Grand public, petites ambitions

CRITIQUE MISE À JOUR :

Quatre ans se sont écoulés depuis ma cruelle désillusion. Un matin sous la neige, celui du 24 décembre, le facteur me livre mon exemplaire de Final Fantasy XIII tout droit venu du Japon. Tout fébrile de le déballer, j'étais loin d'imaginer la baffe (au sens péjoratif du terme) que j'allais me prendre. Quoi qu'aient pu en dire les gens à cette époque, non ce n'est pas la barrière de la langue qui a gâché mon expérience. On était une communauté de fans à jouer au jeu à sa sortie, et un japonais traduisait les cinématiques et les menus pour que l'on puisse jouer dans de bonnes conditions. Non, ce qui m'a fortement déplu c'est pour malheureusement une pléthore de raisons. Et pourtant quatre ans plus tard, je recommence le jeu et y passe pas moins de 70 heures. Qu'a-t-il bien pu arriver ?

Le premier reproche que l'on peut faire à ce treizième épisode, c'est sa linéarité. Si on a reproché à Final Fantasy X d'être un couloir et d'abandonner l'exploration libre, Final Fantasy XII en a repoussé les limites. Le joueur est sur des rails et affronte des monstres qui n'ont plus rien d'aléatoires, mais tout d'obligatoires. Adieu donc l'entrainement des personnages, puisque le niveau est forcément celui calculé par le jeu à chaque rencontre de monstre. Le système de combat en lui-même n'est pas mauvais, il est même bon. Jongler entre différents rôle jusqu'à mettre en état de choc l'adversaire et enfin pouvoir l'attaquer. Mais malheureusement il va falloir patienter avant de profiter de tous les tenants et aboutissants de ce système, puisque nous arrivons au second reproche fait au jeu : c'est un gigantesque tutoriel pendant les 30 premières heures. Impossible de choisir son équipe, ni même le personnage que l'on souhaite incarner. Le système d'évolution des armes et objets constitue le troisième reproche que je fais au jeu, Là où l'on avait l'habitude d'acheter des armes de plus en plus puissantes, ici ce n'est pas le cas. La première arme du jeu est peut être même la meilleure pour Lightning d'ailleurs, à condition de la faire évoluer avec des centaines de matériaux qui ont tous la même fonction mais des noms différents. Un beau miroir aux alouettes donc. Enfin le scénario, je ne l'ai pour ainsi dire presque pas plus compris en Français qu'en Japonais pour tout dire. On s'ennuie vraiment dans cette lutte contre le destin. Les personnage se courent après, se découvrent un Eidoleon, les chimères de Final Fantasy XIII, des engins mécaniques contrôlables à coups de QTE dissimulés. Jamais les chimères n'auront été aussi nulles dans un Final Fantasy. N'espérez pas tuer qui que ce soit en faisant appel à elles soit dit en passant. Les personnages au charisme d'huitre se retrouvent tous ensemble et rien de bien surprenant n'arrive. Le dernier donjon couloir est un WTF total dans le sens où l'on enchaine les monstres sans trop savoir pourquoi.

Mais alors pourquoi ai-je passé soixante-dix heures sur ce jeu à la bande son douteuse, bon sang ? Etait-ce parce que je m'étais promis de finir tous les Final Fantasy ? Parce que je m'ennuyais ? Parce qu'en pause le temps de jeu continuer de défiler ? (c'est en partie vrai ça) Non je pense plutôt que j'attendais le miracle, un signe de vie de chez SQUARE ENIX, mais qu'avez-vous fait à cette licence bon sang? L'ouverture au grand public certes, mais de là à rajouter une commande "combat automatique" par défaut dans le jeu, sérieusement... Alors oui j'ai persévéré, peut être, plus que je n'aurais dû, avec l'envie de pouvoir le finir pour jouer au XIII-2 trouvé à 10€ en neuf, apparemment mieux ficelé, et surtout d'aller au bout des quêtes annexes et du système d'évolution, voir si il proposait un certain challenge aux joueurs aguerris, la réponse est un petit oui, mais seulement après avoir fini le scénario du jeu. Je sors donc frustré de ce Final Fantasy XIII une deuxième fois en quatre ans, et je me lance maintenant dans sa suite, ou plutôt sa non-suite, Final Fantasy XIII-2. Souhaitez moi bien du courage.