Le jeu qui met la patate... dans la tronche !

Comment assumer le lourd héritage d'une série qui a fait les beaux jours de deux générations de consoles? Comment en 2018 passer derrière des titres qui marqueront durablement l'industrie (coucouc BOTW et TW3) sans se retrouver mis de coté? Comment réussir a nous pondre des bastons grisantes quand un certain Bloodborne est sorti quelques années plus tôt? Comment faire une mise en scène digne d'un énorme blockbuster hollywoodien sans sacrifier le gameplay (coucou Uncharted)... Et bien si vous vous posiez la question la réponse de Kratos est la suivante : à grands coups de patates de forain dans la tronche.

Avant de s'attaquer plus en profondeur dans tout ce qui fait de ce jeu un cas d'école sur ce a quoi un AAA first party devrait ressembler parlons de la première chose qui saute aux yeux quand un lance GoW : Sa réalisation. C'est bien simple même au bout de la quarantaine d'heures de jeu nécéssaire a platiner le titre je ne comprend toujours pas comment une giflle graphique de ce genre peut tourner sur une PS4 (FAT de surcroit) au hardware déjà quasi dépassé lors de sa sortie. Le jeu est magnifique, tient ses 30FPS sans broncher une seule seconde tout en alignant des panoramas a en couper le souffle. Le tout renforcé par une mise en scène maitrisée de bout en bout, sans spoil sachez juste que le combat contre le premier boss du jeu renvoit dans les cordes la majorité des combats de super heros des films DC/Marvel. Il y a aussi cette réalisation en un seul plan séquence sans écran de chargement qui renforce encore un peu le coté cinématographique assumé de la mise en scène.

Mais une plastique avantageuse ça ne fait pas tout, et c'est bel et bien dans son gameplay que ce GoW fait des merveilles. Si les précédents opus nous avaient habitués a découper du monstre seul armé des lames du chaos, cet opus décide avec brio de Faire coopérer Kratos avec son Fils Atreus, le premier armé d'une hache boomerang, le second d'un arc. Oui Kratos se coltine un sidekick dirigé par la console mais là ou dans des jeux non moins excellents comme The last Of Us ou Resident Evil 4 le second personnage était plus souvent un boulet qu'un élément agréable, Santa Monica a eu la brillante idée de faire d'Atreus une arme utilisable sur commande. Là ou ce dernier aurait pu etre un frein au bon déroulement des combats il se révèle aux cotés de la hache et du bouclier être un des piliers de efficacité des bastons du jeu. Le système de combat du jeu peut se résumer a la célèbre formule des jeux Blizzard : Easy To Learn, Hard To Master. En gros tout est limpide dès le début, et il ne faut pas plus de deux combats pour en saisir le principe, mais arriver a sortir des enchainement littéralement dévastateurs demande une parfaite maitrise des contres, lancers de haches et flèches lancées dans le bon timing. Rajoutons à cela un talisman utilisable, deux attaques sous cooldown et une autre arme arrivant en cours de partie pour avoir entre les mains un des meilleurs systèmes de combats dans le genre. D'autant plus que le choix de la caméra a l'épaule, pourtant pas évident pour un jeu du genre n'est pas un handicap mais une des clés de la réussite du système de jeu. Limitant le champ de vision cette dernier oblige a une vigilance accrue et renforce l’immersion et la tension qui se dégage de chaque affrontement. Enfin pour en finir sur les combats, rarement dans un jeu vidéo on a eu une telle impression d'impact à chaque coup asséné, il suffit de fendre un Daugr en deux suite a une frappe lourde pour se dire que kratos est définitivement une brute épaisse.

Ajoutez à ça un aspect métroïdvania assumé poussant à revenir dans des endroits déjà explorés équipé de nouveaux items pour découvrir de nombreux secrets, de nombreuses zones secrète et un accent mis sur l'exploration et la découverte lors des temps calmes pour parachever le tableau d'un jeu qu'il est très difficile de lâcher une fois la partie lancée.il

Si le gamedesign du jeu est réussi un autre point est a mettre au crédit de GoW, son scénario et son écriture qui s'avèrent a un niveau inespéré dans une série ou jusqu'à présent l'hitoire tenait sur un timbre post : Kratos pas content Kratos tuer tout le monde. Ici tout est orienté autour d'un voyage initiatique entre un père dieu de la guerre au lourd passé, et son fils ignorant tout de son ascendance divine. Le tout sous le fond d'un deuil a porter étant donné que toute cette fresque épique débute avec pour objectif de répandre les cendres de la femme/mère sur la plus haute montagne des royaumes. Sans en détailler d'avantage tout ne se passera pas comme prévu et plusieurs personnages amis ou ennemis tous très réussis vont croiser la route de notre duo. Jusqu'à une fin épique et un twist final vraiment bien trouvé.

Niveau Bande son, les musiques sont très bonnes et toujours dans le ton, et que l'on soit en VO ou VF les doublages ne nuisent jamais a l'immersion.

Bref God Of War cuvée 2018 est plus que chaudement recommandable, on pourra bien lui reprocher d'au final ne proposer qu'un nombre restreint de boss comparé a ses prédécesseurs et de ne pas avoir de combat aussi gargantuesque que kronos, mais c'est une goute d'eau dans l'océan de qualités. Le jeu n'invente nullement une formule, et ne révolutionne pas le jeu vidéo, juste tout ce qu'il le fait il le fait mieux que ses modèles. Là ou l'on pouvait craindre un échec dans la réinvention de son bébé, Sony Sant Monica a simplement mis au monde son meilleur jeu à ce jour, et l'un des prétendants les plus sérieux au titre de jeu de la génération aux cotés des Witcher 3 , Breath Of The Wild .