Hey les gars ? C'est ça le meilleur jeu de l'univers de la Terre entière de l'Apocalypse de la mort qui tue de l'année 2015 et des trente siècles précédents du trou noir et de la nébuleuse divine des mondes enchantés peuplés de licornes brandissant les Awards et Oscars du meilleur scénario jamais vu doté de graphismes sublimes et aux possibilités infinies et ludiques ? Putain, les mecs ils vous en faut peu pour bander et éjaculer la poudreuse dès que le corps caverneux est chargé de sang. 96/100 sur Steam, je me suis dit qu'au minimum j'allais avoir un orgasme pendant un braquage ou, au moins, un petit évanouissement de plaisir, une légère perte de conscience pendant une course poursuite dans les rues de Los Santos. Même pas ! WTF ?! Me suis-je fait arnaquer ? Manipuler ? Sodo... Erm... Pourtant, j'ai relu scrupuleusement les tests, non non, je ne me suis pas trompé. On parlait bien du messie annoncé GTA V, le deuxième après Jésus Christ, celui-la même qui est lancé sur mon ordinateur. En réalité, je crois que les campagnes de publicité retournent le cerveau de nos chers bambins consommateurs. Cela ne peut pas être autrement. C'est un peu comme Star Wars VII. L'agressivité marketing derrière le lancement du film est d'une violence inouïe et sans précédent.
Franchement, le jeu est pas mal. Disons qu'on s'amuse mais de là à péter un câble avec des phrases du type "meilleur jeu de tous les temps", "meilleur jeu de la décennie", "jeu incroyable, éblouissant, sublime" etc. Faut être marteau ou ne rien connaître au jeu vidéo. Voilà, c'était le petit coup de gueule dans ta face !


Pour en revenir à nos moutons, je me suis globalement bien amusé sur la dernière production de Rockstar cela dit j'ai quand même mis 6 mois à terminer la campagne solo tellement j'étais subjugué par cette aventure épique sans équivalent dans l'histoire de l'humanité... Sarcasme du soir, bonsoir. On va dire que c'était l'émotion devant la grandeur incommensurable de GTA V. En vrai, le scénario est à chier notamment la fin. Grosse déception. Les trois personnages caricaturés à l'extrême lassent profondément et finissent franchement par gaver dans leur rôle respectif qu'ils poussent aux limites du supportable. Trevor est l'exemple le plus probant. Sympathique et drôle au début, consternant et insupportable passé les trente heures de jeu. Crédibilité zéro des personnages et des situations malgré un monde cherchant le réalisme à tout prix. Résultat mitigé selon moi. On frôle la schizophrénie. Trevor est une aberration scénaristique mais Michael est trop paradoxal et inconscient pour être crédible. Frank, plus discret, est un gangster au grand cœur. Un tueur sympa en gros. Un assassin voleur tendre et attentionné avec ses amis. Tellement étranges les personnages de ce GTA V, c'est un peu le Sims des criminels. Je ne vois pas où les scénaristes veulent en venir en fait. On ne comprends pas grand chose dans tout ce merdier. L'histoire, si on peut appeler ça une histoire, est un grand fourre tout qui sert de prétexte au grand n'importe quoi des missions et des possibilités (relativement nombreuses, il faut l'avouer) qu'offre cette nouvelle mouture.


Les publicités relayées par la presse achetée nous martelaient qu'il y avait plein de choses à faire dans GTA V, le jeu total en somme. Mais est-ce que j'ai envie de faire du golf dans GTA V ? Non. Est-ce que j'ai envie de faire du tennis dans GTA V ? Non. Est-ce que j'ai envie de faire du parachute dans GTA V ? Non. Est-ce que j'ai envie de faire des courses de bateaux dans GTA V ? Non. Est-ce que j'ai envie de faire du yoga dans GTA V ? Non. Est-ce que j'ai envie de faire les missions de chasse dans GTA V ? Non. Pourquoi ? GAMEPLAY ET PROPOS SANS INTÉRÊT. Merci au revoir. Et je n'aborderai pas le mode multijoueur pour ne pas choquer les plus sensibles d'entre vous. On joue encore la carte perverse du "finir la campagne à 100%" que tout joueur se respectant doit d'atteindre. Malhonnête au possible.


Le gameplay des GTA est insipide. À la manette, les phases de tirs sont inintéressantes et faciles. L'auto-visée à la gâchette qui permet instantanément de pointer un ennemi et de le suivre même en mouvement détruit littéralement le gameplay. Mais le pire, c'est que sans cela c'est injouable car la visée au joystick est lente et imprécise. En fait GTA, quand on y pense, est un peu un jeu de bagnole à la troisième personne où tu passes ton temps à rouler pour accomplir des missions ni fait ni à faire aux flingues. Impression renforcée par les longues phases de déplacement en bagnole sur l'immensité de la carte (pas de téléportation possible), certains déplacements faisant partie intégrante des missions et qui sont généralement plus longs que l'action elle-même. Impression renforcée par la lourdeur absolue des déplacements à pied. Lent, mou, imprécis, vos personnages ne procurent aucun plaisir particulier à se mouvoir avec leurs petites jambes. On privilégie très rapidement les trajets en voiture.


Heureusement GTA V possède tout de même de nombreuses qualités qui font que, malgré tout, on reste accroché au pad et on termine la campagne. Premièrement le réalisme bluffant de la ville, du décor, des citoyens et des situations que l'on peut croiser ci et là sur la carte. C'est magnifique ! Le rendu de la végétation ou des explosions, la distance d'affichage, les textures, la cohérence globale de la carte... Bref, visuellement une belle réussite, sur PC du moins. Autre point positif, le grand nombre d'armes jouables tout comme la personnalisation de celles-ci ou des voitures. Par contre, je ne prends aucun plaisir à customiser la tenue vestimentaire de mes personnages. Mais ça, c'est perso. Il faut juste savoir que le nombre de fringues à acheter est gargantuesque pour ceux qui apprécient. La conduite automobile est sympathique mais complètement arcade. Les puristes gueuleront, moi ça ne m'a pas dérangé une seconde. J'ai apprécié comme beaucoup l'humour inhérent à la série avec des dialogues parfois surréalistes. En revanche, l'aspect subversif propre à la série m'a laissé de marbre et ne m'impressionne guère. L’argument pouvait être valable il y a dix ans. Maintenant, cela ressemble à n'importe quelle autre oeuvre cinématographie, littéraire, ce que vous voulez, qui se veut critique à l'égard de tel ou tel sujet.


Bref, GTA V, dans le monde du jeu vidéo, c'est un peu comme la sortie des bons gros films hollywoodiens de super héros à l'américaine. C'est du divertissement total et mainstream au possible. Une culture fade, sans profondeur, lorsqu'on égratigne légèrement la surface superbement réalisée, calibrée et bien huilée de ces superproductions mondiales. Bien souvent, le consommateur ne peut qu'apprécier car le sentiment de culpabilité l'étreint lorsqu'on lui rappelle le gros travail de production et de réalisation effectué en amont à grand coup de millions de dollars. Mais l'argent ne fait pas tout. Le générique est aussitôt tombé, qu'on oublie déjà la parenthèse enchantée.

silaxe
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le 13 déc. 2015

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