Marathon Ball : 7/8
Si le début des années 2000 a été marqué par la série des Budokai, la seconde moitié de la décennie s'est écrite sous le signe d'une autre série : Budokai Tenkaichi (qui n'a aucun lien avec la série précédente malgré son nom, au Japon elle s'appelle simplement Sparking).
Cette nouvelle orientation marque une nouvelle façon de jouer. Exit le jeu de combat en 3D classique à la Tekken, bonjour la baston avec une grande liberté de déplacement, un vaste champ de bataille et la caméra placée derrière les combattants. S'il ne s'agit pas du premier jeu dit "Arena Fighter" (qui deviendra vite associé aux adaptations de jeux tirés d'anime, comme Naruto Ultimate Ninja Storm ou J-Stars Victory VS), le premier Budokai Tenkaichi a très vite popularisé le genre, qui aura une belle vie pendant une dizaine d'années.
Ce premier épisode étant exclusif à la PS2, je ne peux pas y jouer, passons donc tout de suite à l'épisode suivant, sorti sur Wii en 2007.
Version Wii qui a la particularité de proposer de lancer certaines attaques à l'aide de la reconnaissance de mouvements des Wiimotes. Pour cause de canicule, je me suis abstenu de jouer de cette manière et ai donc jeté mon dévolu sur les contrôles à la manette classique. J'ai constaté une certaine rigidité dans le contrôle des personnages, ainsi que certaines attaques qui ne sortaient pas quand je le demandais. Ma manette classique de la gamme PDP (approuvée par Nintendo mais pas construite par eux) est peut-être en cause, mais puisque je n'ai pas à m'en plaindre quand je joue à Brawl, j'ai quand même des doutes. Quoiqu'il en soit, la série ayant la réputation d'être assez souple, j'avoue n'avoir pas du tout ressenti ça, et ça a un peu impacté mon plaisir de jeu, le temps de prendre en main les commandes et de trouver quelques combos efficaces.
Pour le reste, le jeu est plutôt simple : deux boutons d'attaque, un bouton de garde, un bouton pour charger le ki, le reste est lié aux déplacements. C'est plutôt facile à prendre en main, même si les personnages ont finalement assez peu d'attaques, ce qui finit par rendre les affrontements répétitifs.
Et ce n'est pas le mode Aventure qui va lutter contre ce sentiment. Celui-ci consiste à enchaîner plus de 200 combats, qui retracent toute la série depuis la saga Saiyen jusqu'à la fin de Dragon Ball GT. Le point positif, c'est qu'on a enfin un peu de variété dans les scénarios (même les films sont adaptés !) et qu'on ne s'enfile pas juste les quatre arcs de DBZ en boucle. Le point négatif, c'est que les arcs mineurs (films et GT donc) sont en général adaptés en trois à six combats, alors que les arcs majeurs (Saiyens, Freezer, Androïdes et Boo) font une vingtaine de combats chacun. On a donc l'impression de refaire les mêmes scénarios déjà vus trop de fois dans les Budokai, avec une mise en scène pas toujours à la hauteur (un exemple parmi d'autres : le film Les Frères Ennemis dont 90% de l'intrigue se passe dans un arbre géant, est adapté ici sans qu'on ne voie jamais l'arbre, alors qu'il est mentionné dans les dialogues) et avec parfois de gros fillers. Typiquement, l'arc Namek n'avait pas besoin d'être long au point de nous montrer tous les combats mineurs qui ont eu lieu.
Les arcs les plus cools sont pour moi les what-if, mais ils sont très peu présents dans cet opus, à peine 3 sur une vingtaine d'arcs. L'un d'eux met en scène Radditz, qui est un personnage que j'apprécie beaucoup visuellement et qui a été malheureusement trop vite expédié dans l'histoire originale, donc je suis content !
Le sentiment de déjà-vu est toutefois très présent, même si BT2 a au moins le mérite d'avoir des adversaires plus variés que ceux que j'avais vus jusque-là.
Puisque c'est l'autre gros argument de la série des Tenkaichi : le nombre de personnages pharaonique ! Plus de 70 persos dans ce BT2, 160 dans BT3, 180 dans Sparking Zero… Et autant les épisodes suivants ont la réputation d'avoir mis 150 versions du même personnage pour gonfler le roster, autant je trouve que BT2 a un assez juste équilibre. On n'échappe pas aux 9 versions de Goku (+ les fusions) et on peut noter quelques oublis un peu dommageables (en particulier dans les premiers arcs de DB, je pense au Général Blue ou à Chichi), mais la sélection est variée et brasse correctement des personnages du début à la fin de la franchise, piochant allégrement dans le canon et le hors-canon de la série.
Dommage en revanche que l'immense majorité des personnages soit cachée au lancement du jeu. Si on a acheté le jeu pour le mode VS, on se retrouve donc à commencer avec les sempiternels Goku, Gohan, Vegeta, Piccolo… Débloquer la majorité des autres personnages se fait via des fusions d'objets, ce qui peut prendre un certain pour réunir tous les ingrédients nécessaires. On en débloque aussi pas mal via le mode Aventure, heureusement, mais on aurait pu imaginer plusieurs manières de débloquer chaque personnage (en mode Aventure OU après un certain nombre de matchs OU via des fusions) comme dans Smash Bros, pour que l'intégralité du casting soit facilement accessible quelle que soit notre manière de jouer. J'espère que BT3 corrigera ça, parce que ça va être vite chiant de faire des fusions d'objets aléatoires pour débloquer le double de personnages.
Notons la présence d'un mode Entraînement assez robuste, qui explique correctement les bases du jeu. Attention toutefois si vous changez la configuration des touches dans les options, puisque le mode Entraînement (tout comme les autres menus) ne s'adapte pas à vos modifications. Typiquement, j'ai modifié quasiment tous les boutons pour avoir un gameplay un peu plus proche de Smash Bros, ce que le jeu n'apprécie pas du tout, et je devais avoir une carte mentale dans la tête pour me dire "Alors, il me demande d'appuyer sur B, donc il faut que j'appuie sur Y", ce qui est franchement aberrant.
Enfin, je remarque le retour de l'aspect light-RPG des Budokai, avec la personnalisation des personnages. Fort heureusement, on n'a plus à équiper des capsules pour débloquer des attaques ou des techniques, mais on peut tout de même booster les stats des combattants, comme leur défense, attaque, ki... A mon sens, c'est superflu dans un jeu de combat et ça ne fait qu'augmenter artificiellement la difficulté des combats en rendant vos personnages très faibles si vous n'équipez rien, mais bon, on s'en sort.
BT2, c'est une jolie lettre d'amour à la franchise et ses personnages, qui sacrifie la profondeur du gameplay des Budokai (pas si profond que ça en vrai, mais Budokai 3 était un jeu de combat classique tout de même assez robuste) pour plus de spectacle. C'est pas déplaisant, mais j'aurais plus pris mon pied avec des personnages moins rigides ou un mode Aventure moins redondant avec ses trois prédécesseurs de chez Dimps, même si je suis content d'avoir enfin pu expérimenter quelques scénarios de GT.
On verra comment BT3 améliore (ou non) la formule, en espérant déjà qu'il soit moins radin sur les persos disponibles au lancement du jeu et qu'il abandonne définitivement la personnalisation des combattants.