HROT

HROT est un fast-fps/boomer shooter dans le style de Quake, et s'ajoute à la longue lignée de ce type de rétro shooter indépendant qui fleurissent depuis une dizaine d'années. Le gameplay est simple, vous tirez et vous sautez partout. D'un point de vue design, pour les gens peu habitués aux fast-fps, le jeu consiste globalement à faire du contrôle de foule : éliminer le plus d'ennemis avec les outils à disposition pour éviter de se laisser submerger. Vous progressez dans un niveau, relativement ouvert en dehors des portes scellées par des clés, et vous naviguez d'arènes en couloirs pour arriver à la fin.

Le jeu vous fait traverser plusieurs niveaux aux inspirations soviétiques tantôt rurales, tantôt urbaines. Tout de gris vêtus, les environnements sont assez variés, et on sent que le jeu essaye de raconter quelques brides d'histoire ici et là dans ses boss, son bestiaire et sa structure, chose suffisante pour servir de carotte pour poursuivre l'aventure. Le jeu est aussi moins combat-oriented que Quake et l'exploration ressemble plus à Duke Nukem 3D, ce qui aide au rythme et à se lasser moins rapidement. C'est probablement le point que je préfère dans HROT. Le level design est très bon, et très créatif. Il y a un peu de verticalité, mais pas trop. Pleins d'interrupteurs à activer, un peu de mise en scène, des secrets parfois très amusants, parfois obscurs, des interactions amusantes avec l'environnement (des mini-jeux, des puzzles avec physique, des pièges, etc.), ce qui en fait un jeu très stimulant. On sent qu'il tente des choses originales de temps en temps, comme le passage avec les petits chiens ratier à libérer pour nous aider à tuer les rats dans des catacombes sans lumières.

Pour moi l'aspect le plus important d'un fast-fps est d'avoir un feeling impeccable, et constamment de nouvelles choses visuelles à découvrir et à expérimenter. Je suis un peu partagé sur ces points. Pour directement à l'essentiel, je trouve que HROT fait tout correctement, sans fulgurances. L'arsenal est extrêmement important dans un FPS, et ici c'est très classique. On a des pistolets, deux fusils à pompe, une mitraillette, un lance-roquette, etc. Le seul petit truc intéressant, c'est le fait d'avoir un lance-roquette qui utilise les grenades, donc on a deux choix d'actions en fonction des situations, et un peu de gestion de ressources. En dehors de ça, c'est un peu ennuyeux.

L'hommage à Quake est cependant bien respecté, la physique des grenades est agréable (rigolez pas, c'est très important pour les fans de ce dernier) et les sensations de tirs sont cool.

Note de développement :

Le bestiaire est lui aussi très limité, mais les synergies sont suffisantes pour proposer de bons affrontements pas trop frustrants. Les boss sont anecdotiques, et sont des parodies de personnalités soviétiques. Un peu de politique ? Peut-être, mais le jeu a surtout beaucoup d'humour.

HROT est globalement un bon jeu, agréable et qui se parcourt sans trop réfléchir. Pas une référence du style, et ne laissera pas un souvenir impérissable, mais correct pour passer un bon moment. Je reproche surtout au jeu de manquer de systèmes. Tout est très binaire, dans les choix du joueur, dans les affrontements, dans l'exploration. L'univers est un peu "foufou", mais le jeu manque justement de folie, de substance.

D'autres boomer shooters comme Dusk ou Amid Evil ont réussi à transformer l'essai en proposant un peu de radicalité, mais HROT est trop enfermé dans ses références. Il reste néanmoins une bonne expérience pour les fans du genre.