Le Final Fantasy occidental

Ils avaient prévenu, Final Fantasy sera un jeu linéaire mais avec des zones ouvertes. Et c'est vrai, le titre est un couloir intercalé de donjons et d’espaces plus grands, mais bien inutiles.

Attaquons directement avec le gameplay : Final Fantasy XVI comporte le pire gameplay de la franchise, il suffit d'appuyer sans cesse sur un seul bouton jusqu'à la tendinite. On dirait qu'il a été imaginé après tout le reste, c’est une aberration pour une licence aussi culte qui prenaient des risques à chaque nouveau jeu, et la démonstration d'une décadence vidéo-ludique pour les développeurs.

Le scénario est un poil plus intéressant que tout ce qui s'est passé depuis le XIII, plus mature, plus travaillé, mais trop inspiré des jeux américains. On fait vite une overdose de remparts, de châteaux et de conflits en cotte de maille.

Cerise sur le gâteau, Clyde est définitivement le moins charismatique des héros de la saga, son chien ayant plus d'intérêt que lui. On est à deux doigts de se retrouver avec un personnage désincarné à la Pokémon ou Fire Emblems sur le prochain jeu.

Côté graphismes, c'est nickel. Les environnements sont ultra détaillés, je pense à l'herbe, les pierres, les arbres et buissons etc. C'est super beau. Gros bémol, les PNJ apparaissent souvent au fur et à mesure qu'on avance, le pire étant qu'une option pour ajouter plus de PNJ est activable. Bah non les gars, l'immersion est déjà pétée, on va pas en rajouter.

Les déplacements : grosse lacune du jeu, ça ne semble pas abouti. Certains se font uniquement à travers le menu carte, se trouvant au pied d'un château, on doit ouvrir le menu et la carte pour y entrer. Quand God of War fait du plan séquence depuis 2018, Square Enix nous rappelle que c'est pas si simple..

Aucune idée d'intrigue pour trouver un endroit de repos disponible en tout temps ? Pas de problème, on ajoute un QG volant ou flottant (j'ai pas compris ce que c'était). Ça sent l'invention de dernière minute.

Vous avez quitté le jeu au milieu d'un biome ? Vous reprenez votre partie au début de celui-ci. Insensé.

Vous voulez avancer plus vite avec un chocobo ? C'est la première fois qu'on a l'impression de reculer avec.

Les cinématiques sont belles mais hétérogènes, certains combats d'invocation souffrent du moteur in game. Plus grave encore, elles sont limitées à 30 images par seconde alors que la vitesse de l'action exige au minimum le double. Les mouvements paraissent donc tous flous.

On ne peut pas parler de Final Fantasy sans sa bande son. J'avais des doutes sur Masayoshi Soken et son travail sur Final Fantasy XIV, un peu épique mais très passe partout. Ici c'est pareil, 175 morceaux passables voire inutiles pour 4-5 titres épiques, ceux-ci sont d'ailleurs déjà joués en live pour le plus grand effet. Jusqu'à Final Fantasy XII, la série nous avait habitué à des ambiances sonores caractéristiques pour chaque lieu, chaque personnage, chaque combat, chaque boss etc. Après réécoute de l'album, impossible de replacer une musique dans le jeu tellement elles paraissent identiques.

Le jeu n'est pas mauvais dans l'ensemble mais le mythe Final Fantasy se meurt peu à peu. On sent que les développeurs étaient plus occupés à peaufiner la deuxième partie du remake de FFVII que de travailler ce nouvel opus. Prendre soin des légendes du passé c'est bien mais s'assurer un futur ça peut aussi être utile, sans quoi tout le monde oubliera la raison d'être du studio et ce qu'était Final Fantasy.