Final Fantasy IX
8.3
Final Fantasy IX

Jeu de SquareSoft et Hiroyuki Itō (2000PlayStation)

Gameplay : 3/3

Scénario : 3/3

Graphismes : 3/3

Bande son : 3/3

Direction artistique : 3/3

Réalisation : 3/3

Intelligence artificielle : 2/3

Originalité : 3/3

Durée de vie : 3/3

Bonus et features : 3/3

Total : 29/30 soit un exceptionnel 10/10.

Gameplay

Finit le vole de magie à la FFVIII, cette fois on se régale et on active de capacités avec des gemmes (un peu comme des matérias de FFVII). Quelques mini-jeux parsèment l’aventure, venant tester vos réflexes sans jamais rompre le rythme ni devenir envahissants. Pour un JRPG, Final Fantasy IX réussit la prouesse d’être à la fois riche, profond et étonnamment accueillant pour un public aussi bien connaisseur que novice dans le domaine, presque au même niveau qu’un Pokémon en termes d’accessibilité.


Scénario

Souvent caricaturé comme « enfantin » par ses détracteurs, le scénario se révèle pourtant d’une densité et d’une richesse inattendues. C’est une fresque complexe qui se déploie derrière une apparente simplicité, et qui mérite d’être analysée en profondeur. À tel point qu’un ouvrage entier, consacré aux différentes lectures possibles de l’histoire, existe pour prolonger l’expérience. Le premier CD, en particulier, constitue sans doute l’un de mes souvenirs vidéoludiques les plus marquants : une succession de séquences intenses, brillamment rythmées, qui marient efficacité narrative et émotion avec une maîtrise impressionnante.


Graphismes

Face à des concurrents de l’époque comme Shenmue ou Perfect Dark, on aurait pu craindre que Final Fantasy IX souffre de la comparaison technique. Or, il n’en est rien : les cinématiques en images de synthèse, d’une beauté inégalée pour l’époque, surpassent tout ce qui se faisait alors. Quant aux graphismes in-game, pour une console 32 bits, on touche au sommet absolu de ce que la PlayStation pouvait offrir.


Bande son

Certes, la bande-son de Final Fantasy VIII conserve à mes yeux une légère supériorité, mais celle de ce neuvième opus n’en demeure pas moins magistrale. De nombreux thèmes sont devenus cultes, et Nobuo Uematsu signe ici un retour aux sources bouleversant de puissance et d’émotion. Chaque séquence est sublimée par une partition qui confère au jeu une aura intemporelle. On mesure d’autant plus ce brio quand on le compare avec l’opus suivant, plus populaire mais dont la musique, bien que réussie, s’avère plus convenue et calibrée pour séduire un public adolescent.


Direction artistique

C’est sans doute l’aspect le plus révélateur de l’esprit de cet épisode. Le choix d’un style visuel « chibi », rappelant les origines de la saga, n’est pas une régression mais une véritable déclaration d’amour au JRPG classique. Ce parti pris esthétique confère une grandeur inattendue à certaines séquences, comme l’ouverture de la Porte du Dragon à Lindblum ou l’attaque d’Alexandrie. L’univers dégage une poésie rare, et démontre une maîtrise artistique d’un raffinement exceptionnel. C'est une perfection rarement atteinte par un Final Fantasy sur Playstation.


Réalisation

La réalisation transcende l’ensemble. Les graphismes et la direction artistique ne seraient rien sans cette mise en scène magistrale, où chaque cinématique s’intègre harmonieusement au récit. Loin de n’être qu’un jeu, Final Fantasy IX se vit parfois comme une œuvre cinématographique, un poème interactif qui conjugue intensité dramatique et cohérence esthétique. Une constance exemplaire du début à la fin.


Intelligence artificielle

S’il faut lui trouver un défaut, c’est peut-être du côté de la difficulté que l’on pourrait pointer quelques limites. Certains fans considèrent qu’il s’agit de l’épisode le moins exigeant de la série. Pour ma part, je trouve au contraire que cette relative clémence ouvre des opportunités intéressantes, comme la possibilité de voler plus facilement des objets rares. Les combats restent intelligemment scriptés, et les personnages se déplacent en ville comme des petites séquences d'animations parsemées de ci de là.


Originalité

On reproche parfois à Final Fantasy IX son retour aux racines médiévales-fantastiques après deux volets plus orientés science-fiction. Mais c’est justement ce retour aux sources qui fait sa singularité. Kuja, le grand antagoniste, peut sembler pâle face à des icônes comme Kefka ou Sephiroth, mais sa discrétion et son ambiguïté le rendent plus insaisissable, et donc fascinant. Avec son esthétique unique et sa tonalité résolument différente, le jeu s’affirme comme une œuvre à part dans la saga.


Durée de vie

Quatre disques sur PlayStation, plus de quarante heures de jeu, et un intérêt qui ne s’émousse pas avec le temps. La richesse du contenu garantit une expérience toujours captivante, des années après sa sortie.


Bonus et features

Le Tetra Master, jeu de cartes intégré, est bien plus qu’un simple mini-jeu. Véritable obsession pour qui s’y plonge, il prolonge considérablement la durée de vie. Collectionner toutes les cartes, explorer les différentes versions et améliorer ses decks devient un but parallèle à l’aventure principale. Même si j’ai toujours eu un faible pour le Triple Triad de Final Fantasy VIII, le Tetra Master est sans conteste plus complet et addictif.


Conclusion

Incontestablement mon jeu vidéo préféré, le JRPG le plus efficace et poétique qu'il m'ai été donné de faire, le Final Fantasy le plus boudé à sa sortie mais aussi le plus reconnu par les spécialistes. Un opus qui m'a toujours permis de cerner mes interlocuteurs, les fameux "Call of/Fifa/GTA" qui le déteste, mais aussi les mauvais puristes fans de FFVII, FFVIII et FFX (et ils sont très bons) alors que FFVI, FFIX et FFX-2 existent.

MrBustaK
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Créée

le 18 sept. 2025

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