Pas un grand cru.

D'ordinaire, j'affirme que chaque nouveau Fifa apporte quelque chose en plus, voire bouleverse l'expérience de jeu, en tout cas je ne regrette jamais mon achat annuel. Et cette année, et pour la première fois, je ne conseillerais pas l'achat de ce nouvel opus aux fans de la série ou du foot en général.

Parce que si le jeu se base sur les acquis des épisodes 12&13 (deux très bons crus), ses modifications et apports ne sont que trop légers, pire, certains détériorent l'expérience de jeu. Au fond, c'était une bonne idée de faire en sorte que le ballon colle moins aux pieds, que les contrôles de balle soient moins aisés et qu'on ne puisse plus feinter toute une défense avec un seul joueur, mais là on est dans l'extrême inverse, et les ballons aériens sont clairement moins intéressants, tant le joueur risque de perdre la balle (ou laisse le temps à la défense de bien se replacer). En parallèle, les tacles (avec Rond/B) sont désormais plus efficaces, et moins pénalisants pour le joueur qui se sera loupé.

Des attaquants moins avantagés, des défenseurs moins lésés, la conclusion coule de source : moins de buts. Et en effet, je n'ai jamais vu autant de matches nuls conclus sur des 0-0 ou 1-1 qu'en jouant à ce jeu. Et le pire, c'est que ce n'est pas forcément "réaliste", puisque le peu de buts qu'on marque sont souvent complètement fous : les ciseaux rentrent plus facilement qu'avant, les frappes de mule lointaines sont plus efficaces et les joueurs sortent aisément des frappes dévissées dans des angles improbables.

Et au fond, c'est pareil dans tous les secteurs, même en prenant une équipe "moyenne", les défenseurs sont capables renvoyer un ballon en faisant ... une retournée, comme si c'était un geste tout naturel, et ce dans tous les contextes possibles.

Pour le reste, c'est globalement le même jeu que Fifa 13, avec un mode entrainement encore amélioré et toujours aussi didactique (grand apport du dernier épisode), des menus ENFIN remaniés (dans un style Windows 8 qui fait décidément fureur) et pratiques et des graphismes qui n'ont pas changé le moins du monde.

Au final, ce FIFA 14 est un étrange compromis entre l'arcade et la simulation, et je ne parviens toujours pas à savoir de quel côté il penche le plus. En tout cas, vu le nombre plus que faible d'apports au gameplay global du jeu, l'achat me semble plutôt inutile, en attendant les versions next-gen et un nouveau moteur (tant graphique que physique) qui ne pourra faire que du bien à la série. Ça reste quand même un bon jeu, sur lequel je passerai, pour ma part, de nombreuses heures. Parce qu'on peut reprocher tout ce qu'on veut à FIFA, ça reste un jeu diablement fédérateur et facile à prendre en main pour un novice, tout en laissant une marge de progression énorme aux joueurs plus passionnés. N'est-ce pas là la marque des grands jeux au fond ?

Et puis dans FIFA 14, Özil joue pour Arsenal, et ça, ça n'a pas de prix.