L’ouverture de la boîte de Pandore, sur deux genres du jeu vidéo que j’avais quasi totalement boudé depuis des années (combat et course), m’amène désormais sur les pas de Dragon Ball Fighter Z (2018). Il est quand même dingue de se dire qu’aujourd’hui ces deux genres sont devenus des expériences destinées à un public de niche alors que dans les années 90, voire 2000, ils constituaient, à eux seuls, au moins 50% du catalogue d’une console ! Bref, actuellement en train de lire l’édition « Perfect » chez Glénat du légendaire manga Dragon Ball, il me fallait remettre les mains sur un jeu de la franchise d’Akira Toriyama. Le dernier en date, pour ma part, était Dragon Ball Xenoverse joué en 2017 et j’avais adoré. Bon, pour ne pas trop ménager de suspense j’ai beaucoup moins apprécié Dragon Ball Fighter Z, la raison tient à un système de combat que je qualifierais de « semi-automatique » assez étrange et un mode solo inintéressant.
Vu que je suis un gros nullard en jeu de combat, ce qui m’intéresse en premier chef, c’est le mode Histoire ou le mode Arcade. Deux modes qui me permettent déjà de prendre en main le titre, de découvrir l’univers le cas échéant (Injustice 2 ou Mortal Kombat), mais aussi de débloquer tout un tas de merdouilles que l’on trouve spécifiquement dans ce genre de jeux : tenues, arènes, armement… bref, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la personnalisation de personnages. Souvent ces modes imposent au joueur d’alterner entre différents personnages, bref pour un joueur novice et spécialise du hors-ligne, c’est parfait. Or, dans ce Fighter Z, si le mode arcade est très sympathique et propose les défis habituels attendus dans ce mode, le mode histoire est complètement naze. On vous propose d’incarner une sorte de conscience pénétrant les personnages de l’univers Dragon Ball à tour de rôle et influençant leurs pouvoirs et volonté. Ceci donne une histoire loufoque dans laquelle Sangoku et Freezer seront des alliés de circonstance pour abattre C-21, la grande méchante de cet épisode. Franchement, c’est nul. Par ailleurs, contrairement à la licence Mortal Kombat, aucune ambition dans les cinématiques scénario ou dans la mise en scène de manière générale. On se croirait devant une présentation Power Point légèrement animée. Histoire nulle, aucune ambition, aucun travail de mise en valeur du scénario, des combats en chaîne contre des clones ni fait ni à faire… Aucun intérêt donc, je n’ai d’ailleurs terminé que deux campagnes sur les trois proposées. A l’époque, Xenoverse était beaucoup plus ambitieux dans sa réalisation.
Côté combat, on retourne sur le traditionnel combat en 2D avec, tout de même, la possibilité de se battre dans les airs. C’est très dynamique : les animations des combats et l’énergie véhiculées par les personnages (vitesse, cris, animation) sont impressionnantes, on se croirait dans le dessin animé. Par contre, et sans être un expert en la matière, j’ai trouvé les combats peu intéressants. Les personnages ont la même palette de coups avec quelques coups spéciaux caractéristiques de leur histoire bien évidemment. On tabasse les mêmes touches et l’objectif est d’enchaîner l’adversaire le plus longtemps possible en alternant avec vos trois personnages. Si contre une IA, ça peut être marrant 5 minutes, quand vous jouez en ligne contre des experts (toujours présents après 7 ans) vous vous faites atomiser la gueule sans avoir eu la possibilité d’appuyer sur une touche. Dragon Ball Fighter Z pourrait s’apparenter à un jeu musical. En effet, vous jouez votre partition (un ensemble de touches bien précis) pour empiler les combos jusqu’à épuisement de la barre de vie adverse. Pour les néophytes, c’est décourageant et de mon point de vue, inintéressant. Surtout que comme je le disais en introduction, tout est auto ciblé, scripté parfois. On a le sentiment de jouer à un jeu de combat semi-automatique, les actions s’enchaînent, les animations aussi que l’on déclenche en fonçant sur un adversaire pour l’enchaîner. Tout est très bien rendu à l’écran, c’est beau, fluide, impressionnant parfois mais complètement fade manette en main.
Tout n’est pas à jeter dans ce titre, il reste un titre à essayer pour tous les fans de Dragon Ball d’autant plus si vous êtes un joueur compétitif. Le hall est bien foutu, on peut croiser des joueurs et leur proposer une castagne. Franchement, niveau multi, le titre d’Arc System Works est incroyable. Il y a une pléthore de modes de jeux pour s’amuser ou suivre des compétitions. Le système d’interaction sociale est un peu limité contrairement à Xenoverse encore une fois, on ne peut parler que par autocollants interposés. Enfin, les récompenses à gagner sont peu intéressantes. Pas de costume, on ne gagne que des couleurs alternatives pour nos combattants. Fini le système de capsules d’attaques, comme je vous ai dit, tous les personnages sont dotés d’attaques de base et de leurs coups spéciaux (trois ou quatre max). Le contenu à se mettre sous la dent en solo en revanche est très maigre et malheureusement trop répétitif en ce qui me concerne. Au final, j’ai joué environ 14h et débloqué 45% des succès mais je n’avais aucune envie de poursuivre l’expérience.
Bon, je n’ai pas parlé du roster de personnages. Ne vous inquiétez pas, ce dernier est évidemment bien fourni. Alors peut-être pas autant que les productions 3D mais vous en avez pour votre argent d’autant que le titre et ses DLC sont facilement trouvables pour une bouchée de pain. Aujourd’hui, c’est l’argument commercial par excellence, surtout dans les jeux de combat, où l’on vend à la découpe les personnages autrefois déblocables in game. « J’ai mal à mon jeu vidéo » comme dirait le bon vieil Hooper.
Dragon Ball Fighter Z impressionne par sa direction artistique, sa nervosité et son respect du matériau d’origine. Il demeure fondamentalement un bon jeu et la réputation de cet épisode n’est plus à faire. Seulement, derrière le vernis spectaculaire, le plaisir s’étiole vite, bien plus vite que dans d’autres jeux du genre. La production d’Arc System Works s’adresse avant tout à une élite compétitive et laisse peu de place aux joueurs occasionnels notamment du fait d’un modo solo peu intéressant, scénaristiquement au ras des pâquerettes et par un gameplay étrange orienté combo pour joueurs pro. Bref, Fighter Z s’apprécie à petite dose surtout si vous ne lorgnez pas sur les classements en ligne.