Les adaptation des premiers Harry Potter sur consoles portables sont, à quelques exceptions près, des RPG. Je garde d'ailleurs un très bon souvenir de la version GBA d'Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, parfaitement adapté au jeune public. On ne peut pas en dire autant du premier épisode sorti sur Game Boy Color, qui mélange difficulté punitive, lacunes honteuses dans le gameplay et direction artistique douteuse.


C'est cette dernière qui vous sautera à la figure une fois la partie lancée. Au niveau technique, les graphismes sont corrects. C'est pas incroyable, mais les sprites des personnages sont honnêtes, et Harry possède quelques animations sympas et/ou rigolotes, bien qu'elles ne doivent pas dépasser la dizaine. Mais alors, qu'est-ce que les choix visuels sont pauvres ! C'est toujours terne, c'est soit tout gris soit tout marron, et les environnements n'ont que très peu de relief. Et cela ne s'améliore pas quand on quitte le Chemin de Traverse pour aller à Poudlard : la décoration, que ce soit les statues ou les tapisseries, ne font tellement pas Harry Potter que c'est à ce demander si les développeurs en on fait exprès. On retiendra en particulier la statue de la grand-mère en colère, les deux sphinx qui se regardent et la goutte d'eau géante qui lévite. On peut également parler des icônes des personnages utilisées pour les dialogues, qui ressemblent plus à des caricatures qu'autre chose. Harry, Rogue, Neville et Voldemort sont les seuls à bien s'en tirer, le reste est complètement ridicule, mention spéciale à Miss Teigne qui m'a donné un gros fou rire !


On aurait pu être plus indulgent si le gameplay avait suivi, mais ce n'est pas le cas. Si au début cela peut sembler correct, au bout de 30 minutes de jeu on comprend qu'il y a un gros problème. La chose la plus aberrante est que Harry est le seul personnage jouable pendant tout le jeu, à aucun moment il ne sera épaulé par Ron et Hermione lors des combats. A quel moment les développeurs se sont dit que c'était une bonne idée ? On ne peut pas faire ça dans un jeu de rôle en espérant qu'il soit bon ! Aucune stratégie n'est donc envisageable puisque les ennemis sont 85% du temps en groupe (ce qui fait ramer le jeu). Les combats se simplifient à l’extrême et se déroule en deux temps :
1 - Trouver le sort auquel l'ennemi n'est pas immunisé.
2 - Bourriner en espérant ne pas crever.
Pour les boss, une étape 1 bis se glisse dans ce schéma, à savoir empoisonner le méchant pour qu'il succombe plus vite (en supposant que vous ayez récupéré le sort et que vos PM max soient suffisamment élevés). Inutile de songer à vous soigner, puisque les ennemis vous enlèvent en un tour le nombre de PV que vous venez de récupérer, si ce n'est pas plus. Je vous souhaite bon courage. Et pour revenir sur le bestiaire, je n’ai qu'une chose à dire : le color swap c'était déjà pourri en 2001.


J'ai évoqué une difficulté punitive plus haut, ce qui n'est pas entièrement vrai. Certes, chaque début de combat est à l'initiative de l'adversaire, mais les monstres manquent leur cible relativement souvent, et il reste la possibilité de se soigner hors combat, que ce soit à l’infirmerie ou avec le matériel que trimballe le héros. De plus, les créateurs ont eu la bonne idée de faire des ennemis visibles sur la carte. Ils ont la fâcheuse tendance à apparaître juste devant nous dans les endroits exigus, mais la plupart du temps on peut les éviter sans trop se casser la tête. Le problème de la difficulté se pose sur deux point. En premier lieu, les développeurs ont recréé dans le château toutes les salles et les lieux mentionnés dans le livre (c'est un des rares bons points du titre) et incite le joueur à les explorer (librement ou à travers des quête FedEx) pour trouver divers objets. L'ennui, c'est que les salles vides sont occupées par des monstres dont j'avais du mal à me débarrasser au niveau 20, alors forcément, quand on débarque la première fois à Poudlard au niveau 5... En second lieu, le jeu exige subitement un niveau minimum à acquérir lorsqu’on doit affronter le troll. Si vous êtes trop faible, vous allez être bloqué dans la salle sans possibilité de faire du level up, et vous êtes bon pour recommencer votre partie. Pensez donc à gagner de l’expérience dans l'annexe de l'infirmerie avant de terminer tous les cours. Je me demande si c'est une technique pour rallonger la durée de vie, car sur les 6H qu'il m'a fallu pour terminer le jeu, j'ai passé facilement 1H à farmer l'XP.


Pour revenir rapidement sur la musique, hormis le thème principal, les compositions sont génériques et offrent peu de relief. Les sonorités 8-bits donnent un aspect horreur à l'ambiance musicale, ce qui est sympa même si ça ne doit pas être l'effet recherché. Je tiens à pointer du doigt le bruitage quand un personnage crie, qui est un genre de son qui sature, suraigu et insupportable, le digne successeur de "Grincement" dans Pokémon Rouge/Bleu.


Quand on sait que la même année sortait les deux Zelda Oracle sur Game Boy Color, on ne peut que constater le niveau lamentable de ce Harry Potter. La nostalgie n'excuse pas tout.

MemoryCard64
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le 23 août 2015

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