Traitant avec talent de thèmes profonds et matures comme la justice, la moralité ou la justice, Full Metal Daemon Muramasa (ou Soukou Akki Muramasa de son titre original) est déjà à n'en pas douter l'un des chefs d’œuvre de notre siècle, à exposer au Louvre.
Sa réputation était au plus haut avant sa sortie anglaise, et on pouvait se demander si elle n'était pas simplement due à un phénomène d'élitisme de la part des jop (les habitants du Jopon, ayant eu accès à Muramasa bien avant sa traduction donc). Verdict : il n'en est rien, et Muramasa arrive à la hauteur des attentes voire les surpasse allègrement.


Le prologue, très bien narré, nous met directement dans l'ambiance via un combat tragique de deux guerriers en armure (ou "Tsurugi", dans le vocabulaire plus technique du jeu, soit "épée" en joponais). En dire plus serait criminel tellement chaque seconde se dévore dans cette histoire, ainsi je vous laisse découvrir la suite du synopsis dans le vn lui-même...


Un ancien statut sur le site (malheureusement supprimé aujourd'hui) déclarait que "dans ce visual novel, chaque mot, chaque caractère est à sa place" et je ne peux qu'approuver l'utilisateur réellementréel sur ce point, tellement l'histoire est ficelée de sorte à ce que chaque détail compte, chaque micro-événement apportant sa pierre à l'édifice en se reliant au tout de manière naturelle. De plus, les événements pourront parfois prendre une tournure inattendue mais parfaitement logique des heures plus tard, témoignant d'une maîtrise du FORESHADOWING supérieure même à celle de snk.


Les personnages sont tous très bons et participent activement à l'histoire et aux thématiques. Ils sont tellement vivants qu'ils vous feront déplorer leur statut de personnage fictif. Chacun est appréciable pour sa personnalité propre et ses conflits internes. En particulier le protagoniste, Minato Kageaki, que j’appellerai Kageaking, héros tragique qui sème le malheur malgré lui.


Le jeu propose également des combats dantesques, dépeints avec précision par des descriptions au peigne fin jamais ennuyantes, et saupoudrés des connaissances acérées de Narahara en escrime et arts martiaux. L'un des combats majeurs, un duel au sabre, parvient à nous tenir en haleine durant de longues heures (j'ai eu le temps de relire umineko avant la fin - et c'était clairement moins bon) alors que les personnages se fixent simplement en réfléchissant à leur tactique d'approche. Un sans faute de ce côté là donc, comme tout le reste me direz-vous.


Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le vn ne tombe jamais dans l'edgy ou le manque de subtilité, tout est mesuré et procure l'effet désiré au lecteur. Devant Muramasa vous allez pleurer, vous énerver, vous réjouir, et même crier "ikanimo!" en cœur avec les personnages. Les twists sont surprenants mais jamais gratuits, ils changeront votre vision de l’œuvre sans arrêt et ce sans que ce ne soit grossier à un seul moment. L'un des twists clés est d'ailleurs tellement subtil que certaines personnes l'ont compris à l'envers, montrant à quel point les interprétations et points de vue peuvent varier.


J'en arrive donc au climax, à l'apex, au cœur de ce qui constitue Muramasa. Les thématiques de bien et de mal sont traitées comme nul part ailleurs, une fois l'aventure terminée vous ne regarderez plus le monde de la même façon. Dois-je faire confiance à ma compréhension de l'histoire ou dois-je écouter l'avis de mon lapin qui affirme avoir mieux compris que moi via sa lecture du plot sur Le Gorafi ? Une question bien vaine. Car en effet il n'y a pas de "bonne" réponse, en choisissant je détruis vérité et mensonge, peu importe ma décision.


Vous l'aurez compris, je vous recommande ardemment Muramasa, sa lecture vous changera à tout jamais. À vrai dire, les mots ne suffisent pas pour décrire la sainteté de cette œuvre et je suis déjà bien conscient que je ne peux lui rendre justice, mais depuis que je l'ai fini il y a 2 jours je ne suis plus la même personne. Avant ma lecture, je voyais le monde en noir et blanc, je pensais que la vie n'était que souffrance mais maintenant j'ai ouvert les yeux et des contrées de couleurs chaudes emplissent mes pupilles. Ce jeu est une philosophie de vie à lui tout seul, une sorte de condensé de tout ce que l'humanité - non, la vie elle-même - a accompli jusqu'ici, il est tellement bon qu'il guérit le cancer. Si la perfection n'existe pas alors Muramasa est l'exception qui confirme la règle.


Merci infiniment, Narahara Ittetsu.

YoshiBlade
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le 15 sept. 2021

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