Eastward
6.6
Eastward

Jeu de Pixpil et Chucklefish Games (2021Nintendo Switch)

Eastward : John est un mineur aguerri. Il a pris sous son aile la jeune Sam, et ensemble ils vivent dans une caravane, sous terre, dans la petite communauté de l'Ile-Cocotte. Mais Sam ne craint pas ce miasme qui a poussé l'humanité à s'enterrer. Elle est convaincue qu'il y a autre chose, ailleurs, à la surface. Elle pousse alors John à l'accompagner dans cette aventure en plein air.


Ceci est un excellent jeu. Mais il est très différent de ce qu'on pourrait croire au premier abord.
C'est un jeu d'aventure, certes, qui emprunte beaucoup au gameplay de Zelda, utilisant la même perspective, mais c'est aussi, et presque surtout, un jeu narratif dans lequel les nombreux dialogues ont une place primordiale. Si vous chercher un jeu d'action non-stop, passez votre chemin. Si vous êtes attachés à une ambiance riche, des textes bien écrits et une intrigue surprenante et originale, foncez, mais attendez-vous à passer pas mal de temps à bouquiner.


L'atmosphère du jeu est très particulière. Déjà on incarne un vieux mineur taiseux, patibulaire, barbu, en doudoune rouge, qui par à l'aventure armé d'une poêle à frire. Parce qu'on peut être sinistre et un excellent cuistot ! Et c'est important ! Son art de manier la poêle va s'avérer vitale, aussi bien pour la balancer au travers de la tronche des différentes créatures rencontrés, que pour cuisiner des plats permettant de se régénérer ou de booster ses stats. D'autres armes viendront ensuite compléter l'arsenal, mais la sacro-sainte poêle restera incontournable.
On dirigera également Sam, qui se découvrira des pouvoirs psychiques de plus en plus puissants et pratiques au fil de l'aventure.


L'histoire se parcours au travers différents villages, et n'est pas toujours très enthousiasmante, loin de là, le miasme dévorant tout sur son passage. La fuite en avant et la recherche des origines de Sam, la recherche de solutions salvatrices se feront dans la douleur, et souvent confronté à des personnages hauts en couleurs de cet univers qui louche sur le steam-punk.


Visuellement, on est sur du pixel-art de (très) haut niveau, avec des palettes de couleurs détaillées, travaillées, soignées et vraiment magnifiques. Le soin apporté aux décors, aux animations et à la musique contribue énormément à forger cet univers unique et apocalyptique.


La difficulté du soft est presque anecdotique, même si on se surprend à perdre parfois si on n'a pas pris soin de préparer convenablement ses petits plats. L'intérêt n'est pas dans la recherche de paterne de boss ou d'exploration punitive. On profite du voyage en étant prudent, comme il convient de l'être. On prendra également plaisir à fouiller les zones à la recherche de bonus (power-up, quarts de coeurs, etc). Même cuisiner est assez plaisant, et on joue le jeu pour chercher le plus de recettes différentes (alors même que je déteste ça habituellement dans les jeux !).


Le jeu pousse son background à nous parler très souvent d'un jeu nommé Earthborn, dont Sam est fan, auquel on pourra jouer sur les différentes bornes d'arcades dans les villages. Il s'agit d'un RPG à l'ancienne qui a la réputation d'être difficile à terminer (à en croire les gosses des villages). Là, pour le coup, j'ai passé mon tour. Il faudra être vraiment fan des tout premiers jeux au tour par tour pour s'y atteler. Ce jeu dans le jeu n'était peut être pas absolument nécessaire, mais il apporte un background supplémentaire.... Et peut être également des bonus si on le termine, seul un certain acharnement ou une soluce vous le diront.


Eastward est donc une véritable fable que l'on parcourt chapitre après chapitre, comme un bon livre, loufoque (on sauvegardera dans des frigos philosophes !), grave, drôle, touchant... Une belle réussite pour un jeu principalement narratif.

Baron_Samedi
8
Écrit par

Créée

le 8 févr. 2022

Critique lue 40 fois

Baron Samedi

Écrit par

Critique lue 40 fois

D'autres avis sur Eastward

Eastward
Bflorian
8

Un jeu au poêle

Ah, Eastward ! Comme nous t’attendions ! Rejeton de Pixpil, petit studio chinois dont Eastward est le premier jeu et édité par Chucklefish ( souvenez vous, Starbound ! Risk of...

le 18 sept. 2021

8 j'aime

Eastward
Kino-san
8

La perle indé de 2021 ?

Eastward est le premier jeu du jeune studio Pixpil localisé à Shanghai. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que pour un coup d'essai les gars ont mis les petits plats dans les grands. Au programme :...

le 19 oct. 2021

3 j'aime

1

Eastward
Lonaxous
6

Je te hais de tout mon corps mais je t'adore

C'est vraiment très bizarre, ce jeu est pour moi pas fini.Il est magnifique que ce soit pour le son, la lumière ou les graphismes.Le gameplay est plutôt soigné même si un peu brouillon...

le 15 oct. 2021

2 j'aime

Du même critique

ADN
Baron_Samedi
3

Lave ton linge sale en famille

ADN : Emir est un grand-père qui a connu la guerre d'Algérie, et autour duquel toute la famille trouve du réconfort. Lors de son décès, le ciment familial s'effrite, et le choc déclenche chez Neige...

le 11 janv. 2021

15 j'aime

The Empty Man
Baron_Samedi
5

Flutte

The empty man : James Lasombra est un ancien flic. Lorsque la fille de 18 ans de sa voisine disparaît, la police ne souhaitant pas engager de recherches, il se penche sur sa disparition qui va...

le 18 janv. 2021

13 j'aime

1

Aya et la Sorcière
Baron_Samedi
6

Aya pas fini son film

Aya et la sorcière : Aya grandit dans un orphelinat dans lequel elle parvient à manipuler son monde. Un jour, elle est adoptée par une sorcière. Espérant en devenir l'apprentie, elle découvre qu'elle...

le 31 janv. 2021

12 j'aime

3