Stop ! Arrêtez tout !

On a trouvé plus répétitif et plus linéaire que Final Fantasy XVI, et ce n'est même pas un remaster de Hugo Délire sur Plasytation 5 !

Rendez-vous compte : un jeu de la licence Final Fantasy dans lequel il n'y a même pas UN couloir, même pas une touche carré à enfoncer, juste à cliquer gauche, c'est vous dire si à côté, le dernier opus de la saga, c'est Mario Party en mode 16 joueurs.

Bon, après, ce n'est pas le même budget non plus, sans doute, FF:U on PC a dû coûter sept cent millions de fois moins cher, et être programmé par un étudiant dans un garage en un week-end (en poterie, l'étudiant), mais ça a son charme aussi - pour peu qu'on ne l'ait pas payé les 100 euros et quelques que le dieu internet exige aujourd'hui en tribut de quiconque souhaiterait un full set complet.

Sans grande surprise, on l'aura deviné dès son intitulé, FF:U on PC est ce qu'on appelle un jeu à licence, c'est-à-dire un produit de grande consommation sorti à la va vite, en parallèle du RPG sur téléphone portable, pour essorer les fans de l'animé tant qu'il en restait encore (si tant est qu'il y en ait jamais eu). Un goodies, donc, plutôt qu'un logiciel digne de ce nom, réunissant sur une même galette une horloge custom, des wallpapers ainsi qu'un set de voix et d'icones pour personnaliser votre PC, comme cela se faisait souvent à la glorieuse époque des modem 56k, des CDs Club Internet et du porno sur Minitel (on pourra bien en penser ce qu'on voudra mais n'empêche, ça, c'était du pixel art, bon sang !).

Reprenant à son compte (et en survol stratosphérique à dos d'Omega Bahamut) l'intrigue de l'animé, par l'intermédiaire de dialogues elliptiques (non doublés, oh, vous croyez quoi ? ça coûte de l'argent, des doubleurs) et de nombreuses captures d'écran de belle facture, le titre entend surfer sur l'engouement qu'aurait suscité la série si elle n'avait pas visé la barre des 50 épisodes avec le budget de 25 (et encore, même pas), et si elle avait su où elle allait d'emblée, plutôt que de partir dans tous les sens comme un Chocobo sans tête. Une ambition louable mais déplacée de la part du studio Gonzo, alors trop inexpérimenté, qui aura valu à l'intrigue d'être amputée de moitié et d'être conclue en catastrophe, avant de trouver son public au Japon sous forme de roman et de dramas audios (particulièrement recherchés).

Pour revenir au jeu (que nous appellerons ainsi faute d'un terme plus adapté), chaque chapitre se divise en une courte phase de visual novel, durant laquelle vous aurez systématiquement un ou deux choix à faire (ont-ils une incidence sur le déroulement de la partie ? La question reste entière, je ne parle pas l'oni-chan yamete), suivi d'un affrontement de "boss" en mode deck building (minimaliste, jusqu'à l'absence d'animations ou de fond sonore, ambiance "des chiffres et des lettres" garantie, youpi c'est la fête).

Et comme nous ne serons pas nombreux dans l'hexagone à nous y être frotté de notre plein gré (ce n'est pas sale), parce que je vous aime bien vu que vous me lisez et que vous allez cliquer sur "pouce vers le haut", je m'en vais présentement vous détailler le système de jeu, au nom de la science.

En début de partie, vous et votre adversaire disposez de 10 points de vie, et 0 points d'action. A chaque tour, vous pourrez gratuitement ajouter un point d'action à votre total, pour peu que vous ayez une carte "cristal" dans votre main. Vous allez ensuite tenter de réduire le nombre d'HP de votre adversaire à zéro en posant sur le terrain les créatures à votre disposition, sachant que poser une créature vous coûte un point d'action, et que sauf exceptions, celle-ci ne sera pas en position d'attaquer au tour où elle a été posée. En effet, chaque emplacement de créature est divisé en trois zones, et seules les créatures occupant la première zone sont en position d'attaquer ou de défendre. En cours de partie, vous aurez la possibilité de poser jusqu'à trois créatures sur votre terrain de jeu, auxquelles vous pourrez donner les ordres suivants : avancer d'une zone sur son emplacement (en payant un point d'action par franchissement de zone) et/ou attaquer en payant le coût d'action de la carte. Si aucune créature adverse n'est positionnée en première ligne, vous pouvez attaquer directement le "boss". Dans le cas contraire, vous devrez en priorité attaquer les créatures en question. De la même façon, vos créatures qui ne sont pas en première ligne ne peuvent pas encaisser de dégâts (là encore : sauf exceptions), mais pas vous servir de bouclier non plus.

Un système simple, ludique, et plutôt intéressant dans sa mécanique (je n'ose pas écrire le terme au pluriel) mais plutôt destiné à un jeune public, en cela qu'il pâtit d'une absence quasi totale d'effets de cartes et de possibilités de combos (certaines arrivent en jeu en zone 1 ou 2 plutôt qu'en 3, d'autres peuvent attaquer les créatures en zones de retrait, mais à part ça, ...), ce qui rend le jeu parfaitement jouable (et même enfantin, ça ne dépaysera pas trop ceux qui se sont infligé Final Fantasy XVI, avec ou sans anneaux), d'autant plus accessible à ceux qui ne connaissent du japonais que le nom des attaques de DBZ.

A noter également qu'il tourne encore très bien sur nos bécanes modernes, en plein écran, même si en 0 FPS (lol).

L'aventure (si l'on peut dire) est d'autant plus vite bouclée qu'au bout de sept chapitres, patatra, la fin (abrupte) tombe comme le couperet d'une bad ending (plusieurs fins alternatives possibles, toutes aussi rachitiques en termes de contenu), sans même s'offrir le luxe d'un générique - peut-être parce que j'ai fait les mauvais choix ? Oui, tiens, on va dire ça pour sauver l'honneur du jeu (et le mien, au passage).

Reste que la partie visual novel a le bon goût de convoquer en fond sonore une partie du soundtrack de l'animé (point fort de celui-ci), qu'on peut ainsi redécouvrir à loisir en très bonne qualité (il suffit pour ce faire d'arrêter de cliquer, c'est très technique).

Et puis la boîte du jeu est fort jolie. Elle met bien en valeur les étagères.

Deux bonus physiques s'ajoutent à l'ensemble sans surcoût aucun, preuve s'il en est besoin que Square Enix n'a pas participé au développement du titre : une carte collector, et un calendrier illustré au format CD.

De quoi faire le bonheur de tous les fans de la série dénués d'amour-propre et n'excédant pas les 8 ans d'âge mental, c'est-à-dire : moi (liste exhaustive).

Les autres pourront s'épargner d'avoir des regrets, sauf s'ils sont interné à Arkham pour cause de collectionnite aggravée.

Auquel cas : qu'ils me fassent de la place, j'arrive.

C'est l'heure du D-D-D-D-D-Duel !

Liehd
1
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Créée

le 22 août 2023

Critique lue 23 fois

Liehd

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