Un chouette monde ouvert avec un bad guy d’anthologie

Far Cry 3 c’est un pot-pourri de pas mal de choses qui fonctionnent bien dans les open world concurrents, le tout mêlé à l’ADN de la série, à savoir un cadre magnifique en proie à une lutte armée à laquelle le joueur va se retrouver mêlé.

Le jeu nous présente son atout majeur dès son introduction (intro drôlement réussie, au passage) : Vaas le méchant chef psychotique des pirates. Son charisme et son imprévisibilité font de lui un personnage qui vole la vedette à tous les autres intervenants, et on prend un malin plaisir à progresser dans le jeu afin d’assister à une autre de ses crises de folie.

Mais le jeu est loin de se résumer à sa seule quête principale, et des tas d’occupations annexes vous attendent : chasse, assassinat, chasse aux trésors, escalade de tours radio désaffectées… La plupart des activités sont intéressantes : la grimpette sur les tours est franchement vertigineuse, les défis de chasse vous handicapent afin de toujours vous rendre vulnérable et les assassinats doivent être effectués au couteau après vous être infiltré efficacement.

Bref un monde ouvert comme je les aime, qui regorge de trucs à faire, et je me suis vraiment éclaté à virevolter de quête secondaire en quête secondaire, avant même de lancer la seconde mission principale du jeu ! Avouons quand même que certaines quêtes sont bien moins réussies, notamment quand il s’agit de rendre des services idiots aux autochtones.

Mais l’un des arguments massues de Far Cry 3 c’est quand même d’avoir su transformer le plomb en or. En effet, si les combats incessants contre les postes de garde étaient le défaut majeur de Far Cry 2, ici prendre d’assaut une base ennemie est un plaisir constamment renouvelé. Déjà parce qu’une fois capturé le camp reste capturé, mais surtout parce que le gameplay est tellement ouvert qu’il existe des tas et des tas de manières d’aborder chaque attaque. S’infiltrer, y aller en force, profiter d’éléments pertubateurs, on a jamais l’impression que deux attaques de camp se déroulent de la même manière, et on a toujours des nouvelles idées d’approche pour « la prochaine fois ».

J’aime beaucoup ces jeux où on commence par s’infiltrer, puis si les choses partent en eau de boudin on sort les gros flingues afin de finir le boulot de manière moins sournoise ! Si les deux gameplay sont réussis et si le jeu incite fortement à y aller en toute discrétion (bonus d’XP), alors on ça devient un défi franchement intéressant, mais pas trop frustrant.

Le monde visité est très sympa, et même si ça fait très redite du premier Far Cry, l’île possède une identité propre et c’est un vrai plaisir de s’y balader. On note également deux/trois scènes oniriques des plus réussies, qui vous retourneront vraiment le cerveau.

Du côté des défauts on peut signaler une finition en deça des grands ténors du genre (GTA et RDR en tête), qui du coup offre une immersion moindre : le placement des objets fait très « jeu vidéo » et certaines missions (espionner un mari adultère par exemple) brisent un peu la crédibilité du jeu. On a également droit à une encyclopédie interne présentant les objets, les lieux et les intervenants, et elle est aussi ratée que celle des Assassin’s Creed. Et à cause du même défaut : l’humour beauf à deux balles qui imprègne chacune des descriptions. Enfin il faut avouer que la seconde moitié du jeu traîne peut-être un petit peu trop en longueur.

Oh et la gestion de l’inventaire et des achats/ventes est vraiment nulle. Pondre une interface aussi peu ergonomique après le désastre de celle d’Assassin’s Creed III, il faut reconnaître un certain talent à Ubisoft dans le domaine !

Mais globalement le jeu est une vraie réussite, un classique qui a marqué son époque et qu’Ubisoft a l’air de répliquer plus ou moins à chaque nouveau Far Cry.

17/20