FTL: Faster Than Light
7.6
FTL: Faster Than Light

Jeu de Subset Games (2012PC)

« L’expérience est une lumière qui ne s’éclaire que soi-même »

Sorti en septembre 2012, FTL s’est doté d’une « Advanced Edition » sous forme d’une grosse mise-à-jour, à l’occasion de son lancement sur iPad en début d’année. Une belle excuse pour vous reparler de cet excellent Rogue-Like spatial, qui gagne encore en densité avec cet update.


FTL, c’est comme souvent un scénario post-it, plus prétexte que moteur à notre motivation intrinsèque. Le but est de prévenir la fédération à laquelle on appartient de l’arrivée imminente des rebelles.

On débute dans un hangar, à choisir un vaisseau parmi ceux que l’on a débloqué. On peut le renommer, comme les membres de notre équipage : on prend donc un malin plaisir à leur donner des noms des personnes auxquels on souhaite du mal, du contrôleur des impôts à votre neveu trop énergique. Car le risque qu’ils meurent dans d’atroces souffrances est plus que probable : asphyxie, pugilat, incinération, explosion, telle est la destination finale de la plupart de votre crew. Le jeu mise sur votre abnégation, et votre volonté d’apprendre par l’échec.
Catapulté dans l’aride espace, on saute de point en point afin de passer au secteur suivant, tout en étant poursuivi par les rebelles. Via des combats spatiaux, des magasins et des quêtes annexes, on améliore notre vaisseau, pas pour devenir un gros bill, juste assez pour se maintenir au niveau et ne pas se faire exploser tel un Y-Wing.


« Copy that, Gold Leader »


Dur, parfois injuste, le jeu vous fait sentir que c’est plus une mauvaise décision qu’autre chose qui vous a entraîné vers un démantèlement prématuré de votre vaisseau. Le decision-making, plus que vos compétences lors des joutes spatiales, sera la clé de votre réussite. Accepter d’aider ces civils en détresse ou non, prendre cet esclave dans votre équipage ou vous révolter contre ses bourreaux, faire un détour qui vous coûtera du carburant pour récupérer d’hypothétiques améliorations ou foncer droit au but, ce sont ces choix qui conditionneront votre succès. Tout en gardant à l’esprit que la mort vous guette à chaque instant, d’une bataille homérique à une simple escarmouche qui tombe au mauvais moment, en passant par l’oubli de la réparation de votre générateur de CO2. On enchaîne les parties, de une à deux heures, en se disant qu’avec un peu plus de carburant, de temps, ou de rapidité, on aurait pu éviter cet échec. Piqué au vif dans notre ego, on n’hésite pas à relancer un nouveau voyage vers une mort certaine.
« Peut-être que ce coucou est moche à voir, mais il en a dans le ventre, c'est ce qui compte »
FTL mise surtout sur ses graphismes minimalistes et une bande-son électronique au diapason pour nous plonger dans son univers particulier, tout en sobriété. La vue du dessus et la simplicité des personnages permettent une clarté indispensable à ce genre de jeu. Ses ambitions, mesurées, sont parfaitement atteintes. C’est grâce à ses fonctions complexes, son côté aléatoire de par ses nombreuses variables, que le jeu nous embarque dans l’espace.

Il est un des premiers jeux financés par le crowdfunding à être sorti. S’ils atteignaient tous ce niveau de qualité, les éditeurs auraient du souci à se faire. Surtout que FTL a sorti, comme évoqué plus haut, un DLC gratuit. GRATUIT. Une aberration, surtout à la vue du contenu : une race supplémentaire, des nouveaux vaisseaux, sous-systèmes et évènements aléatoires, ainsi que de nouvelles pistes toujours aussi incroyables pour la bande-son. Activable à volonté, l’extension rajoute une richesse au jeu, par des mécaniques inédites conduisant à encore davantage de dilemmes.


Si son côté minimal presque austère peut rebuter, qu’on aura parfois l’impression qu’il manque des choix pour répondre aux dilemmes, et qu’on peut se sentir lésé par le côté aléatoire, car une partie parfaite ne sera pas forcément victorieuse, les qualités de FTL sont si grandes qu’on passe outre ces défauts pour se relancer à corps perdu dans une nouvelle odyssée.

Créée

le 6 avr. 2015

Critique lue 267 fois

Boris_Biron

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