Far Cry, pour moi, c'est de l'île exotique, de la sueur, des flingues et du sang ! Bon, j'avoue que je n'avais pas fait le premier du nom en entier, j'avais juste surfé sur la version game cube qui, apparemment, était en carton mais hé, c'était pas si mal, de mon point de vue ! Enfin, toujours est-il que j'avais eu de l'appréhension pour ce troisième opus, développé par Ubisoft, jusqu'à ce que j'en lise plutôt... dieu du ciel, du bien ! Bon, finalement, profitant d'une promo sur Steam, je décide de me laisser tenter et me lance dans l'aventure. A moins sable fin, cocotier, fusil d'assaut et C4 ! Début dans la peau de Jase Brody, petit branleur athlète universitaire parti en vacances dans les îles pour y découvrir les joies de la rave sauvage et finalement capturé par des narco-trafiquants esclavagistes mangeurs de bébé. Pour une virée de rêve, c'est un poil raté. Résultat, il parvient à s'échapper, se retrouve tatoué par un mec chelou et se lance dans une croisade d'enfer pour récupérer ses amis et quitter ce Club Med aux activités plus que douteuses.

Back in my days, on grimpait des tours. C'était il y a un moment, en 2007, à la toute fin de l'année, tandis que j'explorais Jérusalem. Assez étrangement, six ans après, la grimpette de tour est devenue une sorte de gimmick dont Ubisoft a du mal à se séparer. Hop hop, chaque jeu propose donc sa séquence d'escalade un poil modifié, histoire de débloquer la foutue map qui vous permettra d'avoir accès aux centaines d'activité. En prime, ici, chaque tour que vous allez ainsi escalader vous permettra d'obtenir une arme gratuite. Comme ça, lorsque vous avez de l'argent, vous n'achèterez plus les armes, vous irez simplement grimper une tour pour obtenir le flingue dont vous rêviez. Bon, voilà. Ici, on a le problème d'à peu près toutes les productions Ubisoft de ces dernières années, avec cet espèce de Game Design très généreux, mais en même temps, très académique - de l'académie ubisoft, donc. Du coup, on se retrouve avec une quantité de chose à faire, mais qui rapidement se marche sur la tête. La chasse, par exemple, n'y coupe pas : on va vite rusher de la chasse au début pour avoir tous les holsters et les trucs du genre et ensuite ?... On pourra se faire de l'argent avec les peaux - argent qui ne sert donc à rien dans le jeu, puisque vos armes, vous ne les payez pas ou peu.
Le côté RPG du jeu est pas mal : le jeu tient pas mal à son côté "faites-le comme vous le sentez" et il est vrai que la sensation est assez bluffante de pouvoir varier un poil les plaisirs ! Personnellement, j'ai tenté à peu près tout en discrétion, sans faire usage trop souvent du caillou surpuissant - qui torpille un peu l'expérience de jeu. J'ai trouvé plutôt cool le "wallhack" qui, certes, facilite un poil la chose - mais qui évite le côté "je me fais spotted par un type à huit bornes que je n'avais pas vu". Là, on prend rapidement des habitudes de prédateurs, à grimper en hauteur pour contempler l'avant-poste que l'on va prendre d'assaut, cherchant la bonne méthode pour se faufiler dans ses murs sans déclencher l'alarme. Plutôt chouette. Bon, même en difficile, je n'ai pas senti les situations devenir jamais ingérables : les ennemis, la plupart du temps, sont agressifs, mais l'équipement du joueur est tellement conséquent qu'il est difficile de se retrouver dans une position désavantageuse sans vraiment l'avoir voulu. La faute au fait que vous êtes surarmé et que le jeu semble essayer de mettre le joueur en difficulté, mais pas vraiment de le tuer.
Sinon, il y a des moments cool, aussi. Par exemple, les explorations un peu à la sauvage, dans des lieux où vous n'avez pas la carte, lancé dans l'inconnu, avec toutes ces troupes ennemis qui parcourent les grands axes et que vous surveillez, tapis dans les hautes herbes. Ces moments plutôt sympas, aussi, parce qu'imprévu, de roulage de voiture pépère le long du littoral, à juste constater que le jeu est plutôt beau, dans l'ensemble. C'est con, parce que la plupart du temps, quand le jeu vous lâche un peu la grappe, c'est cool. On se paume un peu, on repère dans sa lunette un méchant qu'on explose aussitôt, on commence à se marrave grave avec des soldats ennemis... et, évidemment, le HUD vient vous rappeler que vous AVEZ UNE MISSION, BON SANG, ARRÊTE DE T'ENNUYER ET VA VITE FAIRE LA MISSION. Parce qu'apparemment, si je ne fais pas un truc prévu par le jeu, je tente de saboter l'expérience et du coup, le système vient me taper sur l'épaule avec un air un peu paternaliste. Et c'est relou. Parce que dommage, en fait. A vouloir trop en mettre et trop parfaire son plan, Ubisoft limite - j'ai presque envie de dire "une fois de plus" - l'appétence pour ce genre de grands espaces qui invite à l'exploration. Je suis dans un open world plutôt vivant, mais foutez-moi donc la paix et laissez-moi faire ce que je veux ! C'est exactement comme les missions de crime aléatoire de Watch_Dogs : se balader et ne rien faire, dans un open world, cela doit paraître rédhibitoire pour les développeurs qui ont rempli ras-la-gueule leur jeu (et on salue l'effort, évidemment).

Résultat, on a un jeu pas mal fichu, avec de vrais trucs cools et des features lourdingues signées Ubisoft. On a un scénario qui, s'il est assez téléphoné, dans l'ensemble, se tient, avec des pnjs qui, pour une fois, sont un peu plus sympathiques que la moyenne (bon, hormis le mec tatoué sur la poitrine, super bizarre et qui disparaît comme un inquiétant ninja - et vous retrouve en popant dans votre dos comme un tout aussi inquiétant ninja). Dans l'ensemble, rien à dire, c'est cool. Seulement, j'ai l'impression qu'Ubi veut tellement éviter la débandade qui a entouré le deuxième opus qu'on croirait voir un premier de la classe essayant activement de revenir dans les bonnes grâces du professeur : il est over-attentionné, tente d'attirer votre regard sur tous ses nouveaux gadgets trotrobiens et oublie que parfois, le joueur, il veut juste faire des trucs pas prévus par le système, sans que le système ne vienne le ramener sur ses rails avec véhémence. C'est pourtant pas si compliqué, quand même ! Allez, 7 quand même, pour saluer l'effort et la volonté de tirer le meilleur de la franchise.

Créée

le 4 févr. 2014

Modifiée

le 28 sept. 2014

Critique lue 263 fois

2 j'aime

0eil

Écrit par

Critique lue 263 fois

2

D'autres avis sur Far Cry 3

Far Cry 3
ThoRCX
7

Un petit cri de plaisir éloigné

Au début, Far Cry 3 ne m'avait pas émerveillé. Il faut dire que l'histoire ne commence pas forcément de manière très passionnante : on sent qu'il y a des qualités, mais pas grand chose transpire...

le 2 déc. 2012

87 j'aime

36

Far Cry 3
drloser
6

Divertissant, mais pas passionnant

(mis à jour avec la critique du multi) J’ai souvent reproché à Ubisoft de chercher à faire des jeux ambitieux sans prendre la peine de maitriser les aspects les plus basiques du FPS, à savoir les...

le 4 déc. 2012

47 j'aime

9

Far Cry 3
Gothic
8

Temptation Island

NEUF SEAMEN ET DEMIE ? Ce troisième opus de Far Cry est avant tout un parcours initiatique pour le héros, Jason, adepte de sports extrêmes venu sur les îles Rook avec une bande de potes, ainsi que...

le 21 janv. 2013

34 j'aime

7

Du même critique

Rusty James
0eil
9

Critique de Rusty James par 0eil

Après une longue discussion ayant pour thèmes les Parrains que je venais de découvrir et mon admiration pour le Mickey Rourke des années 80, magnifique dans Angel Heart, on me conseilla Rusty James,...

Par

le 3 févr. 2011

44 j'aime

1

Jurassic Park III
0eil
3

Script : ANIMAL EN ANIMATRONIQUE : "Allan ! Allan !"

Dans mon souvenir de ce film, il n'était, attention, "pas si mauvais". Cela qualifie les films qui ne sont pas bons, mais que je n'arrive pas à qualifier de mauvais tant ils jouent de la corde...

Par

le 23 déc. 2010

39 j'aime

7