le pire, c'est presque un...

le 9 oct. 2020

3 j'aime

2