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Dragon's Dogma 2
7.2
Dragon's Dogma 2

Jeu de Capcom (2024)

J'ai détesté adorer: Un chef-d'œuvre du gameplay, un naufrage du reste

Un chef-d'œuvre du gameplay, un naufrage du reste

Dragon’s Dogma, c’est le jeu qui vous rappelle pourquoi le gameplay est roi… et pourquoi tout le reste compte aussi. Un système de combat exceptionnel, un bestiaire qui frôle la perfection, une exploration immersive, mais aussi une narration torchée en cinq minutes, des quêtes FedEx à pleurer et une philosophie de game design qui confond “exigence” avec “supplice”. Un bijou de combat, un désastre de RPG.

Un combat phénoménal, un bestiaire d’anthologie

Soyons clairs : Dragon’s Dogma brille dans tout ce qui touche au gameplay pur. Chaque combat est un concentré d’intensité, les classes sont ultra-variées, et l’impact des coups est grisant. L’escalade des monstres à la Shadow of the Colossus est une masterclass, et le bestiaire est sans doute l’un des meilleurs du genre. Griffons, cyclopes, hydres… Chaque créature est un mini-boss en soi, avec ses propres patterns et faiblesses.

Le système de pions, sur le papier, est génial : on entraîne et façonne son compagnon, qui apprend de nos combats et s’adapte à l’environnement. Dans les faits ? Il passe 100 heures à répéter la même phrase comme un disque rayé.

Un pion, oui. Un compagnon ? Jamais.

Là où The Last of Us et God of War construisent des relations profondes entre le joueur et son compagnon, Dragon’s Dogma rate complètement le coche. Votre pion n’a aucune personnalité. Vous pouvez interagir avec lui, mais à quoi bon, vu que la réponse est toujours la même : une phrase digne d’un mauvais film BDSM.

“Oh oui, je suis votre chose, l’Insurgé, je n’existe que pour vous !”

Sérieusement, Capcom ? À quoi bon offrir des interactions si c’est pour les saboter avec un poncif ridicule qui transforme notre pion en larbin servile et lobotomisé ? À force, on en viendrait presque à comprendre pourquoi il passe son temps à dire des banalités – il ne veut probablement pas qu’on lui parle non plus.

Un monde ouvert qui sabote l’exploration

L’exploration est un pur plaisir… du moins, tant qu’on n’essaie pas de revenir en arrière. Parce que Dragon’s Dogma, dans son immense sagesse, a décidé que le voyage rapide était un luxe, pas une mécanique de confort.

Si vous voulez vous déplacer rapidement, deux options :

Vous souffrez.

Vous sortez le portefeuille et vous achetez des Pierres de Faille, objet de luxe distribué avec la générosité d’un banquier suisse.

Ce qui est particulièrement ironique, c’est que le directeur créatif du jeu avait fièrement déclaré que “un bon open world ne doit pas avoir besoin de fast travel”. C’est marrant, parce que son jeu en aurait plus besoin que n’importe quel autre.

Une narration torchée sur un post-it

Vous aimez les grandes histoires épiques, les personnages profonds, le lore riche ? Mauvaise nouvelle : Dragon’s Dogma vous offre une intrigue qui tient sur un ticket de caisse et un lore qui disparaît aussi vite qu’il est évoqué.

Les dialogues sont plats, le ton du jeu oscille entre le sérieux absolu et le grotesque involontaire, et la direction scénaristique donne l’impression que l’histoire n’a été écrite qu’après le développement du jeu, sur un coin de table, juste avant la deadline.

Des quêtes annexes dignes d’un MMORPG fauché

Vous pensiez que les quêtes FedEx appartenaient au passé ? Dragon’s Dogma vous prouve le contraire avec des missions qui semblent tout droit sorties d’un MMO des années 2000. “Va chercher ça”, “Tue trois gobelins”, “Ramène-moi un champignon”... Ubisoft aurait pondu ça, on crierait au scandale.

Le “Capcom Pass” et la presse aveugle

Si Ubisoft avait sorti Dragon’s Dogma, il se serait fait démolir. Metacritic aurait affiché 64 et les tests auraient été remplis de critiques acerbes sur son monde vide, son manque de narration, et son fast travel honteux.

Mais c’est Capcom. Et Capcom a la hype de son côté. Alors la presse note dans le sens du vent et balance un 87, en nous expliquant que ce sont des “choix audacieux”. Deux poids, deux mesures.

Verdict : Un jeu sublime… si on éteint le cerveau

Si vous cherchez le meilleur système de combat du genre, une exploration immersive, et un bestiaire fascinant, Dragon’s Dogma est une pépite. Mais préparez-vous à subir des allers-retours inutiles, des quêtes bidon, un pion qui radote pendant 100 heures, et un monde ouvert qui confond “exigence” et “masochisme”.

C’est le triomphe absolu du gameplay sur tout le reste. Et tout le reste méritait mieux.

AlemMoorish
6
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Créée

le 23 mars 2025

Critique lue 27 fois

AlemMoorish

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